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L'EXPOSITION AUSTRO-HONGROISE

L’Autriche-Hongrie occupe sur la rue
des Nations une façade de 65 mètres.
C'est une galerie de neuf arcades reposant
sur de doubles colonnes doriques. Cette
galerie se termine aux extrémités par des
pavillons à deux étages, surmontés d’une
balustrade, où sont installés des bureaux.
Les tympans et les frises sont décorés de graf-
fiti ou dessins égratignés à la pointe de fer
sur une légère surface blanche recouvrant
un mortier noir. Ces dessins représentent
des figures allégoriques et des arabesques
et, dans des médaillons, tracent les noms de
plusieurs Autrichiens et Hongrois illustres:
ceux du mécanicien Ressl, de l’architecte
Fischer von Erbach, du peintre Fürich,
du sculpteur K. Donner, de Mozart, du
poëte Grillparzer, du barde hongrois Pe-
tœfi et du manufacturier Szichenyi.

Cette construction est surmontée d’une
corniche ornée de statues représentant
l’Art, la Science, le Commerce, l’Industrie,
la Navigation, les Mines, l’Agriculture et
l’Élevage; et les quatre angles portent des
groupes d’attributs ’se référant à ces di-
verses allégories. Sous la galerie décorée
de peintures murales, plusieurs pièces de
sculpture : la statue en marbre de l’em-
pereur et roi, par M. Y. Tilgner, au mi-
lieu d’un buisson de verdure et de fleurs,
d’abord; puis les statues de Beethoven,
parM. C. Zumbuseh, et un Promêthée en
bronze, du même; Michel-Ange, par
M. A. Wagner; Albrecht. Durer, par
M. Schmidgruber; quelques autres statues
et des bustes. On y voit aussi toute une
collection de dessins d’architecture repré-
sentant les monuments historiques et les
édifices civils modernes de la Hongrie.

Les architectes de cette construction
sont M. Gustave Korompay, quia pris en
1873 une très-grande part à l’édification
du palais de l’Exposition de Vienne, et
M.J. Kauser. Profondément empreinte du
style allemand, et par cela même d’un
caractère national incomplet, l’œuvre est
loin de manquer de distinction et elle
respire un sentiment de patriotisme très-
franc.

Derrière cette façade commune, l'Au-
triche et la Hongrie ont installé des expo-
sitions distinctes : à droite, la Hongrie; à
gauche, bordée par le promenoir transver-
sal qui la sépare de la Russie, l’Autriche.
Nous ne tiendrons que peu de compte, ici
du moins, de l’autonomie hongroise : les
salles se suivent et se ressemblent trop.

Les premières salles de l’exposition au-
trichienne sont consacrées aux instruments
de musique, avec addition de lithographies
en couleur et d’héliographies accrochées
aux murailles et aussi de deux ou trois la-

L’EXPOSITION DE PARIS

bleaux en bois sculpté d’une admirable
exécution. Nous y trouvons également de
très-beaux instruments de physique, plu-
sieurs télescopes, un spectromètre et de
magnifiques miroirs paraboliques; des ap-
pareils et modèles des travaux hydrométri-
ques du professeur A.-R. ®Harlach, de
Prague, et un appareil curieux pour l’ana-
lyse de l’air expiré, dans le traitement des
maladies des poumons et du cœur; cet
appareil, qui n’est pas le premier, mais
seulement le plus ingénieux de celte es-
pèce, est dû à M. le docteur Jean Schnitzler,
médecin en chef de la Polyclinique de
Vienne, et inventeur, dans une certaine
mesure, de la pneumothérapie. Signalons
en passant les bandages de sacs de plâtre
du docteur Zsigmondy pour le traitement
des dents et toute une série d’instruments
chirurgicaux.

Viennent ensuite les expositions de
l’imprimerie, de la librairie, delà pape-
terie. Nous n’avons pu nous empêcher
d’admirer les modèles des travaux, divisés
par classes, des élèves de l’École profes-
sionnelle des apprentis typographes de
Vienne, et d’envier une fois de plus cette
institution à l’Autriche. Signalons dans la
papeterie la vitrine du papier de sapin de
l’usine de Podgora, en pâte et en feuilles.

Les salles hongroises correspondantes
contiennent également des instruments
de musique, de physique générale et de
précision; l’imprimerie, la librairie, la
papeterie; des lithographies et des hélio-
graphies. Nous ne remarquons dans tout
cela que les vitrines consacrées aux tra-
vaux des élèves-institutrices de l’école
normale d’État de Buda-Pesth et à ceux
des élèves de l’Institut des idiotes de Pa-
lota; ces travaux se composent principa-
lement, dans l’une comme dans l’autre de
ces institutions si différentes, de broderies,
crochet, filet, fleurs, de paniers tressés
('idiotes) et autres de même genre. Ajoutons
toutefois l’exposition des travaux des élèves
de l’École royale normale de dessin de
Buda-Pesth, qui nous ont paru excellents,
ainsi que la méthode d’enseignement qui
y est en usage.

Les meubles autrichiens, y compris les
horloges viennoises, les meubles hongrois,
y compris ceux en bois courbé qui s’é-
tendent abusivement, ne nous ont pas paru
particulièrement remarquables. Les pipes
(porcelaine, bois, écume de mer, ambre
jaune ou noir) sont intéressantes, nous le
voulons bien, mais il y en a trop. L’orfè-
vrerie et la bijouterie artistique d’Autri-
che sont plus dignes d’arrêter l’attention.
La Hongrie a une très-belle exposition
photographique.

Nous avons passé, sans y songer, de-
vant les salles où sont exposés les modèles
et les systèmes d’ense'gnement du minis-

tère de l’agriculture et du ministère de
l’instruction publique. Dans le comparti-
ment affecté h ce dernier, voici encore
des modèles de travaux exécutés par de
pauvres enfants infirmes : les aveugles de
l’Institut de Gallicie et de celui devienne;
outre les objets cités comme exécutés par
les idiotes, nous voyons ici des tapis de li-
sières, des objets divers de brosserie, etc.
Citons encore quelques collections d’his-
toire naturelle, préparées pour l’ensei-
gnement de cette science.

La verrerie tient tout un côté de l’ex-
position, bordant la galerie transversale
couverte. Verrerie de Vienne et verrerie
de Bohême rivalisent. Vases arabes émail-
lés, verres irisés à montures d’or et d’ar-
gent, verres colorés, verres blancs taillés
et gravés. Les verres irisés nous paraissent
jouir présentement de la vogue, c’est fâ-
cheux; il y en a de fort agréables à l’œil,
sans doute, mais il y a excès, et le choix
de la couleur n’est pas toujours heureux.
Quelle différence avec ces élégants cris-
tauxgravés de Bohème ! Les modèles de ces
vases, de ces amphores, de ces buires, de
ces coupes, sont dus à des dessinateurs de
talent dont le manufacturier a la loyauté
de publier le nom. Ce n’est pas seulement
de la loyauté, cela, c’est aussi de l’habi-
leté. L’artiste y met un amour-propre qui
serait hors de saison dans le cas contraire;
et c'est à cela que nous devons le plaisir
d'avoir admiré des modèles d’un goût ex-
quis et d’en trouver si peu de mal conçus
ou de vulgaires. Auprès de la verrerie se
trouve la serrurerie d'art, qui vaut la peine
d’être examinée de près. Derrière une
très-belle grille, élevée sur la galerie
transversale, est installée cette exposition,
composée d’objets peu nombreux, mais
dignes d'attention, parmi lesquels nous
avons trouvé des flambeaux en fer forgé
exécutés avec un art infini. Un peu plus
loin, les bronzes d’art, qui se réunissent
aux meubles. Viennent ensuite d’assez
belles mosaïques, de riches broderies sur
soie, principalement pour ornements
d’église, des tentures en laine et en jute, etc.

Nous avons passé les poteries autri-
chiennes, qu’aucune particularité ne dis-
tingue; nous retrouvons dans la section
hongroise des faïences d’une grande
beauté, des majoliques de Pesth, des
porcelaines de Herend, qui ont trouvé,
d’après les étiquettes qui les décorent, de
bien nombreux amateurs, mais à juste ti-
tre. Après avoir passé les poêles et les
cheminées en faïence, la brosserie, la cor-
derie, la coutellerie, la parfumerie, nous
nous trouvons dans la section des vête-
ments où les riches uniformes hongrois
attirent la foule. Nous voici ensuite au mi-
lieu des produits miniers et de ceux des
usines métallurgiques, des collections
 
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