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L’EXPOSITION ANGLAISE

Indépendamment de vastes annexes
affectées principalement aux machines
agricoles, et sur lesquelles il nous faudra
revenir en conséquence, l’exposition an-
glaise proprement dite ne mesure pas
moins de 164 mètres de façade, plus du
quart de l’emplacement total concédé aux
sections étrangères. Quand nous disons
l’exposition anglaise, c’est Texposition de
la Grande-Bretagne et de ses colonies que
nous devrions dire; mais, en même temps,
il nous faudrait rappeler que l’exposition
des Indes accapare à elle seule la moitié
du grand vestibule d’honneur.

Sur cette étendue de façade, la com-
mission royale a fait élever cinq construc-
tions caractéristiques de l’architecture na-
tionale à diverses époques. Ces construc-
tions, nous les avons déjà décrites dans
notre numéro 8, en même temps que nous
donnions le dessin de la quatrième , en
comptant à partir du vestibule d’honneur;
nous croyons donc suffisant d’y renvoyer
le lecteur. Mais nous avons promis alors
de revenir sur le pavillon du prince de
Galles, réservé pour cette occasion, et
c’est maintenant le moment de le faire,
aussi bien que de compléter, par des dé-
tails obtenus depuis, la description des
autres constructions faites à cette date.

Le pavillon du prince de Galles est le
deuxième de la série; il a environ 25 mè-
tres de longueur. 11 a élé construit sur les
dessins de M. Gilbert R. Redgrave, ar-
chitecte de la Commission royale, dans le
style du règne d’Élisabeth, ou plutôt du
suivant, du règne deJacquesIer. L’édifice,
de forme carrée, à un seul étage, se com-
pose d’un pavillon central et de deux ailes
sur une même ligne; il est bâti de briques
et de pierres blanches pour les encadre-
ments; les fenêtres larges et élevées pa-
raissent résolues à ne rien perdre des
rayons lumineux qu’un ciel trop souvent
brumeux voudra bien leur dispenser.

En l’absence du prince, ce pavillon
peut être visité sans de grandes formalités.
On pénètre d’abord dans un vestibule
pavé en mosaïque. En face se trouve l’en-
trée de la salle à manger, la pièce prin-
cipale du pavillon, mesurant 6 m. 50 de
largeur sur près de 10 mètres de longueur,
et éclairée par en haut. La porte qui donne
accès du vestibule dans la salle à manger
est tendue d’épaisses portières en tapis-
serie. Les murs de cette pièce sont divisés
en panneaux par de riches cadres de
chêne sculpté et orné de marqueterie
ébène et ivoire, comme l’est la corniche;
ces panneaux sont remplis par des tapis-
series magnifiques, provenant delà manu-
facture royale de Windsor et représentant

L’EXPOSITION DE PARIS

les principales scènes des Joyeuses Com-
mères. Au-dessus de la cheminée est un
admirable portrait de S. M. la reine Vic-
toria, en tapisserie également, et prove-
nant de la même manufacture.

Au milieu, enfin, de cette salle à man-
ger , est dressée une table garnie de
vaisselle plate et de porcelaine décorée.

A droite de la cheminée s’ouvre une
sorte de voûte drapée de portières prove-
nant de l’École royale des travaux d’art à
l’aiguille et conduisant à une pièce octo-
gone disposée en boudoir pour l’usage de
la princesse de Galles. La décoration de
cette pièce intime est une merveille. Les
panneaux sont tendus de soie bleu pâle,
le reste des tentures est en tulle avec
application de point d’Angleterre, se ter-
minant à la hauteur de la corniche par
une frise pendante, de 50 à 60 centi-
mètres, également en point d’Angleterre.
A l’une des extrémités est ménagée une
fraîche retraite, disposée en forme de
grotte par MM. Dick, Radclyffe et Cie, et
tapissée de glaces placées de façon à pro-
duire les plus curieux effets de réflexion et
à donner l’impression d’une profondeur
sans limites.

De l’autre côté de la salle à manger,
c’est-à-dire à gauche en y entrant par le
vestibule, on trouve une autre pièce octo-
gone , le cabinet du prince de Galles,
tendue de broderies de soie exécutées
également à l’École des travaux à l’aiguille,
école patronnée par S. A. R. la princesse
Helena, femme du prince Christian de
Schleswig-Holstein. Indépendamment de
celles provenant de cet établissement,
plusieurs des tentures exposées dans ce
pavillon, car c’est une véritable exposition,
ont été exécutées par la Société des tra-
vaux de dames (Ladies Work Society).

D’autre part, les boiseries décoratives
et les meubles ont été fournis par MM. Gil-
low et Ci0, après avoir été exécutés exprès
sur les dessins de MM. H.-C.-J. Henry et
J.-W. Hay, artistes attachés à cette
maison. Pour assurer une uniformité de
style parfaite entre tous les objets qui se
t rou vent dans le pa vi lion, les mêmes artistes
ont également fourni les dessins sur
lesquels l’orfévrerieet la vaisselle plate ont
été exécutées par MM. Elkingtonet Ci0, les
porcelaines par MM. Minton, les tuiles
émaillées par MM. Minton, Hollins et
C16, les tapis par MM. Templeton et Ci0,
les glaces par MM. Powell et fils. Les
portes et grilles, en fer forgé, sont de
MM. Barnard, Bishop et Barnard, de
Norwich. MM. Freitham ont également
fourni une belle grille en fer forgé.

L’unique étage de l’édifice est divisé en
plusieurs pièces occupées par divers
bureaux.

Complétons maintenant les renseigne-

ments que nous avons déjà fournis sur
les quatre autres constructions de la fa-
çade anglaise :

Lapremière, cellequi précède lepavillon
du prince de Galles, bâtie dans le style du
temps de la reine Anne, est meublée et
décorée par MM. Jackson et Graham dont
elle constitue la part contributive à l’Ex-
position. Elle est à la disposition du
prince de Galles, en sa qualité de prési-
dent de la Commission royale et pour
ses conférences avec les membres de cette
Commission.

La troisième, construite par MM. H.
Doulton et Cie, doit sa décoration inté-
rieure à MM. Shoolbred et Cie.

La quatrième a pour constructeurs MM.
William Cubitt et Cie, dont c’est le début
comme exposants ; on la désigne ordinai-
rement comme le pavillon du Canada,
parce qu’elle est affectée aux réunions
des membres de la Commission de cette
possession anglaise, et a été en outre dé-
corée et meublée par les soins d’exposants
canadiens.

La cinquième enfin, construite dans le
style anglo-hollandais du temps de Guil-
laume et Marie, a été décorée dans le
même style par MM. Collinson et fils.

Il n’y a aucun rapport, comme on voit,
entre ces constructions et les façades des
autres sections étrangères. Elles forment
en réalité toute une série - d’expositions
particulières, quelque chose comme la
préface de l’exposition générale dont
nous ne pouvions nous occuper sans avoir
payé le tribut obligé : on n’aborde pas la
lecture d’un livre sans en avoir au moins
parcouru la préface, quand on a quelque
gravité dans l’esprit. Maintenant, et après
avoir parcouru l’exposition de l’Inde
comme nous l’avons fait, il ne nous reste
plus qu’à passer en revue les merveilles
industrielles que nos ingénieux voisins
ont amoncelées au Champ-de-Mars.

Constatons d’abord cette particularité
de l’exposition anglaise qu’elle n’a pas de
ces divisions nettement tranchées, si net-
tement qu’une cloison sépare l’un de l’au-
tre les groupes les plus voisins, que nous
voyons dans les autres sections, et qui
sont quelquefois un embarras de plus.
On s’y transporte aisément d’un groupe à
l’autre ; aucune barrière ne s’élève pour
vous empêcher de répondre à l’attraction
d’une vitrine étrangère au groupe où vous
vous trouvez en ce moment, de par la
classification officielle, avant de l’avoir
parcouru tout entier. Cette disposition a
dû faire gagner beaucoup de terrain, mais
elle a un inconvénient que nous ne nous
dissimulons pas : celui de faire oublier
une partie des produits exposés dans le
groupe délaissé subitement, — provisoi-
rement pense-t-ou; mais c’est le tout de
 
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