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L’EXPOSITION DE PARIS

299

LA PENSÉE

MONUMENT ÉLEVÉ fl DANIEL STERN

Cette œuvre splendide qui, transportée
au cimetière du Père-Lachaise après l’Ex-
position, sera placée sur le tombeau de
Mme la comtesse d’Agoull, devenue célèbre
dans la littérature, surtout dans la littéra-
ture politique, sous le pseudonyme de
Daniel Stern, a valu à l’éminent statuaire
Chapu la grande médaille d’honneur au
Salon de 1877.

Cette Pensée se dégageant du marbre
pour envisager la Vérité qui passe, sans
efforts, mais avec une puissance tranquille
et sereine, personnifie bien le génie élevé
de l’historien illustre que nous avons eu le
malheur de perdre, de l’auteur de la plus
fidèle et de la meilleure Histoire de la Ré-
volution de 1848 qui ait jamais été écrite.

Notre gravure nous dispense de faire
subir à ce chef-d’œuvre de la sculpture
moderne une froide et ennuyeuse analyse,
et ce n’est sans doute pas ici le lieu de dire
de celle qui l’a inspiré tout le bien que
nous pensons, et que d’ailleurs tout le
monde pense d’elle. Cette simple mention
suffira donc.

IL G.

CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES

J1

Machines-outils. —Ouvrages métalliques. —Matériel
de chemins de fer.

Nous sommes malheureusement trop
limité par l’espace pour nous étendre,
comme nous l’eussions voulu, sur l’inté-
ressante classe 55, — machines-outils,
— si nombreuse et témoignant de progrès
si considérables depuis dix ans. Nous de-
vons nous borner à quelques généralités
instructives et à un ou deux types rapide-
ment caractérisés.

La machine-outil, son nom l’indique,
n’est que l’organe ordinaire, plus consi-
dérable par ses dimensions, et recevant
l’action mécanique d’un moteur plus puis-
sant que le bras de l’ouvrier, mais accom-
plissant identiquement la même fonction
que l’outil mû par ce dernier. Son but
général est de transformer une masse so-
lide en lui assurant une forme et des di-
mensions déterminées, en vue desquelles
l’outil est rigoureusement construit. La
masse doit en conséquence posséder une
parfaite stabilité, et l’outil des conditions
de travail absolument géométriques.

On s’en rendra compte aisément pour
peu qu’on garde le souvenir d’avoir vu un
ouvrier à l’œuvre. La machine-outil pré-

sente sur l’outil manuel l’unique mais
immense avantage d’une action plus régu-
lière et plus rapide et d’une production
bien plus considérable. Le progrès consiste
évidemment à lui donner un fonctionne-
ment plus automatique, plus vigoureux et
capable d’aborder de plus grosses pièces.

Les machines-outils à façonner les mé-
taux comprennent un grand nombre de
catégories, selon la diversité des façonna-
ges qu’elles doivent accomplir. Les tours
de toute espèce, les machines à fileter et
à tarauder, à fraiser, à cisailler, à cintrer,
les marteaux-pilons, les estampeuses, les
étireuses, etc., composent les branches les
plus connues, sans parler des machines
spéciales aux métaux précieux et aux tra-
vaux deprécision.—Nous dirons deux mots
seulement des machines à raboter les mé-
taux exposées par la Compagnie de Fives-
Lille, parce qu’elles sont particulièrement
de nature à retenir l’attention des visiteurs.
En général, les établissements qui, comme
ce dernier, consomment des outils sur une
grande échelle, sont d’admirables appré-
ciateurs des qualités indispensables aux
instruments dont ils ont besoin. C’est pour
cela que presque tous se sont mis à les
fabriquer eux-mêmes et qu’ainsi ils ont
donné à celte construction une perfection
remarquable.

De ces machines, l’une peut raboter des
pièces de 3 mètres de long sur lm,50 de
large ; le plateau mobile est actionné par
une vis à large écrou; il a au retour une
vitesse plus grande qu’à l’aller; sans en-
trer dans aucun détail technique, nous
ajouterons que les formes et les dimen-
sions des pièces principales sont établies
de façon à éviter toutes vibrations nuisi-
bles au bon fonctionnement, et qui pour-
raient donner de mauvais résultats pour
le travail produit.

A côté, nous voyons une machine àmor-
taiser des pièces de 0m,300 de hauteur sur
0m,800 de largeur et 0m,950 de longueur.
Les pièces fixées sur le plateau circulaire
peuvent avoir pour chaque course de l’ou-
til vertical, ensemble ou séparément, des
avancements automatiques variant de
0“,0005 à 0“,002. L’arbre à manivelle
cémenté et trempé est retenu, du côté du
bouton, dans des coussinets de rattrapage
de jeu, avec coin à vis du côté opposé,
dans une bague de fer également cémen-
tée et trempée.

C’est surtout dans la classe 54 — méca-
nique générale — que l’industrie fran-
çaise manifeste le progrès continu réalisé
moins par des découvertes nouvelles que
dans l’intelligence de plus en plus com-
plète des vraies conditions imposées aux
appareils moteurs. La note caractéristique
se trouve surtout dans l’application crois-
sante du principe économique de la divi-

sion du travail, qui permet d’arriver à des
produits d’une perfection autrefois réputée
chimérique.

Somme toute, « le véritable progrès de
la mécanique contemporaine peut se résu-
mer dans le fait même de l’emploi de plus
en plus général delà vapeur ». La loco-
mobile est en usage courant dans toutes
les industries, même dans l’agriculture.
L’effort du constructeur tend d’ailleurs à
réduire à la plus faible limite la consom-
mation du combustible par rapport au
travail produit. Nous sommes bien loin
encore de la réalisation des données théori-
ques; toutefois l’économie de combustible
par le contact plus immédiat de la chau-
dière et des cylindres est devenue plus
fréquente, grâce à l’emploi général des
locomobiles, des machines demi-fixes, et,
dans les machines fixes elles-mêmes, au
soin apporté dans le mécanisme de la dis-
tribution.

Signalons deux types nouveaux qui pa-
raissent entrés dans les habitudes de nos
industriels ; la machine à détentes Corliss,
Sulzer ou autres, où la distribution s’opère
par quatre orifices indépendants, munis
de robinets automatiquement manœuvres
par la machine; puis les machines Com-
pound, dans lesquelles deux cylindres iné-
gaux, séparés par un réservoir de vapeur,
permettent de faire varier à volonté la dé-
tente entre des limites très-écartées, et
aussi de faire agir simultanément la va-
peur directe dans chacun d’eux, de ma-
nière à développer des effets plus énergi-
ques.

Nous retrouvons ici encore les ateliers
de Fives-Lille avec une machine de qua-
rante chevaux, donnant le mouvement aux
sections 10 et 11 delà galerie des machi-
nes. Passant sur tous les détails techni-
ques, nous la caractériserons ainsi avec un
ingénieur autorisé: « Elle a de faibles es-
paces nuisibles, une purge automatique
pour les cylindres, une détente par le
régulateur, et un système très-ingénieux
de tiroirs auxiliaires pour la mise en
marche. »

La locomobile dont nous reproduisons
le dessin est de la force de 12 chevaux;
sa vitesse est de 105 tours à la minute et
le diamètre de son piston de 0m,210. C’est
un excellent outil, solidement établi,
pourvu de tous les perfectionnements mo-
dernes. Deux machines Compound, sys-
tème Demenge, l’une fixe de 40 chevaux,
l’autre locomobile de 6 chevaux, sont ex-
posées aussi par cet établissement. Deux
générateurs établis par lui fournissent de
la force motrice à la galerie des machines.
Ils sont à foyers rectangulaires, et chacun
possède une surface de chauffe de 250 mè-
tres carrés. Us sont alimentés par deux
injecteurs aspirants, du système Turck et
 
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