INTRODUCTION.
3
l’an VIII, Calcographie des Piranesi frères, œuvres de Jean-Baptiste
et de François, qui se vendent chez les auteurs à Paris, rue de l’Uni-
versité, Dépôt des machines, n° 296, de l’imprimerie de Prault, rue
Taranne, n° 749, à l’immortalité, an VIII de la République,
in-4°.
De ces deux documents, le premier résume les « refontes » de 1784-
1786, il donne une liste des Vedute avec leurs dates, parfois invraisem-
blables, mais fournissant tout de même un point de départ à l’étude
critique ; le second, qui n’apprend rien, les classe en chapitres distincts,
— Basiliques, Places Publiques, Palais, Villas, etc.
Doit-on regretter de ne pouvoir consulter l’inventaire que Moroni
déclare avoir dressé lors de la cession de 1839? Il est probable que cet
inventaire, d’un caractère plus commercial que scientifique, ne faisait
que suivre la méthode chalcographique, si l’on peut dire, adoptée
jusqu’alors, et qui se sent jusque dans le catalogue gravé.
Dès lors, on conçoit que les bibliographes aient commis de nombreuses
et importantes erreurs. Celles de Nagler sur la chronologie, dans son
Künstlerlexicon, sont considérables, et déconcertantes aussi par la mi-
nutie et par l’autorité avec lesquelles elles sont énoncées. Les listes
sommaires des recueils de G.-B. Piranesi, données par Samuel et Gie-
secke, à la suite de leurs monographies, sont infiniment plus sérieuses
et mieux conduites, la deuxième surtout, établie sur un examen métho-
dique des textes. Mais ces brefs résumés laissent intacts ce que j’appel-
lerai les problèmes « internes », et, d’autre part, ils ne sont pas non plus
exempts d’inexactitudes.
Il était donc indispensable de remonter aux origines et de revenir
aux planches, sans tenir grand compte de travaux qui, malgré leurs
mérites, laissent de l’obscurité sur beaucoup de points du sujet. J’aurais
souhaité pouvoir consulter à la Vaticane les exemplaires qui furent
acquis par les papes ou qui leur furent offerts par l’auteur, — tout au
moins ceux du fonds Cicognara. Je ne pense pas sans mélancolie aux
joies véritables que doit donner l’étude, la contemplation ou même sim-
plement le contact de ces magnifiques et vénérables recueils. Elles me
furent refusées, sous le prétexte peu vraisemblable qu’un certain
nombre de séries de Piranesi faisant double et triple emploi, on
en avait vendu une bonne part et qu’il ne restait plus rien d’intéressant.
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l’an VIII, Calcographie des Piranesi frères, œuvres de Jean-Baptiste
et de François, qui se vendent chez les auteurs à Paris, rue de l’Uni-
versité, Dépôt des machines, n° 296, de l’imprimerie de Prault, rue
Taranne, n° 749, à l’immortalité, an VIII de la République,
in-4°.
De ces deux documents, le premier résume les « refontes » de 1784-
1786, il donne une liste des Vedute avec leurs dates, parfois invraisem-
blables, mais fournissant tout de même un point de départ à l’étude
critique ; le second, qui n’apprend rien, les classe en chapitres distincts,
— Basiliques, Places Publiques, Palais, Villas, etc.
Doit-on regretter de ne pouvoir consulter l’inventaire que Moroni
déclare avoir dressé lors de la cession de 1839? Il est probable que cet
inventaire, d’un caractère plus commercial que scientifique, ne faisait
que suivre la méthode chalcographique, si l’on peut dire, adoptée
jusqu’alors, et qui se sent jusque dans le catalogue gravé.
Dès lors, on conçoit que les bibliographes aient commis de nombreuses
et importantes erreurs. Celles de Nagler sur la chronologie, dans son
Künstlerlexicon, sont considérables, et déconcertantes aussi par la mi-
nutie et par l’autorité avec lesquelles elles sont énoncées. Les listes
sommaires des recueils de G.-B. Piranesi, données par Samuel et Gie-
secke, à la suite de leurs monographies, sont infiniment plus sérieuses
et mieux conduites, la deuxième surtout, établie sur un examen métho-
dique des textes. Mais ces brefs résumés laissent intacts ce que j’appel-
lerai les problèmes « internes », et, d’autre part, ils ne sont pas non plus
exempts d’inexactitudes.
Il était donc indispensable de remonter aux origines et de revenir
aux planches, sans tenir grand compte de travaux qui, malgré leurs
mérites, laissent de l’obscurité sur beaucoup de points du sujet. J’aurais
souhaité pouvoir consulter à la Vaticane les exemplaires qui furent
acquis par les papes ou qui leur furent offerts par l’auteur, — tout au
moins ceux du fonds Cicognara. Je ne pense pas sans mélancolie aux
joies véritables que doit donner l’étude, la contemplation ou même sim-
plement le contact de ces magnifiques et vénérables recueils. Elles me
furent refusées, sous le prétexte peu vraisemblable qu’un certain
nombre de séries de Piranesi faisant double et triple emploi, on
en avait vendu une bonne part et qu’il ne restait plus rien d’intéressant.