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Fontane, Charles
Un maître de la caricature - And. Gill: 1840 - 1885 (Band 2) — Paris, [1927]

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https://doi.org/10.11588/diglit.8796#0053
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** 34 ** ANDRÉ GILL ****

S'il s'était décidé enfin à la subir, c'est qu'il lui était indispensable d'améliorer son
état physique avant d'essayer de reconquérir le pouvoir par la force. Il devait rejoindre
en Suisse son cousin le prince Napoléon et marcher sur Paris par Lyon, où il espérait faci-
lement rallier à sa cause le général Bourbaki. Des dispositions avaient été prises pour
s'emparer des membres de l'Assemblée nationale et l'on avait môme arrêté les noms des
principaux ministres de l'Empire restauré.

L'Empereur est mort. Vive l'Empereur!

Et J'Éclipse annonce pour paraître le 17, l'Histoire linfamarrcsque de Napoléon III,
par Touchatout.

« Nous ne connaissons pas, dit l'auteur, de personnalité mieux faite pour tenter la
plume d'un historien que celle de Napoléon III. Nous avons hésité un instant entre lui et
Robert Macaire. Mais nous n'avons pas tardé à accorder la préférence au héros de Sedan,
qui nous a paru beaucoup plus complet dans le genre. »

N° 221. — 19 janvier. Le Sergent Hoîf.

Le sergent Hoff était originaire de Saverne. Les Prussiens, en passant par celte ville,
avaient fusillé son vieux père et il avait juré de le venger. II fallait que tous les jours il eût
tué son Prussien. Ses exploits sont devenus légendaires.

Un empereur meurt, et c'est un simple sergent qu'on exalte. Mais aussi quelle anti-
thèse entre l'homme qui rendit son épée à Sedan et le soldat alsacien qui, chaque matin,
rentrait dans sa tente, couvert de fange, parfois de sang, et rayonnant d'une joie farouche,
jetait aux pieds de son commandant le butin de sa périlleuse expédition.

« ... En celte année maudite, dont parle le poète, alors que tant d'épaulettes à graines
d'épinards, et que tant de poitrines plastronnées de croix, de crachats, de cordons et de
broderies donnaient au pays éploré le spectacle navrant de leurs hésitations, de leurs
défaillances, de leur aveuglement, de leur impéritie, c'était le plus souvent, sous les
capotes de gros drap que battait le cœur de la France. C'était sous les képis sans étoiles
ni passements d'or que germaient les plans généreux des entreprises téméraires. C'était
sous le hàle de la pluie, de la neige, du vent, des privations, de la fatigue, que transpa-
raissaient les figures ouvertes, vaillantes et loyales. Ces plans-là, que personne ne dépo-
sait chez un notaire, c'étaient des inconnus qui les exécutaient, des soldats perdus dans
la masse, des héros à cinq sous par jour, nourris d'une ration de biscuit et d'une gorgée
d'eau-de-vie. Ces figures, tour à tour éclairées par la colère et par l'espoir, on ne vit leur
joue bise pâlir et leurs yeux ardents s'assombrir, que lorsqu'il nous fallut mettre les
armes bas devant la coalition du nombre et de la fatalité. Le sergent Hoff fut un de ces
héros. Le sergent Hoff fut une de ces figures. » Paul Mahalin.

N° 222. — 26 janvier. Temps de saison.

Les dissentiments entre M. Thiers et les droites prennent un caractère d'hostilité de
plus en plus menaçant.

N° 223. — 2 février. Le Supplice de Tantale.

C'est pour M. Thiers de ne plus pouvoir monter à la tribune.
 
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