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Foucart, Paul Francois
Mémoire sur les ruines et l'histoire de Delphes — Paris, 1865

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https://doi.org/10.11588/diglit.814#0070
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— 66 —

le sanctuaire. Son obscurité avait rendu cet E vénérable. L'impé-
ratrice Livie avait remplacé par une lettre d'or1 l'ancienne lettre
de bronze consacrée par les Athéniens, laquelle avait elle-même
succédé à l'offrande primitive, qui était en bois. C'était une simple
lettre ; mais, par là même, elle offrait une ample matière à l'esprit
subtil et disputeur des Grecs. Lé dialogue de Plutarque, sans
résoudre la question, donne l'idée de l'incroyable diversité des
opinions à ce sujet ; c'est une énigme que chacun interprète
suivant son goût et ses études. Le prêtre Nicandros expose l'expli-
cation adoptée à Delphes; cet e est pour si (si), la particule sans
cesse employée dans les questions adressées à Apollon comme
devin et dans les souhaits où on l'invoque comme dieu. Un dialec-
ticien prétend que c'est un hommage rendu à la science qu'il
professe, car la conjonction si est nécessaire à tous,les raisonne-
ments. Le mathématicien ne veut voir que la lettre E ; c'est
l'expression du nombre cinq, nombre qui joue un rôle important
dans toute la nature, et il développe longuement les mérites et
la formation de ce nombre. Le philosophe Aïnmonius lui répond
qu'on pourrait en dire autant du nombre sept; il n'a donc pas
trouvé la véritable signification. D'après lui, c'est la seconde per-
sonne du verbe être, tu es. La maxime Connais-loi toi-r^éme est le
le salut que le dieu adresse à celui qui pénètre dans, son temple, et
fidèle répond Tu es, seul hommage qui convienne à la divinité;
car de-sa nature elle est immuable, éternelle, tandis que nous,
nouspassons, et, dans ce, rapide passage, nous sommes sans cesse
soumis au changement. Cette interprétation est beaucoup plus
élevée que toutes les autres, estrelle plus vraie? Je n'entreprends
pas de le décider. Cet E est une énigme, et elle a reçu tant d'ex-
plications, qu'elle me paraît insoluble.

Le mur du pronaos était en outre couvert d'inscriptions, de
décrets accordant les droits de proxénie aux étrangers qui avaient
bien mérité de la ville de Delphes. Le bloc de marbre trouvé au-
dessous du temple et placé dans la cour de Franco en est une
preuve2.- Le fait, du reste, n'a rien d'extraordinaire; des inscrip-
tions de même nature trouvées à Paros et à Amorgos3 portent que
le décret sera gravé sur les parois du temple. •■■•.'

1 Plutarque, De Ei delpUco.

' Inscript. Delph. 46o-3.

3 Corpus inscriptionum, 2i-jli.
 
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