DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.6057#0062
PARALLELE DE L'ARCHITECTURE
L. B. ALBERTI, & VIOLA sur l'ordre Ionique.
Chapitre XX.
LA conformité de ces deux derseins à ceux d'André Palladio & de Sca-
mozzi, eft si grande, qu'il eft aisé de juger qu'ils se sont aidez récipro-
quement les uns des autres, c'eft à dire, que Viola s'eft servi de celuy de Pal-
ladio, comme il avoit déjà fait en l'ordre Dorique ; d>C que Scamozzi a imité
L. B. Alberti, qui eft son ancien de plus de cent ans. Au reste, il est dissicile
de décider lequel de ces deux prosils eft présérable, parce que l'ordre Tonique
a été traité sort diversement par les antiques , ainli qu'on peut voir dans les
exemples que j'en ay donnez, dont les uns sont enrichis de moulures &c d'or-
nemens, èc les autres sont plus simples. Ce que j'aurois defiré icy pour une
plus grande régularité, feroit de couper les denticules sur la platte-bande du
defsein de L. B. Alberti, puis qu'il n'a point mis de modillons, comme Viola
fon compagnon qui a cette exeufe : mais pour moy j'eufse plûtot employé les
denticules, puis qu'ils font particulièrement assectez à l'ordre Ionique, 6c j'au-
rois laifsé les modillons pour l'ordre suivant.
Le le&eur fe pourra bien souvenir, ou retourner voir à la seuille cy-devant
sur les prosils de Palladio èc de Scamozzi ce que j'y ay obfervé, parce qu'il
convient encore à celui-cy de Viola > à quoy je puis ajoûter déplus, comme
une nouvelle recharge, qu'il a eu tort d'employer une autre bafe que l'Atti-
que, puis qu'il voyoit que fon maître Palladio l'avoit préférée à celle de la
compofition de Vitruve. Il auroit mieux fait aufti de fuivre precisément les
modenatures de la corniche du même prosil de Palladio ; car en voulant dé-
guifer fon imitation, y ajoûtant quelques membres, ècy en altérant d'autres,
il l'a rendue plus mefquine.
L. B. ALBERTI, & VIOLA sur l'ordre Ionique.
Chapitre XX.
LA conformité de ces deux derseins à ceux d'André Palladio & de Sca-
mozzi, eft si grande, qu'il eft aisé de juger qu'ils se sont aidez récipro-
quement les uns des autres, c'eft à dire, que Viola s'eft servi de celuy de Pal-
ladio, comme il avoit déjà fait en l'ordre Dorique ; d>C que Scamozzi a imité
L. B. Alberti, qui eft son ancien de plus de cent ans. Au reste, il est dissicile
de décider lequel de ces deux prosils eft présérable, parce que l'ordre Tonique
a été traité sort diversement par les antiques , ainli qu'on peut voir dans les
exemples que j'en ay donnez, dont les uns sont enrichis de moulures &c d'or-
nemens, èc les autres sont plus simples. Ce que j'aurois defiré icy pour une
plus grande régularité, feroit de couper les denticules sur la platte-bande du
defsein de L. B. Alberti, puis qu'il n'a point mis de modillons, comme Viola
fon compagnon qui a cette exeufe : mais pour moy j'eufse plûtot employé les
denticules, puis qu'ils font particulièrement assectez à l'ordre Ionique, 6c j'au-
rois laifsé les modillons pour l'ordre suivant.
Le le&eur fe pourra bien souvenir, ou retourner voir à la seuille cy-devant
sur les prosils de Palladio èc de Scamozzi ce que j'y ay obfervé, parce qu'il
convient encore à celui-cy de Viola > à quoy je puis ajoûter déplus, comme
une nouvelle recharge, qu'il a eu tort d'employer une autre bafe que l'Atti-
que, puis qu'il voyoit que fon maître Palladio l'avoit préférée à celle de la
compofition de Vitruve. Il auroit mieux fait aufti de fuivre precisément les
modenatures de la corniche du même prosil de Palladio ; car en voulant dé-
guifer fon imitation, y ajoûtant quelques membres, ècy en altérant d'autres,
il l'a rendue plus mefquine.