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Froehner, Wilhelm
Deux peintures de vases grecs de la nécropole de Kameiros — Paris, 1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.6380#0023
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— 14 —

Pour symboliser la présence des dieux, on posait leurs simulacres sur des lits, en
ayant soin de secouer de temps en temps les coussins, afin que les hôtes fussent
couchés plus mollement (1). Un seul lit suffisait à deux personnes; une table mise à
la portée des invités, était chargée de leurs mets favoris.

Cette façon de traiter les idoles comme si elles vivaient et qu'elles fussent pour-
vues de sens et de sentiments, repose sur l'essence même de la religion ancienne.
Celui qui espérait l'arrivée d'une divinité conviée à quelque festin, devait chercher
tous les moyens de lui plaire et de lui rendre agréable le séjour sous son toit. Même
les papyrus magiques, qui datent d'une époque relativement basse, ont conservé le
souvenir de cette pieuse coutume. Dans celui de Berlin, un trône, recouvert d'une
étoffe précieuse, est destiné à Apollon (2) ; et on recommande expressément d'orner
de tapisseries la maison et de préparer un repas avec du vin pour régaler le dieu qu'on
désire voir apparaître (3). De nos jours encore, lorsque, la veille de la Pâque, les juifs
attendent leur Messie, ils ont soin d'apprêter un lit, et de verser un verre de vin pour
le prophète Elie. C'est là le dernier vestige des Théoxénies.

Il

UNE AMAZONE ETHIOPIENNE

Le sujet de la seconde planche est beaucoup moins compliqué, et cependant je
ne me dissimule pas que je ne réussirai guère à en interpréter toutes les particularités
avec la même certitude et la même abondance de preuves. Quand les auteurs anciens
nous font défaut, nous avons beau suppléer à leur silence par les inductions les plus
plausibles, on n'invente pas les faits, et il serait téméraire de les reconstruire au
moyen de simples analogies. Ici encore, comme cela nous arrive souvent, il vaut
mieux avouer notre incompétence que d'anticiper sur les découvertes de l'avenir.

Cette peinture, un peu endommagée, décore la panse d'un alabaslron; l'artiste,
si tant est qu'il mérite cette qualification, n'a employé que trois couleurs : le noir,

(1) Arnobius, VU, 32 : « Habentenim dii lectos atque, ut stratis possint mollioribus incubare, pulvinoram tollitur
atque excitaturimpressio. a — Voir la lanipe en terre cuite, publiée dans le Dictionnaire (le Rien, p. 356. 400, éd. Didot.

(2) Pauthey, Zauberpapyrus, p. ICI.

(3) Ibid., p. 131.
 
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