Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
TERRES CUITES GRECQUES

I.~ TANAGRA

La collection de M. Albert Barre comprend une très-belle série de terres cuites de Tanagra. Il ne sera pas
hors de propos de rappeler, en quelques lignes, V origine de ces gracieuses figures, d'en définir les qualités, de
grouper sur une seule page ce qu un catalogue doit nécessairement disperser et isoler. Ce sera le moyen de
donner à chaque objet son sens et son prix.

Tanagra était une des villes les plus anciennes et les plus puissantes de la Béotie. De bonne heure, elle avait
frappé monnaie. Il n'y a pas de numismate qui ne possède une de ces charmantes pièces d'argent, grandes ou pe-
tites, à la légende archaïque, ornées d'un bouclier et d'un buste de cheval, ou celle qui a une grappe de raisin
pour symbole. Ces types n'ont pas été choisis au hasard. La culture de la vigne et l'élève des chevaux étaient
alors les seules sources de richesse pour ce pays stérile, marécageux, désolé par les fièvres.

La cité occupait une des collines de la vallée de l'Asopos. Comme beaucoup de villes anciennes, elle se com-
posait de deux parties : l'acropole, la ville haute, avec les temples, le gymnase, un théâtre creusé dans le flanc
escarpé de la montagne ; puis la ville proprement dite, qui s'étendait en terrasses jusqu'à la plaine. De nos jours
encore, il est facile de suivre les vestiges dit mur d'enceinte dans son développement total de trois quarts
d'heure.

Deux voyageurs de l'antiquité nous ont fourni des renseignements sur Tanagra. L'auteur anonyme d'un
ouvrage dont on a retrouvé quelques fragments dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Paris, dit
que les maisons étaient bâties en briques blanches, que chacune avait une élégante véranda avec des peintures
votives faites à l'encaustique. Comme cela rappelle les fresques de Pompéïes, ces Lares, ces serpents, ces Génies
familiers qu'on y rencontre à chaque pas dans les rues! Et ce témoignage devient d'autant plus précieux qu'il
est d'un fin observateur, d'un bon juge en matière dégoût. Le même voyageur, qui venait d'admirer les monu-
ments d'Athènes, ne peut s'empêcher de regretter que les maisons particulières de la capitale des arts soient
presque toutes chétives et mal disposées à l'intérieur.

Pausanias, qui mesure les choses avec son seul sentiment religieux, approuve les lanagrêens d'avoir sé-
paré de leurs habitations le groupe des temples, la ville sainte, et d'avoir préservé les dieux de toute souillure.
Les temples étaient au nombre de cinq.Le premier appartenait à Bacchus et a Thémis, la mère des Saisons; on y
voyait une statue de Bacchus, en marbre de Paros, due au ciseau d'un sculpteur célèbre. Le second temple était
consacré^ Vénus, le troisième à la famille d'Apollon. Mercure avait deux sanctuaires différents, dont la fon-
dation se rattachait intimement à l'histoire de la ville. Un jour que les Erétriens opéraient une descente sur la
côte de Béotie, où personne ne s'attendait à cette surprise, le dieu qui présidait aux luttes du gymnase se mit
à la tête des jeunes gens et repoussa les envahisseurs à coups de strigile. Une autre fois, il réussit à chasser la
 
Annotationen