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Froehner, Wilhelm
La collection Tyszkiewicz: choix de monuments antiques avec texte explicatif — Munich, 1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.31513#0042
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Planche XXXIX

MIROIR ÉTRUSQUE

La scène représente Ulysse et ses compagnons dans l’île de Circé.

Au centre de la composition, on voit Circé (Cerca) sur un siège, dont les pieds sont façonnés au tour.
Assise à clr., elle tourne le buste et la tête vers le spectateur, avec un geste de frayeur, les bras levés et les
mains ouvertes, et son regard se porte sur Ulysse (Uthste), qui, debout derrière elle, la menace de l’épée.
Un porc, dont les jambes de derrière sont cles jambes humaines, est assis près de la sorcière. Ulysse porte
au bras gauche étendu le fourreau de l’épée, et en face de lui, Elpenor (Velparun, sic), qui tient un arc,
dirige la pointe cl’une -flèche vers Circé. Elpenor a pour coiffure un casque en forme de bonnet phrygien,
avec une crête de coq pour cimier. Comme Ulysse, il n’est vêtu que d’une chlamyde qui lui retombe sur le dos,
laissant le corps à découvert.

Les deux hommes sont placés symétriquement, dans une posture peu naturelle: se tenant sur une seule
jambe, l’autre étant repliée. Circé est parée d’un collier et de deux bracelets figurant des serpents. Elle a des
sandales aux pieds, et les manches courtes de son chiton sont enjolivées de crevés. Une large bordure de
lierre en fleur encadre le tableau.

Au premier coup d’œil, on peut constater que l’artiste ne doit rien au récit homérique. Dans l’Odyssée,
Elpenor est au nombre des Grecs métamorphosés en sangliers; Ulysse va seul au palais de Circé; il s’arme
d’une épée, d’un arc et d’un carquois, et tire l’épée pour empêcher la sorcière de le transformer à son tour,
tandis qu’ici, évidemment, on force Circé de rendre aux compagnons d’Ulysse leur forme humaine. Au lieu
du nom d’Elpenor, le graveur aurait choisi celui d’Euryloque, s’il avait lu le poëte grec.

C’est la troisième fois que nous rencontrons ce sujet sur un miroir étrusque, et trois fois il a été interprété
de la même façon, avec la même forme fautive du nom propre Velparun (pour Velpanur). Le miroir de
Corneto que j’ai publié dans mes Musées de France, pl. 24 (Gerhard, Etruskische Spiegel, pl. 403, 1),
ne diffère de celui du Comte Tyszkiewicz que par quelques menus détails sans importance. Pour en citer le
plus frappant, le cartouche au nom de Cerca se trouve ici à la droite de Circé; sur l’exemplaire de Corneto,
il est à sa gauche; et au dessus de sa tête, sur un miroir perdu (Gerhard, pl. 403, 2), dont il n’existe plus que
le dessin.

Haut., 21 centim.

Planche XL

MIROIR ÉTRUSQUE

Ce miroir, jadis à Florence chez le Comte Gherardesca, était égaré à l’époque où Gerhard fit paraître
son recueil. II y est reproduit sur la pl. 164, d’après les publications antérieures.

Quatre grandes figures sont debout sur un même plan, remplissant toute la surface du disque et se
détachant sur un fond pointillé. Au milieu, un groupe : Hercule jeune et Minerve. Hercule (Hercle) a la peau
de lion sur le dos, l’arc au flanc gauche. Les jambes croisées, il tient une massue et appuie son bras droit
sur la nuque de Minerve, si bien que sa main touche le casque de la déesse. Celle-ci (Menrva) ne se fâche
pas d’une telle familiarité; elle baisse la tête, chastement, et s’occupe de sa robe qui traîne à terre, pour la
relever un peu. Elle est armée de l’égide et d’une lance, surchargée de bijoux et coiffée d’un casque italique à
plumes. A la gauche du groupe, une femme nue (Eris) tient un style et un balsamaire; quelques plantes en
fleur poussent devant elle sur le gazon. Du côté opposé, c’est une femme ailée et drapée (Thethis, sic) qui se
tourne vers les personnages principaux, la main gauche levée au menton et tenant l’ourlet de sa tunique. Elle

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