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Gailhabaud, Jules [Editor]
L'architecture du Vme au XVIIme siècle et les arts qui en dépendent: la sculpture, la peinture murale, la peinture sur verre, la mosaïque, la ferronnerie, etc. (Band 4) — 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.3512#0049
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ÉDICULE POUR L'EXPOSITION DES RELIQUES

DANS LA CHAPELLE PALATINE, A PARIS

A partir d'une époque du moyen âge, les proportions, de plus en plus considérables,
qu'acquirent ces grands reliquaires, nommés châsses, qu'on plaça dans les églises, durent
nécessiter l'invention, la disposition d'un édicule ou d'un monument spécial pour les
supporter. Dès cette époque, en effet, la vénération des fidèles pour les reliques et les
restes d'un saint fut telle qu'à certains jours, des populations accouraient au lieu où on
les exposait pour y faire des dévotions ou un pèlerinage, afin d'obtenir, par des prières
l'accomplissement de leurs désirs. On comprend fort bien que la présence de ces masses dans
une église dût inévitablement, malgré son étendue, gêner la circulation, encombrer les
issues et même entraver certaines cérémonies du culte. Tout porterait à croire que ce
fut pour éviter de tels inconvénients, c'est-à-dire pour s'opposer à cette accumulation de
fidèles se portant sur un point, qu'on cbercha les moyens d'en prévenir le retour, et rien
n'empêcherait de penser que l'idée vint alors de placer là châsse sur un lieu élevé et visible,
afin que chacun pût, de quelque endroit, faire, à la vue des reliques, son acte de vénéra-
tion ou ses prières. Grâce à cette disposition, il devenait possible d'éviter les encombrements
et l'on satisfaisait aussi à tous les désirs. On peut donc très-raisonnablement admettre que, dès ce
moment, le clergé donna aux artistes l'ordre de composer certains monuments ou édicules,
spécialement destinés à recevoir les reliquaires et les châsses des saints dont les restes étaient
en grande vénération dans la localité; mais, il y a tout lieu de supposer qu'on leur imposa,
comme condition expresse, de les combiner dans des dispositions dont la nature répondit à
cette intention : le placement de la châsse ou des reliques sur un point culminant.

L'art, en recevant ce programme, voulut prouver tout ce qu'il y avait de ressources dans son
génie pour l'interpréter ou le traduire, et, depuis les XII0 ou XIII0: siècles, qui ont construit les
premiers monuments de ce genre, l'on peut voir, par la variété des œuvres, quelle fut la
somme de fécondité, de splendeur et d'originalité dépensée par les artistes! — En général, la
composition de ces édicules dépendait du lieu où l'on voulait les établir; ce lieu était, le plus
souvent, le chœur ou le sanctuaire de l'église, et, presque toujours, non loin de l'autel ; on les
érigea encore sur quelques autres points; mais ce fut l'exception. Néanmoins, quel qu'ait été
l'endroit choisi, ces monuments reçurent toujours un certain luxe, et plusieurs même bril-
lèrent par leur magnificence. Celte dernière condition ne doit point nous surprendre, puis-
qu'ils furent élevés, en partie, aux frais des princes et des populations , avides d'y contribuer,
 
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