CUSTODE, DANS L'EGLISE DE NOTRE-DAME, A L'EPINE.
ne le pense pas. On le voit cependant divisé en deux: capacités : la plus considérable est
ornée de peintures, à l'intérieur; ses ouvertures sont dans la basse nef; elles se composent
d'une porte et d'une baie; cette dernière était vraisemblablement pourvue d'une clôture mé-
tallique, à travers laquelle on pouvait voir la statue miraculeuse ainsi que les reliques données
naguère par lès villes de Vendôme et de Chalons. Autant qu'on en peut juger par les sujets
des peintures, celles-ci se rapportent à la Vierge et représentent les divers motifs des Litanies.
On y remarque donc la chaste mère du Christ entourée des symboles qui figurent et tradui-
sent toutes ses ineffables qualités : Regina Angelorum, Turris Bavidica, Janua Cœli, Stella
matulina, etc. (1). — L'autre, beaucoup moins grande et non décorée à l'intérieur, a une
petite ouverture sur le sanctuaire (2).
Reste à fixer, autant que possible, l'âge ou la date de ce monument. Si l'on tient compte
qu'il fut fait après la consécration de l'édifice, laquelle eut lieu en 1429, et si l'on se rappelle
que nos rois Charles VII et Louis XI y vinrent en pèlerinage, on pourrait, d'après le style de
Pédicule et en remarquant surtout la présence de cette couronne fleurdelisée qui décore la
pyramide ou le clocheton central, ou pourrait, dis-je, en conclure qu'il doit être un présent ou
un ex-voto dont l'un de nos rois fit les frais. Au reste, et à défaut de telles notions, le' carac-
tère de l'architecture accuserait presque une époque que je crois peu postérieure à celle de
ces pèlerinages royaux. Toutefois, des traces d'art de la Renaissance, visibles dans les con-
soles et dans l'évidement, du côté du chœur, de certaines parties des contre-forts, indiquent,
peut-être, un remaniement ou l'action de cet art naissant à l'époque où certains architectes
croyaient devoir continuer, dans les constructions religieuses, l'emploi de l'ancien style. Qui
sait même si l'édicule n'a point été fait par ce Guichard, auteur de la flèche méridionale de
l'église où se retrouve l'idée du clocheton avec couronne à fleur de lis! C'est là une hypothèse
que suscite le rapprochement, sans toutefois pouvoir l'affirmer.
(1) Les peintures du premier compartiment se sont assez bien maintenues; mais, il n'en est pas de même des autres;
elles ont été restaurées ou plutôt refaites, à la moderne, par un artiste de Chalons, qui n'a pas su respecter le caractère el
le style de celte Oeuvre, vraisemblablement du XVç siècle ou du commencement du XVIe. C'est un grand malheur, parce
que le sujet des Litanies est. un de ceux que l'on rencontre assez rarement, soit en peinture ou en sculpture monumen-
tales. — A La Ferté-Bernard, dans la chapelle de la Vierge, l'artiste-décorateur a célébré les louanges de la Reine des cieux
à l'aide d'inscriptions qu'il a fort ingénieusement placées sur les nervures de cette partie de l'église.
(2) Elle se trouve pratiquée, dans la travée de gauche, à mi-hauteur du panneau et coupe ainsi la colonnetle de sépara-
tion. Il en résulte un mauvais effet, que je ne saurais prendre pour une disposition primitive. A mes yeux, cette ouverture
indiquerait plutôt une destination, faite postérieurement par des personnes qui, pour des convenances particulières, n'ont
pas craint de dénaturer l'harmonie de l'ensemble. C'est, peut-être alors, qu'on lui donna l'office de tabernacle.
ne le pense pas. On le voit cependant divisé en deux: capacités : la plus considérable est
ornée de peintures, à l'intérieur; ses ouvertures sont dans la basse nef; elles se composent
d'une porte et d'une baie; cette dernière était vraisemblablement pourvue d'une clôture mé-
tallique, à travers laquelle on pouvait voir la statue miraculeuse ainsi que les reliques données
naguère par lès villes de Vendôme et de Chalons. Autant qu'on en peut juger par les sujets
des peintures, celles-ci se rapportent à la Vierge et représentent les divers motifs des Litanies.
On y remarque donc la chaste mère du Christ entourée des symboles qui figurent et tradui-
sent toutes ses ineffables qualités : Regina Angelorum, Turris Bavidica, Janua Cœli, Stella
matulina, etc. (1). — L'autre, beaucoup moins grande et non décorée à l'intérieur, a une
petite ouverture sur le sanctuaire (2).
Reste à fixer, autant que possible, l'âge ou la date de ce monument. Si l'on tient compte
qu'il fut fait après la consécration de l'édifice, laquelle eut lieu en 1429, et si l'on se rappelle
que nos rois Charles VII et Louis XI y vinrent en pèlerinage, on pourrait, d'après le style de
Pédicule et en remarquant surtout la présence de cette couronne fleurdelisée qui décore la
pyramide ou le clocheton central, ou pourrait, dis-je, en conclure qu'il doit être un présent ou
un ex-voto dont l'un de nos rois fit les frais. Au reste, et à défaut de telles notions, le' carac-
tère de l'architecture accuserait presque une époque que je crois peu postérieure à celle de
ces pèlerinages royaux. Toutefois, des traces d'art de la Renaissance, visibles dans les con-
soles et dans l'évidement, du côté du chœur, de certaines parties des contre-forts, indiquent,
peut-être, un remaniement ou l'action de cet art naissant à l'époque où certains architectes
croyaient devoir continuer, dans les constructions religieuses, l'emploi de l'ancien style. Qui
sait même si l'édicule n'a point été fait par ce Guichard, auteur de la flèche méridionale de
l'église où se retrouve l'idée du clocheton avec couronne à fleur de lis! C'est là une hypothèse
que suscite le rapprochement, sans toutefois pouvoir l'affirmer.
(1) Les peintures du premier compartiment se sont assez bien maintenues; mais, il n'en est pas de même des autres;
elles ont été restaurées ou plutôt refaites, à la moderne, par un artiste de Chalons, qui n'a pas su respecter le caractère el
le style de celte Oeuvre, vraisemblablement du XVç siècle ou du commencement du XVIe. C'est un grand malheur, parce
que le sujet des Litanies est. un de ceux que l'on rencontre assez rarement, soit en peinture ou en sculpture monumen-
tales. — A La Ferté-Bernard, dans la chapelle de la Vierge, l'artiste-décorateur a célébré les louanges de la Reine des cieux
à l'aide d'inscriptions qu'il a fort ingénieusement placées sur les nervures de cette partie de l'église.
(2) Elle se trouve pratiquée, dans la travée de gauche, à mi-hauteur du panneau et coupe ainsi la colonnetle de sépara-
tion. Il en résulte un mauvais effet, que je ne saurais prendre pour une disposition primitive. A mes yeux, cette ouverture
indiquerait plutôt une destination, faite postérieurement par des personnes qui, pour des convenances particulières, n'ont
pas craint de dénaturer l'harmonie de l'ensemble. C'est, peut-être alors, qu'on lui donna l'office de tabernacle.