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enri Régnault, né à Paris le 3o octobre
1843, eut pour père le membre illustre de 1’ Aca-
démie des Sciences, dont P Europe entière connaît
les travaux, et qui fut pendant vingt-cinq ans
directeur de la Manufacture nationale de Sèvres.
Dès Page de cinq ans, ses dispositions artistiques se font


banel, suit peu les cours de P École des Beaux-Arts, travaillant
seul, soit à Sèvres, soit à Paris, dans un atelier qifil a loué rue
d’Enfer, à un grand tableau: la Mise au tombeau du Christ,
qifil destinait au Salon de 1867, mais qui ne fut jamais achevé,
vivant comme il le dit, dans une lutte perpétuelle avec le temps,
maudissant les brouillards et la nuit, et rêvant déjà un climat

jour; un crayon et
du papier à la main,
il passe des heures
entières à dessiner
ce qui P a frappé
dans ses promena-
des, animaux, che-
vaux et chiens; se
confiant à sa seule
mémoire, il voit, re-
marque, refusant de
copier dessin ou
gravure, et acquiert
ainsi cette étonnante
connaissance de
Panimal, dont plus
tard il devait si bien
rendre les mouve-
ments et les formes.
Externe au lycée
Napoléon, il charge
ses cahiers de croquis
et de dessins déjà
recherchés par ses
camarades, et il em-
ploie ses convales-
censes de maladie
d’enfant à de grandes
esquisses au fusain
représentant les ba-
tailles d’issus, d’Ar-
belies et de Rocroy ;
à 14 ans, il modèle
en argile, de mé-
moire , un cheval
appartenant à l’em-
pereur, essai qui
étonna tellement les
artistes, que sur leur
demande on en tira
quelques exemplai-
res, et dont le sou-
venir ne lui fit pas
défaut sans doute


qui lui donnera la
belle lumière, le beau
soleil et la belle cha-
leur.
Cette même an-
née, il entre de nou-
veau en loge et se
laissantemporter
par sa haine de la
banalité, il rejette
les leçons de l’Ecole
pour s’inspirer de
Delacroixet échouer,
malgré de très-
grandes qualités,
dans sa composition
d’Orphée redeman-
dant Eurydice aux
divinités infer-
nales.
Vaincu pour la
seconde fois, il ne
se décourage pas. Il
cherche sa voie. Il
est « comme une
chauve - souris qui
s'envole en plein
jour et se cogne de
toutes parts ». Il ne
quitte pas le Louvre,
étudiant les colo-
ristes, copiant le
Christ au tombeau,
du Titien, et les
Noces de Cana, de
Véronèse, peignant
des études de nature
morte, gibiers,
étoiles, armes, cu-
riosités, et travail-
lant, avec ses deux
amis Blanchard et
Clairin, aux six pan-
neaux commandés

loRsqu’il peignit le général Prim, si fièrement campé sur ce
beau cheval qui frappa tous les yeux à F Exposition de [869.
En i85g, ayant acquis le grade de bachelier ès-lettres, car
son père avait tenu à ce qu’il achevât ses études classiques, il
put seulement alors suivre sans entrave son goût pour le dessin.
Sur les conseils de M. Flandrin, Henri Régnault fut confié
à M. Lamothe, ancien élève de Ingres, chez lequel il fit de
rapides progrès. — En mai 1862, admis à concourir pour le
Prix de Rome, Véturie aux pieds de son fils Coriolan, il
obtint le premier accessit avec une médaille.
En 1864, il expose au Salon deux portraits jusqu’à mi-corps
et de grandeur naturelle, se fait inscrire à l’atelier de M. Ca-

par M. Renouard et exposés au Salon de 1867.
Pendant ce même hiver 1865-66, il se présente pour la
troisième fois au concours et obtient le prix.
Le 2 mars 1867, il quitte Paris pour se rendre à Rome en
même temps que M. Hébert, nommé directeur de F Académie;
à peine parti, il sent le besoin de répandre au dehors toutes
les impressions qu’il reçoit, et de là cette correspondance, trop
courte, hélas! recueillie par M. Duparc, dans laquelle il ra-
conte à son père et à ses amis, avec un laisser-aller plein de
charme, ses voyages, ses appréciations, sa vie, ses travaux,
ses découragements et ses espérances.
Il envoie au Salon de 1868, le portrait de Mnie D***, qui

Galerie Contemporaine Littéraire et Artistique.

126. boulevard de Magenta. Paris.
 
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