LYTTLETOX
(jeorges Lyttleton tient un rang honorable par-
mi les grands seigneurs qui ont cultive' les lettres,
et brille' dans la double carrière de poète et d’hom-
me d’état. Son talent le'ger , facile , son esprit ai-
mable le firent chérir dans le monde. Les femmes
sur-tout recherchèrent sa conversation, et les
semmes surent l'objet de presque toutes ses poé-
sies. Pope, son ami, devint son modèle; il s’ef-
força d’imiter sa manière et sa marche antithéti-
que : il saisit heureusement toutes les formes de
sa versification, et il a quelquesois le bonheur
d’approcher de l’élégance de son maître. Ses vers
prêtent quelquefois à l’éloge et jamais à la criti-
que , dit Johnson; ils plaisent à la femme tendre
plus qu’a l'homme instruit, et remplissent parfai-
tement le but de leur auteur, qui n’aspirait qu’à
plaire aux. femmes. Mais ce jeune lord, si tendre
auprès des Belles , si poli, si aimable dans ses
vers , était à la chambre des communes un wigh
ardent, un patriote exalté , le membre le plus vio-
lent de l'opposition; son style, si délicat en poé-
sie , prenait à la tribune un caractère d’aigreur,
et même de malignité: il ne parlait qu’en madri-
gaux dans les cercles , et en épigrammes dans le
parlement.
Lyttleton annonça de bonne heure son talent et
sa facilité. Etant au collège d’Eton, où on le citait
comme le modèle des écoliers, il publia le Mono-
logue d’une jeune Beauté retirée à la Campagne,
(jeorges Lyttleton tient un rang honorable par-
mi les grands seigneurs qui ont cultive' les lettres,
et brille' dans la double carrière de poète et d’hom-
me d’état. Son talent le'ger , facile , son esprit ai-
mable le firent chérir dans le monde. Les femmes
sur-tout recherchèrent sa conversation, et les
semmes surent l'objet de presque toutes ses poé-
sies. Pope, son ami, devint son modèle; il s’ef-
força d’imiter sa manière et sa marche antithéti-
que : il saisit heureusement toutes les formes de
sa versification, et il a quelquesois le bonheur
d’approcher de l’élégance de son maître. Ses vers
prêtent quelquefois à l’éloge et jamais à la criti-
que , dit Johnson; ils plaisent à la femme tendre
plus qu’a l'homme instruit, et remplissent parfai-
tement le but de leur auteur, qui n’aspirait qu’à
plaire aux. femmes. Mais ce jeune lord, si tendre
auprès des Belles , si poli, si aimable dans ses
vers , était à la chambre des communes un wigh
ardent, un patriote exalté , le membre le plus vio-
lent de l'opposition; son style, si délicat en poé-
sie , prenait à la tribune un caractère d’aigreur,
et même de malignité: il ne parlait qu’en madri-
gaux dans les cercles , et en épigrammes dans le
parlement.
Lyttleton annonça de bonne heure son talent et
sa facilité. Etant au collège d’Eton, où on le citait
comme le modèle des écoliers, il publia le Mono-
logue d’une jeune Beauté retirée à la Campagne,