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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 3
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Héron de Villefosse, Antoine: Le Mercure d’Annecy
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0064
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établit que ce bronze représente un athlète, qu’il appartient à l’école
grecque, et qu’il ne peut avoir été exécuté plus tard que Lysippe. Il
est disposé à y voir un de ces signa Corinthia dont parle Pline, et qui
étaient, de son temps, sifortprisés des amateurs romains. M. E Curtius,
à l’une des séances de la Société archéologique de Berlin (i), en pré-
sentant le travail du savant anglais, semble adopter ses conclusions et
donner même à la statue d’Annecy une plus grande importance encore,
puisqu’il en profite pour la comparer au Doryphore. Le laconisme
d’un procès-verbal ne permet pas de rendre l’expression exacte de la
pensée d’un auteur ; cela est regrettable, car l’opinion de l’éminent
archéologue allemand eût été intéressante à connaître d’une manière
plus développée : toutefois, je ne crois pas qu’il ait pu songer à voir
dans le bronze en question une œuvre de Polyclète ou même voisine
du maître (2). Les seuls rapprochements à établir consistaient à rap-
peler que, d’après Pline, Polyclète posa le premier le principe de
placer le centre de gravité du corps humain principalement sur un
pied, et que c’est à lui que l’antiquité dut la représentation la plus
parfaite des figures d’athlètes en bronze. Pour cela il fallait admettre
l’opinion de M. King et reconnaître un athlète dans notre monument.

Pour ma part, je ne puis y voir un autre personnage que Mercure ;
l’œuvre me paraît appartenir à la meilleure époque de l’art romain,
mais je n’y retrouve point les allures de l’art grec. Le fragment placé
dans la main gauche est certainement l’extrémité d’un caducée, dont
les branches devaient dépasser l’épaule. Ceci admis, et il ne me paraît
pas possible d’y reconnaître autre chose, il est facile de citer plusieurs
statues de Mercure présentant la même absence d’autres attributs, la
même pose, reproduisant en un mot le même type. Dans le Mercure
Richelieu (3), par exemple , les ailes et la bourse sont modernes ;
supprimez-les, vous aurez un Mercure nu tenant un caducée, la jambe
gauche tendue et supportant le poids du corps, la tête légèrement
inclinée à gauche, semblable au bronze d’Annecy (4)- Un Mercure en
marbre de la collection Campana (5) et en particulier deux statuettes
de Mercure aptère (6), exposées dans la salle des bronzes, au Louvre,
peuvent encore servir de termes de comparaison et permettent d’af-
firmer que la statuette d’Annecy représente Mercure.

(1) 3 février 1875. Archæologische Zeitung, 1875,
p. 57.

(2) Cf. la charmante tête de femme de l’Hé-
raeum d’Àrgos publiée par M. F. Lenormant,
Fragments des sculptures de VHéraeum d’Argos
dans la Revue archéologique de 1867, t.XVI, p. 116,
pl. xv.

(3) Comte de Clarac, Musée de scidpture, pl. 316,
n° 1542.

(4) A l’exception cependant du manteau jeté sur
l’épaule, mais qui ne change rien à l’ensemble du
mouvement.

(5) D’Escamps, Description des marbres anti-
ques du Musée Campana, pl. 5.

(6) A. de Longpérier, Notice des bronzes du
Louvre, n0s 214 et 218. Le premier de ces deux
bronzes, encore inédit quoique depuis longtemps
au Louvre, est du plus beau style grec.
 
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