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Berger, Philippe: Lettre à M. Fr. Lenormant sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque Nationale, [2]
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claire au premier abord ; et pourtant, même en dehors de l'intérêt des détails, elle
est précieuse parce qu’elle nous montre l’acte même dont les inscriptions ne
nous ont conservé que le souvenir.
En parcourant les monuments égyptiens pour trouver des points de comparaison,
on est toujours de nouveau ébloui des richesses artistiques et mythologiques qu’ils
renferment. C’est par centaines qu’on y compte les offrandes, les prêtres et les
dieux. Los mêmes scènes se reproduisent à l’infini, de telle sorte qu’on no conser-
verait aucun doute sur le sens des symboles, même sans les inscriptions détaillées
qui les entourent de tous les côtés; et toutes ces scènes ont une expression et une
beauté qui nous attachent, et qui jurent singulièrement avec la pauvreté de l’art
et de la littérature des Phéniciens. Nous comptons les lettres en phénicien, et
nous sommes trop heureux quand une image égarée vient nous apprendre à peu
près quel était le costume des Carthaginois. Et pourtant, nous ne nous plaignons
pas de cette pauvreté. L’absence de séparation des mots et l’obscurité qui en ré-
sulte nous obligent à procéder par comparaison, et à ne jamais établir un sens
que sur des analogies incontestables. On est réduit à conquérir lettre après lettre,
mais on procède sûrement, et il y a peu de ces conquêtes qui ne soient définitives.
claire au premier abord ; et pourtant, même en dehors de l'intérêt des détails, elle
est précieuse parce qu’elle nous montre l’acte même dont les inscriptions ne
nous ont conservé que le souvenir.
En parcourant les monuments égyptiens pour trouver des points de comparaison,
on est toujours de nouveau ébloui des richesses artistiques et mythologiques qu’ils
renferment. C’est par centaines qu’on y compte les offrandes, les prêtres et les
dieux. Los mêmes scènes se reproduisent à l’infini, de telle sorte qu’on no conser-
verait aucun doute sur le sens des symboles, même sans les inscriptions détaillées
qui les entourent de tous les côtés; et toutes ces scènes ont une expression et une
beauté qui nous attachent, et qui jurent singulièrement avec la pauvreté de l’art
et de la littérature des Phéniciens. Nous comptons les lettres en phénicien, et
nous sommes trop heureux quand une image égarée vient nous apprendre à peu
près quel était le costume des Carthaginois. Et pourtant, nous ne nous plaignons
pas de cette pauvreté. L’absence de séparation des mots et l’obscurité qui en ré-
sulte nous obligent à procéder par comparaison, et à ne jamais établir un sens
que sur des analogies incontestables. On est réduit à conquérir lettre après lettre,
mais on procède sûrement, et il y a peu de ces conquêtes qui ne soient définitives.