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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Boussigues, Marius: Peintures murales de Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0163
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sous les Thermes de Titus. Et je crois que l’on ne saurait hésiter à
les rapporter de même à la première moitié du premier siècle de
l’Empire, ayant que la colonie de Vienne n’eût vu sa prospérité
atteinte par les dégâts qu’elle subit lors du passage de Valens et des
Vitelliens.

L’heureux choix et l’harmonie des tons y sont très-remarquables.
Les panneaux rectangulaires d’une teinte unie sont d’un vert pistache
clair, et l’encadrement qui les environne d’un rouge habilement assorti
à ce vert. C’est sur un fond d’un noir intense que s’élèvent en clair
les arabesques et autres ornements, qui garnissent le soubassement et
les séparations des différents panneaux. Rien de plus élégant, de plus
léger, de plus gracieux de goût que ces arabesques, dont l’exécution
montre à la fois une grande finesse et une extrême sûreté de main.
La composition en révèle un décorateur formé à la meilleure école
et passé maître dans son art. Je ne connais ailleurs rien de plus fin
que ces festons de fleurs où se jouent des oiseaux. Mais surtout ce qui
eût été digne de l’admiration de Jean d’Udine, ce qui n’aurait pas
manqué d’éveiller chez lui un vrai sentiment d’émulation , tant la
nature y est imitée au vrai en fournissant un motif exquis d’orne-
ment, ce sont ces pampres aux feuilles roussies par l’automne, chargés
de raisins à la fois dorés et transparents; ce sont aussi les branches de
cerisier, garnies de fruits mûrs, qui courent sur le soubassement. Ici
nos peintures de Vienne fournissent un document digne d’attention
pour l’histoire de l’horticulture, en montrant quelles magnifiques
cerises, comparaldes aux plus belles espèces de nos jardins, les Ro-
mains, dès le début de l’Empire, savaient obtenir de l’arbre rapporté
du Pont en Italie par Lucullus (1). Entre les espèces que Pline (2)
énumère et décrit comme cultivées de son temps, deux peuvent con-
venir à cette représentation, le cerasum apronianum, de belle couleur
rouge, ou plutôt le caecilianum, remarquable par la forme parfaite-
ment ronde et la grosseur de son fruit.

Une figure d’un galbe élégant, enlevée au bout du pinceau, sur-

(1) Athen., II, p. SI. I (î) Hist. mt., XV, 25, 30.

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