Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 5.1879

DOI article:
Lenormant, François: Les vases étrusques de terre noire
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25602#0118
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
peut observer des amas de tessons concassés de vases de terre noire, dédaignés
par lesfouillcurs. A Chiusi j'ai pu m'assurer moi-même, t/e ziz'szz et t/^ tzztt/z'fzz^ que
dans ies tombeaux à chambres où i'on trouve ies vases peints, à figures rouges
aussi bien qu'à figures noires, if y a aussi des vases de 5zzcc^ero zzero, déposés avec
eux fors de fa sépulture (1). Mais c'est surtout dans fes belles fouilles de la nécropole
d'Orvieto (2), si bien conduites par mon ami M. Riccardo Mancini, que le fait en
question a été constaté de la façon la plus constante et la plus formelle. Jusqu'ici
les parties explorées de cette nécropole ne sont pas plus anciennes que le dernier
quart du v" siècle : car on n'y a pas rencontré de vases à figures noires de style
vraiment ancien. Les vases peints que l'on en a retirés, et qui se trouvent réunis
dans le remarquable musée du comte Faina, à Orvieto même, appartiennent aux
classes des poteries à figures noires de la dernière époque et des poteries à figures
rouges de beau style, qui figurent ensemble dans les mêmes tombeaux (3), au moins
dans une partie ; car il en est aussi qui n'ont plus que des vases à figures rouges.
A côté de ces vases peints, les poteries de terre noire ne manquent jamais ; tous
les tombeaux en renferment dans une proportion considérable. Ce sont des vases
à reliefs moulés, que l'archaïsme de leur style ferait prendre au premier abord
pour bien plus anciens. L'association constante que je signale ne repose pas sur le
seul témoignage de M. Mancini, témoignage, du reste, digne de toute foi, mais
aussi sur celui de M. Gamurrini, de M. Ilelbig. (4) et de M. Kœrte (5), qui a
longtemps suivi les fouilles avec une scrupuleuse attention. J'ai été également à
même de la constater, en assistant, dans l'automne de 1876, à l'ouverture de
plusieurs tombes, en compagnie de MM. Ernest Curtius et Kœrte.
Les résultats de l'exploration méthodique de la nécropole d'Orvieto ont une
importance exceptionnelle pour l'étude chronologique des antiquités de l'Etrurie.
Il n'est plus possible, en effet, de douter aujourd'hui que ce ne soit là qu'ait été,
comme Ottfried Müiler l'avait entrevu par une véritable intuition de génie, la grande
et puissante cité des Yolsiniens, dernier boulevard de l'indépendance étrusque
contre la conquête romaine, qui ne succomba définitivement qu'en 264 av. J.-C.,
après une révolte et un siège prolongé dont l'issue mit fin à tout autre essai de
résistance. C'est après ce siège de 264, M. Kœrte l'a définitivement démontré, que
les Romains, pour rendre de nouvelles révoltes impossibles, transportèrent les
Yolsiniens de la formidable position stratégique d'Orvieto à l'emplacement sans
défense de Rofsena, qui prit désormais le nom de Yolsinium, tandis que l'ancienne
cité devenait FzAs uefzts (d'où Orvieto). La cité abandonnée fut démantelée avec un
soin jaloux dont on a donné ailleurs peu d'exemples (6), et il semble qu'il y ait eu
interdiction absolue d'en occuper remplacement^ interdiction rigoureusement ob-

(4) Leur association avec les vases à figures
noires était déjà signalée par Dorow, Aobzic ïw-
terno utt alcioM rasi, p. 22 et suiv.
(2) Kœrte, nccropoù tH Oribefo, dans les
Awi. drf'Lwsf. arcA, t. XLIX, p. 95-484.
(3) Kœrte, mém. cit., p. 472.
(4) ÆwlAf. & arcA, 4 875, p. 99.
(5) Mém. cit., p. 473.
(6) J'ai suivi, en compagnie de MM. E. Curtius,
Kœrte et Mancini, tout le périmètre qu'occupait
l'enceinte de l'ancienne cité, en recherchant atten-

tivement les vestiges qui pouvaient subsister des
muraillesétrusques, et je n'ai pas trouvé à y observer
une seule pierre reposant encore sur son lit de
pose; tout a été systématiquement arraché jus-
qu'aux fondations. En revanche, sur tout le même
périmètre on observe de nombreux travaux dans
les rochers pour asseoir ces murailles disparues:
escarpements régularisés par la main de l'homme,
surfaces aplanies pour supporter des assises hori-
zontales, même dans un endroit une porte en
tunnel entièrement taillée au ciseau.
 
Annotationen