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Babelon, Ernest: Victoire: bronze de la collection de Janzé au Cabinet de Médailles
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0190
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qui n’est pas commune dans les monuments antigues. Les Grecs eux-mèmes
n’ont produit à ce point de vue que des eiïets disgracieux et lourds : les ailes de
Pégase, de la Victoire ou des autres personnages mythologiques qui en sont
munis, sont presque toujours trop courtes, et l’on sent qu’elles sont beaucoup
plutôt destinées à accélérer la course qu’à transporter à travers les airs. Cette
disproportion très sensible pour la Yictoire du musée de Lyon, l’est beaucoup
moins pour la fîgure d’applique du Cabinet des médailies : elle plane réellement
dans l’air, et contrairement à l’habitude, ne fait point l’effet de tomber
lourdement sur le sol.
]1 est probable que cette Victoire dominait un groupe quelconque dont elle
était une fîgure secondaire. Les bas-reliefs et les monnaies nous font connaitre
un grand nombre de scènes où la Victoire est représentée planantdans les airs,
soit pour exciter des guerriers au combat, soit pour témoigner de succès
militaires remportés. Pour nous en tenir au second siècle, nous voyons souvent
sur les monnaies de cette époque le char triomphal de l’empereur romain
précédé d’une Victoire qui vole au dessus des chevaux. Les exemples en sont
si nombreux qu’il est superüu d’en énumérer ici. G’est peut-être d’un groupe
du meme genre que la figure de bronze du Cabinet des médailles a été détachée.
Ordinairement la Victoire, qu’elle soit représentée au repos, ou qu’elle soit
figurée volant ou marchant avec rapidité, tient dans ses mains un objet
symbolique, tel qu’une palme, une couronne, une enseigne militaire. Celle-ci
au contraire ne porte rien; elle étend les bras pour étaler, non sans une
certaine grâce, les plis de son ample slola et faciliter ainsi son vol. C’est une
particularité que je n’ai rencontrée nulle part sur les monuments qui
représentent la Victoire et qu’il était intéressant de signaler.
Le bronze du Cabinet des médailles est tout à fait intact et pourvu d’une
Ijelle patine noirâtre. Depuis l’extrémité des ailes jusqu’aux pieds, il mesure
0 m 22 centimètres de hauteur. C’est en 1865 qu’il est venu enrichir la
Bibliothèque Nationale avec la précieuse collection d’autres figurines de bronze
et de terres cuites que le vicomte Hippolyte de Janzé a si généreusement
léguée à l’État.
Ernest BABELON.
qui n’est pas commune dans les monuments antigues. Les Grecs eux-mèmes
n’ont produit à ce point de vue que des eiïets disgracieux et lourds : les ailes de
Pégase, de la Victoire ou des autres personnages mythologiques qui en sont
munis, sont presque toujours trop courtes, et l’on sent qu’elles sont beaucoup
plutôt destinées à accélérer la course qu’à transporter à travers les airs. Cette
disproportion très sensible pour la Yictoire du musée de Lyon, l’est beaucoup
moins pour la fîgure d’applique du Cabinet des médailies : elle plane réellement
dans l’air, et contrairement à l’habitude, ne fait point l’effet de tomber
lourdement sur le sol.
]1 est probable que cette Victoire dominait un groupe quelconque dont elle
était une fîgure secondaire. Les bas-reliefs et les monnaies nous font connaitre
un grand nombre de scènes où la Victoire est représentée planantdans les airs,
soit pour exciter des guerriers au combat, soit pour témoigner de succès
militaires remportés. Pour nous en tenir au second siècle, nous voyons souvent
sur les monnaies de cette époque le char triomphal de l’empereur romain
précédé d’une Victoire qui vole au dessus des chevaux. Les exemples en sont
si nombreux qu’il est superüu d’en énumérer ici. G’est peut-être d’un groupe
du meme genre que la figure de bronze du Cabinet des médailles a été détachée.
Ordinairement la Victoire, qu’elle soit représentée au repos, ou qu’elle soit
figurée volant ou marchant avec rapidité, tient dans ses mains un objet
symbolique, tel qu’une palme, une couronne, une enseigne militaire. Celle-ci
au contraire ne porte rien; elle étend les bras pour étaler, non sans une
certaine grâce, les plis de son ample slola et faciliter ainsi son vol. C’est une
particularité que je n’ai rencontrée nulle part sur les monuments qui
représentent la Victoire et qu’il était intéressant de signaler.
Le bronze du Cabinet des médailles est tout à fait intact et pourvu d’une
Ijelle patine noirâtre. Depuis l’extrémité des ailes jusqu’aux pieds, il mesure
0 m 22 centimètres de hauteur. C’est en 1865 qu’il est venu enrichir la
Bibliothèque Nationale avec la précieuse collection d’autres figurines de bronze
et de terres cuites que le vicomte Hippolyte de Janzé a si généreusement
léguée à l’État.
Ernest BABELON.