NOTICE SUR UN PLAN INÉDIT DE ROME, 175
Notre artiste ne reprend sa revanche que dans la représentation de la
pyramide de Cestius, qu’il semble avoir dessinée de visu, et dans celle du fort
Saint-Ange, qui est de tout point supérieure à la représentation correspondante
de Taddeo di Bartolo. Relevons encore, à son actif, la fidélité avec laquelle il
a dessiné le cours du Tibre : tandis que le pont jeté à gauche en avant du fort
Saint-Ange ne compte que six arches dans la fresque de Sienne, dans la
miniature du Livre d’heures elle en compte neuf; cette dernière nous montre,
en outre, deux constructions qui manquent dans Toeuvre rivale, un édifice
rectangulaire à sa base, circulaire dans sa partie supérieure, situé à quelque
distance du pont que nous venons de décrire; enfin, un peu plus loin, un second
pont fortifié, peut-être le Ponte Nomentano.
Je commencerai la description du plan par celui des monuments qui m’en a
tout d’abord fourni la clef, je veux parler de la statue équestre de Marc Aurèle,
ou de Constantin , comme on l’appelait à cette époque. Cette statue se dresse
dans la partie supérieure, vers la gauche, en avant d’une longue ligne
d’aqueducs. Près d’elle s’élève le Colisée; un peu plus bas, on reconnaît la basi-
lique de Constantin, puis, à droite, le Palatin, représenté comme un château
fort du Moyen-Age, avec des tours, des tourelles, des créneaux et des arcs-
boutants. En remontant vers le sommet du plan, nous parcourons le quartier
du Latran, plus ou moins reconnaissable à la basilique de Santa Croce, à
l’« amphitheatrum castrense », au baptistère de Constantin, enfin à la basilique de
Saint-Jean. Prenons maintenant à droite, en suivant la ligne des fortifications;
nous reconnaissons sans peine la porte de Saint-Paul, la pyramide de Cestius,
puis, en dehors des murs, la basilique de Saint-Paul. En rentrant dans la
ville, s’offrent à nous l’Aventin, l’île du Tibre, le Borgo; avec un peu de
bonne volonté, on parvient à identifier le palais du Vatican, la basilique de
Saint-Pierre, la « meta Romuli ». Plus loin se développe le Champ de Mars,
avec le Panthéon au centre. Au-dessus, on distingue le Capitole; un gibet
colossal y fait pendant au palais des sénateurs. La partie gauche, correspondant
au Quirinal, au Viminal, à l’Esquilin, est plus difficile à déterminer. Je me
bornerai à signaler la Torre Milizia, les thermes de Dioclétien, le groupe de
constructions de Sainte-Marie-Majeure. L’espace resté en blanc marque Pempla-
Notre artiste ne reprend sa revanche que dans la représentation de la
pyramide de Cestius, qu’il semble avoir dessinée de visu, et dans celle du fort
Saint-Ange, qui est de tout point supérieure à la représentation correspondante
de Taddeo di Bartolo. Relevons encore, à son actif, la fidélité avec laquelle il
a dessiné le cours du Tibre : tandis que le pont jeté à gauche en avant du fort
Saint-Ange ne compte que six arches dans la fresque de Sienne, dans la
miniature du Livre d’heures elle en compte neuf; cette dernière nous montre,
en outre, deux constructions qui manquent dans Toeuvre rivale, un édifice
rectangulaire à sa base, circulaire dans sa partie supérieure, situé à quelque
distance du pont que nous venons de décrire; enfin, un peu plus loin, un second
pont fortifié, peut-être le Ponte Nomentano.
Je commencerai la description du plan par celui des monuments qui m’en a
tout d’abord fourni la clef, je veux parler de la statue équestre de Marc Aurèle,
ou de Constantin , comme on l’appelait à cette époque. Cette statue se dresse
dans la partie supérieure, vers la gauche, en avant d’une longue ligne
d’aqueducs. Près d’elle s’élève le Colisée; un peu plus bas, on reconnaît la basi-
lique de Constantin, puis, à droite, le Palatin, représenté comme un château
fort du Moyen-Age, avec des tours, des tourelles, des créneaux et des arcs-
boutants. En remontant vers le sommet du plan, nous parcourons le quartier
du Latran, plus ou moins reconnaissable à la basilique de Santa Croce, à
l’« amphitheatrum castrense », au baptistère de Constantin, enfin à la basilique de
Saint-Jean. Prenons maintenant à droite, en suivant la ligne des fortifications;
nous reconnaissons sans peine la porte de Saint-Paul, la pyramide de Cestius,
puis, en dehors des murs, la basilique de Saint-Paul. En rentrant dans la
ville, s’offrent à nous l’Aventin, l’île du Tibre, le Borgo; avec un peu de
bonne volonté, on parvient à identifier le palais du Vatican, la basilique de
Saint-Pierre, la « meta Romuli ». Plus loin se développe le Champ de Mars,
avec le Panthéon au centre. Au-dessus, on distingue le Capitole; un gibet
colossal y fait pendant au palais des sénateurs. La partie gauche, correspondant
au Quirinal, au Viminal, à l’Esquilin, est plus difficile à déterminer. Je me
bornerai à signaler la Torre Milizia, les thermes de Dioclétien, le groupe de
constructions de Sainte-Marie-Majeure. L’espace resté en blanc marque Pempla-