Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (10.1885)

CHRONIQUE. jsm

diverses considérations, que l’auteur de cet
ouvrage doit être Sylvie, sœur de Flavius
Rufns, qui fut consul en 392 et préfet
d’Orient sous Tliéodose et Arcadius. —
M. Le Blant, annonce, en outre, que les
fouilles faites dans les terrains voisins de
l'atrium des Vestales, du côté du Capitole,
ont amené la découverte d’une série de
médaillons peints au xe siècle, qui repré-
sentent des bustes de saints.

M. Clermont-Ganneau communique les
estampages de trois monuments phéniciens
recueillis par M. Lœvtved, vice-consul de
Danemark à Beyrouth. Le premier est un
sceau , de forme scarabéoïde, où on lit
un simple nom propre, Abd-Hadad, c’est-
à-dire serviteur du dieu Hadad. Les deux
autres monuments sont des textes lapi-
daires, qui viennent enrichir la série peu
nombreuse des inscriptions phéniciennes
trouvées en Phénicie même; on n’en con-
naît encore, sans compter celles-ci, que
douze, dont neuf ont été insérées dans le
Corpus Inscriptionum Semiticarum, et
trois doivent trouver place dans le supplé-
ment de ce recueil. Les deux inscriptions
trouvées par M. Lœytved n’ont pu encore
être lues en entier ni l’une ni l’autre. Dans
la première, gravée sur un fragment de
marbre qu’on a trouvé dans la ville même
de Tyr, on distingue seulement un passage
relatif au payement d’une somme de quatre-
vingt-dix sicles de monnaie tyrienne, une
liste de suffètes, et ces mots qui reviennent

à trois reprises : «.a fait la moitié de

ce. » L’autre contient une mention

chronologique précise : « En l’an 26 de
Ptolémée, seigneur des royautés, illustre,
Evergète, fils de Ptolémée et d’Arsinoé,
dieux frères, l’an 53 du peuple de Tyr. »
L’année ainsi désignée est l’an 221 avant
notre ère, et l’on a ici une double confir-
mation du calcul des années du règne
d’Evergète et de celui des années de l’ère
tyrienne. Les titres donnés à Ptolémée
sont exactement ceux qu’il prenait dans les
documents écrits en grec. Le titre d’adôni
meiakim. qu’on traduit ordinairement par
seigneur des rois, mais qui signifie plutôt,
selon M. Clermont-Ganneau, seigneur des
royautés (on le trouve rendu en grec par
xuptoç SaffiXsiwv), n’a été porté que par les

successeurs d’Alexandre et probablement
par Alexandre lui-même. Aussi M. Cler-
mont-Ganneau pense qu’il faut rapporter
à l’époque des diadoques le tombeau
d’Eschmounazar, où on lit ce même titre.
Il trouve dans l’inscription découverte par
M. Lœytved une nouvelle confirmation
de cette opinion.

SOCIÉTÉ NATIONALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

Séances des 1er et 8 Avril 1885.

M. Palustre présente une suite de pho-
tographies des bas-reliefs en marbre blanc
disposés extérieurement autour de l’abside
dans l’église de Saint-Paul-lès-Dax; peut-
être proviennent-ils de l’ancienne église
bâtie dans le courant duxe siècle. Les sujets
sont tirés de la Passion , sauf un seul qui
reproduit des animaux fantastiques décrits
dans les anciens bestiaires ; ces bas-reliefs
sont comparables à ceux de Saint-Sernin
de Toulouse.

M. Julliot annonce que le trésor de la
cathédrale de Sens s’est enrichi d’une col-
lection d’ornements pontificaux de diverses
époques, donnés par la famille Auguste
de Bastard ; il en fait circuler de très beaux
dessins coloriés. On y remarque une
chasuble attribuée à saint Ebbon , évêque
de Sens, et une mitre ornée de sujets
représentant le martyre de saint Etienne
et celui de saint Thomas de Cantorbéry.

M. Roman communique la copie d’une
lettre de Crozat, relative à la collection
d’antiquités du cardinal de Richelieu. Cette
lettre se trouve aux archives du Ministère
des affaires étrangères.

M. Pilloy présente un choix d’objets
retirés de sépultures franques à Homblières
(Aisne).

M. Buhot de Kersers présente une
plaque de bronze trouvée à la Croix Moult-
Joie, près Bourges; cet objet ancienne-
ment émaillé est orné d’un sujet représen-
tant une femme agenouillée ; au dessus, en
minuscules gothiques du xive siècle , la
devise : Espéra enDeo.

M. de Geymüller dit que le volume de
Giuliano da San Gallo à la bibliothèque