DU CABINET DES MÉDAILLES.
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Artémis, coiffée d’un cécryphale, vêtue d’une tunique talaire et d’un chiton à
manches, court vers la droite, la main gauche avancée tenant l’arc, la main droite
élevée en arrière, comme prête à prendre une flèche dans le carquois assujetti dans le
dos par un baudrier qui passe sur la poitrine. A côté d’elle , court une petite biche à la
robe tachetée, aux oreilles très allongées. Dans le champ, on lit cette inscription en
caractères archaïques :
KALE H EPAIS, ^ tuxïç.
Style fin. Yoy. lapl. 32, n° 3.
Le premier vase (n° 13) est intéressant pour la technique, car il montre
comment s’est fait le passage de la peinture à silhouette noire, opaque, à la
peinture au simple trait.
Les lécythes de forme aryballisque (nos 14, 15) sont ordinairement considérés
comme des vases de type béotienL M. Lôschcke est d’avis que la fabrication
en est plutôt attique1 2. On en trouve, en effet, de très élégants spécimens à
Athènes, comme on peut le voir dans la Gazette archéol., 1878, pi. 32.
Le vase n° 16 (pl. 32, n° 3) est donné ici comme exemple de la céramique
au trait noir sur fond d’argile bistre pâle. L’inscription, qui est encore en carac-
tères archaïques, permet de reporter ce vase à la seconde moitié du ve siècle.
Le sujet d’Artémis tirant de l’arc est fréquent sur les peintures de vases à figures
rouges de cette époque3. 11 est possible, comme on l’a dit, que l’image
d’Artémis, divinité meurtrière, ait parfois un sens funéraire; on la trouve sur
des sarcophages et des bas-reliefs de tombeaux4. Mais il ne nous paraît pas
nécessaire de lui prêter ce caractère sur les peintures de vases; nous voyons
là seulement un motif artistique, dont la plastique avait sans doute tiré parti
dès le ve siècle, et d’où dérive le groupe célèbre de la Diane à La biche.
Edmond POTTIER.
1. V. Collignon , I. c., p. 56.
2. Ardu. Zeit.p881, p. 32.
3. Cf. une amphore deNola, Elite céramograph.,
II, pl. xviii; De Luynes, Description, pl. xxv;
Benndorf, l. c., pl. xxxvi, 3. On la trouve aussi
dans une attitude analogue sur des monnaies de
Syracuse; cf. Decharme, Mylholog. de la Gr. antique,
2e édit., fig. 33, p. 146.
4. V. Sorlin-Dorigny, Gaz. arch., 1878, p. 12,
14, pl. ni ; Visconti, Mus. Pio-Clement., iv, pl. 17.
Gazette archéologique, — Année 1885
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Artémis, coiffée d’un cécryphale, vêtue d’une tunique talaire et d’un chiton à
manches, court vers la droite, la main gauche avancée tenant l’arc, la main droite
élevée en arrière, comme prête à prendre une flèche dans le carquois assujetti dans le
dos par un baudrier qui passe sur la poitrine. A côté d’elle , court une petite biche à la
robe tachetée, aux oreilles très allongées. Dans le champ, on lit cette inscription en
caractères archaïques :
KALE H EPAIS, ^ tuxïç.
Style fin. Yoy. lapl. 32, n° 3.
Le premier vase (n° 13) est intéressant pour la technique, car il montre
comment s’est fait le passage de la peinture à silhouette noire, opaque, à la
peinture au simple trait.
Les lécythes de forme aryballisque (nos 14, 15) sont ordinairement considérés
comme des vases de type béotienL M. Lôschcke est d’avis que la fabrication
en est plutôt attique1 2. On en trouve, en effet, de très élégants spécimens à
Athènes, comme on peut le voir dans la Gazette archéol., 1878, pi. 32.
Le vase n° 16 (pl. 32, n° 3) est donné ici comme exemple de la céramique
au trait noir sur fond d’argile bistre pâle. L’inscription, qui est encore en carac-
tères archaïques, permet de reporter ce vase à la seconde moitié du ve siècle.
Le sujet d’Artémis tirant de l’arc est fréquent sur les peintures de vases à figures
rouges de cette époque3. 11 est possible, comme on l’a dit, que l’image
d’Artémis, divinité meurtrière, ait parfois un sens funéraire; on la trouve sur
des sarcophages et des bas-reliefs de tombeaux4. Mais il ne nous paraît pas
nécessaire de lui prêter ce caractère sur les peintures de vases; nous voyons
là seulement un motif artistique, dont la plastique avait sans doute tiré parti
dès le ve siècle, et d’où dérive le groupe célèbre de la Diane à La biche.
Edmond POTTIER.
1. V. Collignon , I. c., p. 56.
2. Ardu. Zeit.p881, p. 32.
3. Cf. une amphore deNola, Elite céramograph.,
II, pl. xviii; De Luynes, Description, pl. xxv;
Benndorf, l. c., pl. xxxvi, 3. On la trouve aussi
dans une attitude analogue sur des monnaies de
Syracuse; cf. Decharme, Mylholog. de la Gr. antique,
2e édit., fig. 33, p. 146.
4. V. Sorlin-Dorigny, Gaz. arch., 1878, p. 12,
14, pl. ni ; Visconti, Mus. Pio-Clement., iv, pl. 17.
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