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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Courajod, Louis: Les nouvelles acquisitions du département de la sculpture et des objets d'art du Moyen-Âge, de la Renaissance et des temps modernes au musée du Louvre, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0178
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LES NOUVELLES ACQUISITIONS

DU DEPARTEMENT DE LA SCULPTURE ET DES ORJETS D ART DU MOYEN-
AGE , DE LA RENAISSANCE ET DES TEMPS MODERNES

AU MUSÉE DU LOUVRE

(Planche 23.)

I.

En 1881, à propos des acquisitions réalisées par le département de la sculpture moderne
pendant l’année 1880, je faisais précéder la description1 et l’analyse des pièces par les
considérations suivantes qui n’ont pas moins d’actualité aujourd’hui qu’elles n’en avaient
il y a sept ans.

« Depuis que les trois grands arts du dessin ont affecté une personnalité assez tran-
chée pour permettre de distinger à des signes certains les caractères de leur nationalité,
— c’est-à-dire depuis la Renaissance du xi° siècle, — notre école de sculpture n’a jamais
cessé de produire des œuvres de premier ordre et a tenu presque constamment le pre-
mier rang parmi les écoles rivales. Cette vérité, qui est proclamée par tant de monu-
ments, n'est pas suffisamment évidente quand on pénètre dans l’étroit corridor où
d’admirables, mais trop rares sculptures, anneaux éparpillés d’une chaîne rompue, ont la
prétention de constituer un musée du Moyen-Age digne de la France, et l’on gémit en
voyant la place trop restreinte que les pouvoirs publics ont départie, dans le Louvre, aux
premières et grandes époques de l’art essentiellement national. Mais un livre excellent
quoique vieilli, Y Histoire de la sculpture française, d’Émeric David, écrit par un savant
consciencieux d’après des documents d’histoire et en face du rapprochement momentané
de nombreux chefs-d’œuvre, a mis le fait hors de doute, môme pour ceux qui ne
peuvent comprendre le langage des pierres et qui restent sourds à l'éloquence des
monuments. La démonstration est désormais scientifiquement établie et pourrait être
enseignée par des aveugles. L’éducation de l’avenir est assurée de ce côté. La France a
été de tout temps la patrie privilégiée des sculpteurs. La sculpture française doit donc
occuper chez elle, c’est-à-dire sur le sol qui l’a vue naître et dans les musées destinés à
l’abriter, une place proportionnelle à son importance dans le développement des
facultés artistes de notre pays. Le Louvre, à cet égard, a une grande tâche à accomplir
et connaît tous ses devoirs. Mais, héritier naturel et légitime de tous ceux des monu-
ments mobilisés par la Révolution qui, recueillis momentanément par Lenoir, puis

1. Voyez Gazette des Beaux-Arts, février 1881, 2e période, tome XXIU, p. 193 et suiv.
 
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