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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Schweisthal, Martin: L’image de Niobé et l’autel de Zeus Hypatos au mont Sipyle
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0246
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214 l’image de niobé et l’autel de zeus hypathos.

Niobé par divers auteurs et même par Stark, dans son ouvrage sur Niobé que nous aurons
souvent à citer, est simplement une statue de Cvbèle, que Pausanias désigne expressé-
ment comme telle. M. Humann avait établi la thèse que la gorge aux parois verticales,
haute de plusieurs centaines de pieds, qui partage en deux le côté nord du Sipylus, et
qui est connue dans le pays sous le nom de Jarik-kaïa « la roche fendue », devait être
identique à l’Acheloüs des anciens; donc, ajoutait-il, en suivant le cours de ce torrent
jusque dans les régions supérieures de la montagne, on aurait de grandes chances pour
trouver cette Niobé qui, d’après Homère, pleure à l’endroit où se reposent les nymphes
del’Aclieloüs. C’est sur cette donnée que j’organisai mon excursion. Arrivé au Jarik-kaïa,
je dus pourtant constater bientôt l’impossibilité de suivre le cours du ruisseau, en me
heurtant à un mur vertical, haut de plus de dix mètres, que je ne pouvais songer à
escalader. Mais un vieux chasseur turc, qui m’accompagnait comme guide, me déclara
alors qu’un rocher très voisin montrait l’image d’une femme assise et levant un bras en
l’air. Quelques minutes après, je me trouvais à l’endroit d’où la ligure en question
apparaît le plus distinctement, et, le premier après des siècles, je pus de nouveau saluer
Niobé en répétant les paroles d’Homère : « Et maintenant au milieu des rochers et des
montagnes sauvages, dans le Sipylus, là où sont les lits des déesses nymphes qui dansent
autour de l’Acheloüs, bien que changée en pierre, elle souffre encore de la colère des
dieux1. »

Décrivons les lieux d’abord, la ligure ensuite. De Magnésie, le Sipylus s’étend vers
Sardes, ayant la forme d’un long mur, fendu au Jarik-kaïa, la seule voie d’eau tant soit
peu considérable du côté nord de la montagne, comme M. Humann le constate ; encore
ce torrent lui-même ne se remplit-il qu’en hiver, à la saison des pluies, moment où, il
est vrai, des masses considérables d’eau doivent passer en mugissant par dessus les
écueils de l’étroite gorge. Quand on se place devant le Jarik-kaïa, on voit à sa gauche
une première montée déjà fort raide; un étroit sentier conduit en serpentant à travers
ce terrain composé d’éboulis de la montagne, parsemé de gros rochers, jusqu’à une
hauteur d’environ cinq cents pieds; là se trouve une mince bande de terrain presque
horizontale, de laquelle jaillit verticalement un mur de rocher qui peut avoir de trois à
quatre cents pieds de hauteur et qui, du bas de la montagne, est facilement pris pour
le véritable sommet, les parties plus élevées étant bâties en retraite et fuyant vers le
sud, ce qui explique certaines expressions, au fond peu exactes, des auteurs anciens.
Au milieu de cette paroi, tout près d’une caverne qui a à peu près la forme d’une vessie
de poisson, on voit en relief, par suite d’un lusus naturae, une figure de femme assise
et drapée, grande environ de 25 à 30 mètres, mais que les dimensions colossales des
rochers environnants font paraître beaucoup plus petite. La tête et le buste sont parti-

L Nù'v §£ 7zo'j ev 7ï^xp^aiv Iv oupEotv oionoXoïaiv ’'EvOa Ai'0oç r.zp èoucra 0emv ex xr;Ssa tts'ocjei.

’Ev SiTctiXoj oOi cpaat Oeaaiv Igp-svat sùvaç ( Iliade, XXIV, 615 sqq.)

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