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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Durrieu, Paul: Une peinture historique de Jean Foucquet: le roi Louis XI tenan un chapitre de l'Ordre de Saint-Michel
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0088
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74 UNE PEINTURE HISTORIQUE DE JEAN FOUGQUET

cette petite pièce que si Jean Robertet manifestait son estime pour les meilleurs artistes
travaillant en France, comme les peintres employés par le roi René, il n'ignorait pas ce
qui se passait en Italie et savait admirer comme il convient le talent du Perugin1. Un
tel homme méritait d’ètre amené par les circonstances à servir d’intermédiaire entre la
cour de France et Jean Foucquet.

Sur cette première observation relative à Jean Robertet, vient s’en greffer une seconde.

La mise en lumière du manuscrit français 19819 de la Bibliothèque nationale, et
l’examen détaillé des caractères qui le distinguent révèlent un fait nouveau, en fournis-
sant les seuls indices qui aient encore été signalés de rapports ayant existé entre Jean
Foucquet et le greffier de l’Ordre de Saint-Michel. Mais le nom des Robertet se trouvait
déjà mêlé à la biographie de l’artiste. Si nous avons aujourd’hui un critérium certain
qui permette de connaître sûrement le style et la manière de Foucquet, c’est précisément
à un membre de la même famille, au propre fils du greffier Jean, à François Robertet,
que nous le devons. C’est lui qui a inscrit à la fin du Josèphe de la Bibliothèque nationale
cette inscription qui sert de fondement à toute étude critique de l’œuvre du maître et
qui a déjà été rappelée plus haut : « En ce livre a douze ystoires, les troys premières de
l’enlumineur du duc Jehan de Berry, et les neuf de la main du bon paintre et enlumi-
neur duroy Loys XIe, Jehan Foucquet, natif de Tours. «

La note du manuscrit de Josèphe a été bien souvent reproduite ou citée; mais on n’en
a pas assez remarqué le caractère exceptionnel. C’est chose tout à fait anormale,
antérieurement à la seconde moitié du xvie siècle, qu’un possesseur de livres, ou
bibliothécaire chargé de conserver une collection, prenant ainsi la peine de noter sur
un volume le nom de l’auteur des enluminures. Je ne sais si l’on pourrait citer, pour une
époque aussi reculée, un seul autre exemple analogue. Si éclairé qu’on suppose le goût
de François Robertet, il est bien difficile de ne pas soupçonner qu’un motif plus parti-
culier a dû le guider. Ce motif devient maintenant aisé à deviner. A l’époque de la
création de l’Ordre de Saint-Michel, le père, Jean Robertet, fait exécuter par Foucquet
fil lustration de l’exemplaire des statuts destiné à Louis XI; trente ans plus tard,
François, le fils, inscrit pieusement le nom du peintre, à propos d’autres œuvres sorties
de son pinceau : les deux faits se tiennent et s’éclaircissent mutuellement. Ils nous
montrent qu’une famille relativement haut placée à la cour comme celle des Robertet
et pourvue de charges importantes attachait assez de prix à ses relations avec le grand
artiste tourangeau, pour que le souvenir de ces rapports restât encore vivace plusieurs
années après la mort de Foucquet.

A la vérité, je ne voudrais pas donner à tous ces rapprochements plus d’importance

\. « Pas n’approchent les faicts maistre Rogier.
« Du Pérusin, qui est si grant ouvrier.

« Ne des painctres du feu roy de Gecille, etc.

La pièce entière a été publiée dans la Bibliothèque de
l’Ecole des Charles, 2e série, III, p. 69. — Cf. A.
Lecoy de la Marche, Le roi René, II, p. 87.
 
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