Les lettresqu’on re^oitde piusieurs endroits de Ta Boheme Sc de la Hongrie, ne par«
lent que des dsbordemens du Danube & de la Moldau-, ils ont 6ti presque austtconsid^
rablesque l’annöe derniere; heureusement les dommapes causts ne sont paa degrande
importance. Comrne il y a entere beaucoup de neiges sür les montagnes & dans ies
plaines, il est fort ä craindre qu’une sonte, accompagnee de pluies 5 n’occasionne de
plus grands degats.
Fin des Lettres a Mrs J-an cb* Etienne L. &c.
Permett6s, Meßieurs, que je vous faße observer ce qu’il y a d’strange & de cor;-
tradictoire mime dans la cohduitc des augustes Peres de votre Patrie. Dans unmoment
oü tous les coins de VEurope retentissent de leurs cris contre les pritendues attaques gra-
tuites, contre lesdangers, auxquels se trouvent exposeeg vos-libertes t vos droits , votre
Jurete , sette Eurcpe mime doit voir , qu’au m6pris de toutes les loix , au mipris der
egards, que le« Princes doivent a!a v^rit6, ä la juftice , ä l’innocense, ces Peres delä
Patrie sontrisolus de ne garder vis-ä-vis de Venife d’autre? mesures , que cell'es , que
je ne sais , quelle supdriorit£ de sorce leur inspirent» La Justice donc ne devra-t-elie
d^sormais tenir en main la Balance, que pour la saire pencherdu eßtd de lä HoZ/<We ?
Tout ce que celle-ci pr^tend ä la Charge des autre«, ne fera qu’un effet de l’^quk£ Ba^
saue > tout ce que les autres prätendent ä la Charge des Bataues^ ne sera qu’un effet de
l’iniquke humaine. Entin, Messieurs, nous le disons avec franchise, que vos Maitre®
se trompent , s’ils cipient saire trembler Venife par le ton meria$ant qu’il« se sor.g
arrog6. Cette EFpublique incomparabie par la lageffe de ses Loix, & par la condui«
teinimitable, qu’elle a tenue constamment vis-ä-vis desaucres Puissances , a plus de
ressources que l’on ne pense, & quand mime eile succomberoit ä la sup^riorit^ de la
sorce, eile auroit ia gloire d’avoir desendu avec les siens propres les droits de tour
les Souverains, & votre Patrie n’auroi: que la honte de i’avoir vaincuedanr unecau«
se si belle» Je suis dz’c.
Le ?z Mars. L. A. S. D. V»
De Lintz, le 22 Avril. La cavalerie du Corps Franc des Croates cü arrivd ici le 17
de ce mois» Le premier Bataillon d’infanterie du mime Corps arriva le 19, & le seeond
hier ar. Tout ce Corps a pris son stj.our & fait halte ici ; savoir, Mr le Colonel de
Brentano:., Chef de ces Troupes, tout l’Etat- Major & le premier Bataillon dans cette
ville le second Bataillon & la cavalerie dans le voisinage»
De Frahceort sür l’Oder, le 2§ Awil. L’Oder vient de faire ici les digats se» plus
assreux, fes eauxhauss6es subitement couvrent ddja tout le fauxbourg de Libus^ ob a
toutes les peines du monde d’en retirer les habitans. Les deux tiers du grand pont
sont empörtes. De ce cCt^-ci les maifonc disparoißent succeÄivemenr, il s’en eft ddja
icrou!6 plus de jo dont 011 ne voit plus la moindre trace ; toutes les autres mena-
Cent ruine. On emploie un grand nombre d’esquiss pour sauver les malheureux qui
sont montds sür les toits de leurs maisons & sür les arbres; la plus grande partre du
bTail a p£ri, le reße Janguit faute de fourage» On ignore le nembre des habitans
visümes de ce d^saßre, mass ce qu’il n’y a malheureusement que de trop certain c’est
le triste (ort du Prince Leopold de Brun/wi^ Ce Prince itant venu sür le rivage vers
ie midi , une mere ddsolde vint se jetteräses piis, pour le pritr de faire sauver ses en«
sans que la frayeur lui avoit fait oublier dans fa maison ; au mime mement queiques
Soldat« crierent au secours ; le Prince chercha un esquif, mais il n’y eutpersbnne qui
voulut s’y eiribarquer3 quoiqu’il promit des sbmmes coasidärables, laff6 detces refut
il y entra lui-na^me ^ on voulut lui saire envisager le danger qu’il alloit courir, je
ne suis pas plus que vgus^ die le sensible Prince, lorfqu’il' eß queftion de [auvtr lavie d, no$;
Jembl'ables. En achevant ces paroles il s’älan^a dans la nacelie avec deux bateliers; iis
ne furent plus qu’ä trois pas de la digue,lorsqu’un courant d’eau fit chavirer le frSle
b^timent, le Duc & les deux bateliers furent engloutis dans les ftots» Quelque® mi«
sutes apr^s ort vit reparoitre le Duc qui s’acrocha ä un arbre, mais le torrent lern-
jporta avant qu’ora ne put ye&ir ä son sscours j & jusqu’ici ©n n’ä pu esisore trouyes
lent que des dsbordemens du Danube & de la Moldau-, ils ont 6ti presque austtconsid^
rablesque l’annöe derniere; heureusement les dommapes causts ne sont paa degrande
importance. Comrne il y a entere beaucoup de neiges sür les montagnes & dans ies
plaines, il est fort ä craindre qu’une sonte, accompagnee de pluies 5 n’occasionne de
plus grands degats.
Fin des Lettres a Mrs J-an cb* Etienne L. &c.
Permett6s, Meßieurs, que je vous faße observer ce qu’il y a d’strange & de cor;-
tradictoire mime dans la cohduitc des augustes Peres de votre Patrie. Dans unmoment
oü tous les coins de VEurope retentissent de leurs cris contre les pritendues attaques gra-
tuites, contre lesdangers, auxquels se trouvent exposeeg vos-libertes t vos droits , votre
Jurete , sette Eurcpe mime doit voir , qu’au m6pris de toutes les loix , au mipris der
egards, que le« Princes doivent a!a v^rit6, ä la juftice , ä l’innocense, ces Peres delä
Patrie sontrisolus de ne garder vis-ä-vis de Venife d’autre? mesures , que cell'es , que
je ne sais , quelle supdriorit£ de sorce leur inspirent» La Justice donc ne devra-t-elie
d^sormais tenir en main la Balance, que pour la saire pencherdu eßtd de lä HoZ/<We ?
Tout ce que celle-ci pr^tend ä la Charge des autre«, ne fera qu’un effet de l’^quk£ Ba^
saue > tout ce que les autres prätendent ä la Charge des Bataues^ ne sera qu’un effet de
l’iniquke humaine. Entin, Messieurs, nous le disons avec franchise, que vos Maitre®
se trompent , s’ils cipient saire trembler Venife par le ton meria$ant qu’il« se sor.g
arrog6. Cette EFpublique incomparabie par la lageffe de ses Loix, & par la condui«
teinimitable, qu’elle a tenue constamment vis-ä-vis desaucres Puissances , a plus de
ressources que l’on ne pense, & quand mime eile succomberoit ä la sup^riorit^ de la
sorce, eile auroit ia gloire d’avoir desendu avec les siens propres les droits de tour
les Souverains, & votre Patrie n’auroi: que la honte de i’avoir vaincuedanr unecau«
se si belle» Je suis dz’c.
Le ?z Mars. L. A. S. D. V»
De Lintz, le 22 Avril. La cavalerie du Corps Franc des Croates cü arrivd ici le 17
de ce mois» Le premier Bataillon d’infanterie du mime Corps arriva le 19, & le seeond
hier ar. Tout ce Corps a pris son stj.our & fait halte ici ; savoir, Mr le Colonel de
Brentano:., Chef de ces Troupes, tout l’Etat- Major & le premier Bataillon dans cette
ville le second Bataillon & la cavalerie dans le voisinage»
De Frahceort sür l’Oder, le 2§ Awil. L’Oder vient de faire ici les digats se» plus
assreux, fes eauxhauss6es subitement couvrent ddja tout le fauxbourg de Libus^ ob a
toutes les peines du monde d’en retirer les habitans. Les deux tiers du grand pont
sont empörtes. De ce cCt^-ci les maifonc disparoißent succeÄivemenr, il s’en eft ddja
icrou!6 plus de jo dont 011 ne voit plus la moindre trace ; toutes les autres mena-
Cent ruine. On emploie un grand nombre d’esquiss pour sauver les malheureux qui
sont montds sür les toits de leurs maisons & sür les arbres; la plus grande partre du
bTail a p£ri, le reße Janguit faute de fourage» On ignore le nembre des habitans
visümes de ce d^saßre, mass ce qu’il n’y a malheureusement que de trop certain c’est
le triste (ort du Prince Leopold de Brun/wi^ Ce Prince itant venu sür le rivage vers
ie midi , une mere ddsolde vint se jetteräses piis, pour le pritr de faire sauver ses en«
sans que la frayeur lui avoit fait oublier dans fa maison ; au mime mement queiques
Soldat« crierent au secours ; le Prince chercha un esquif, mais il n’y eutpersbnne qui
voulut s’y eiribarquer3 quoiqu’il promit des sbmmes coasidärables, laff6 detces refut
il y entra lui-na^me ^ on voulut lui saire envisager le danger qu’il alloit courir, je
ne suis pas plus que vgus^ die le sensible Prince, lorfqu’il' eß queftion de [auvtr lavie d, no$;
Jembl'ables. En achevant ces paroles il s’älan^a dans la nacelie avec deux bateliers; iis
ne furent plus qu’ä trois pas de la digue,lorsqu’un courant d’eau fit chavirer le frSle
b^timent, le Duc & les deux bateliers furent engloutis dans les ftots» Quelque® mi«
sutes apr^s ort vit reparoitre le Duc qui s’acrocha ä un arbre, mais le torrent lern-
jporta avant qu’ora ne put ye&ir ä son sscours j & jusqu’ici ©n n’ä pu esisore trouyes