grands incenve'niens, de permettre que l’or put etre livre au poids en paiement, par
exemple a 745 Uv. le marc, au Heu de 750 Uv. qui eit Je prix de lä monnoie. Cette
Operation remettroit sür le champ 800 millions en circttlation; il est vrai qu’elle cause-
roit de la lenteur dans-les paiemens, mais ce foible inconve'nient ne ierpit que momen-
tane. La plus forte objectiön qu’on puisie oposer, c’eltqu’une caisse qui auroit repu de
fortes sommes de cette maniere, perdroit conside'rablement, lorsqu’elle seroit obligee de
les morceler en petits paiemens; mais alors rien n’empecheroit que la caisse d’Escompte
ne donnät des billets (& eile ne s’y re'fuseroit pas,) en e'changede l’or qu’on lui apor-
teroit; & töt-ou-tard eile auroit de la monnoie 750 Uv. du marc d’or dont eile n’auroit
paie' que 745, De quelque maniere qu’on s’y prenne pour re'tablir la confiance genera-
le , & avec eile la circulation des especes, toujours elt-ii vrai que le Parlemenc doit etre
fort embarrasse lui-meme de la de'nonciation qui lui a e'te' faite, de'nonciation au moins
inutile pour ne pas dire te'me'raire, puisque ne pouvant reme'dier ä rien, eile n’a sern
qu’ä nuire au cre'dit public.
Mde la Mare'chale A'Esiree est morte ces jours. dermers: Ellea fait Mr le Comte de
Genlis son legataire universel. Ainsi les deux Alles de Mde la Comtesie de Genlis, qu’on
avoit cru ne devoir jamais etre fort riches, he'ritent de plus de 120 mille liv. de rente
par cette succession qui leur est substitue'e.
Mr le Marquis de Laval, fils de Mr le Duc de Laval, est mort aussl, ä peine age
de J9 ans: il laisse une fille de son mariage avec Mdelle de Foyer.
Le Lycee ne de'semplit pas soir & matin, & ce bei e'tablissement pourra fort bien
sormer une nouvelle e'poque dans l’histoire des Sciences & des 4Arts. Mr Dubuc veat
qu’on e'crive sür la porte: Hofpice des dejauvves de Paris: Mr Dubuc qui passe pour avoir
une tournure d’esprit fort originale, n’en fournit pajt la preuve dans cette inseription.
Les faiseurs de Calembours ne sont pas plus heureux: ils disent que dans cet endroit les
hotnmes y conjaguent & que les femmes y declinent.
De la Haye , le 21 Fevrier. L. H. P. ont pris la re'solution d’offrir ä Mr le Mar-
quis de Bouille, qui a commar.de' aux Antilles, de la part de S. M. Tres Cbretienne, pen-
dant la derniere guerre, un diamant solitaire de la valeur de 18 ä 20 mille ssor., com-
me une marque de leur reconnoislänce , non seulement pour les services , qu’il a ren-
das ä la Re'publique , surtout par la reprise de 5k. Euftache , mais ausside l’eitime que leur
ont inspire' pour sa perfonne les sentimens ge'ne'reux & magnanimes qu’il a montre's en-
vers les citoiens & sujets des Proviuces ■ Unies.
La fermentation va toujours en augmentant dans ce pays, tant d’un cöte que de
l’autre. Malgre' le placard du Magistrat de cette vilie qui de'fendoit au corps de bour-
geois, qui s’est nouvellement forme' en faveur de la conltitution, de marcher dans les
rues avec les armes, 6c de se rendre ä leur§ exercices avec sulils &c, ce corps s’augmen-
t.e au point que l’on y compte de'ja 600 individus. Le Chef, ou Capitaine, est un hom-
me ferme qui coniwit les droits du citoien en Heilande, & qui ve-ille ä ce que ce corps
ne se rende coupable de rien contre les loix; mais en meine tems il veut qu’il puisie dans
I’occasion se montrer le soutien d’une cause juste.- Plus d’une vilie dans cette Province
se trouve dans le meme cas, & le meme esprit se propage de Province en Province; de
sorte que la pre'diftion, faite depuis quelque tems par des gens instruits, que l’affaire
li puerile & li mise'rable du commandement de la garnison de la Haye pourroit facile-
ment occalionner une re'volution dans l’e'tat, aproche journellement de son accomplis-
sement: & l’on ne voit pas de quel moien les Chefs du parti patriotique pourroient se
servir, pour changer les sentimens d’amour & d’inte'ret qui se reveillent de toutes parts
en faveur de la maison d'Orauge. Cependant le peuple a eu sous les yeux des exemples
de rigueur qui le contiendront sans doute longtems dans les bornes, que pour le repos
public, il est ä souhaiter qu’on ne le mette pas dans le cas de franchir.
On se permet d’afficher clandestinement des satyres inde'centes & tumultuaires con-
tre nos plus respestables & plus zele's Ministres d’Etat. L’insolencea e'te' porte'eaup ’int
que, 1-a semaine derniere, quelque sce'le'rat, gagne & paye' pour se souiller d’un atten-
exemple a 745 Uv. le marc, au Heu de 750 Uv. qui eit Je prix de lä monnoie. Cette
Operation remettroit sür le champ 800 millions en circttlation; il est vrai qu’elle cause-
roit de la lenteur dans-les paiemens, mais ce foible inconve'nient ne ierpit que momen-
tane. La plus forte objectiön qu’on puisie oposer, c’eltqu’une caisse qui auroit repu de
fortes sommes de cette maniere, perdroit conside'rablement, lorsqu’elle seroit obligee de
les morceler en petits paiemens; mais alors rien n’empecheroit que la caisse d’Escompte
ne donnät des billets (& eile ne s’y re'fuseroit pas,) en e'changede l’or qu’on lui apor-
teroit; & töt-ou-tard eile auroit de la monnoie 750 Uv. du marc d’or dont eile n’auroit
paie' que 745, De quelque maniere qu’on s’y prenne pour re'tablir la confiance genera-
le , & avec eile la circulation des especes, toujours elt-ii vrai que le Parlemenc doit etre
fort embarrasse lui-meme de la de'nonciation qui lui a e'te' faite, de'nonciation au moins
inutile pour ne pas dire te'me'raire, puisque ne pouvant reme'dier ä rien, eile n’a sern
qu’ä nuire au cre'dit public.
Mde la Mare'chale A'Esiree est morte ces jours. dermers: Ellea fait Mr le Comte de
Genlis son legataire universel. Ainsi les deux Alles de Mde la Comtesie de Genlis, qu’on
avoit cru ne devoir jamais etre fort riches, he'ritent de plus de 120 mille liv. de rente
par cette succession qui leur est substitue'e.
Mr le Marquis de Laval, fils de Mr le Duc de Laval, est mort aussl, ä peine age
de J9 ans: il laisse une fille de son mariage avec Mdelle de Foyer.
Le Lycee ne de'semplit pas soir & matin, & ce bei e'tablissement pourra fort bien
sormer une nouvelle e'poque dans l’histoire des Sciences & des 4Arts. Mr Dubuc veat
qu’on e'crive sür la porte: Hofpice des dejauvves de Paris: Mr Dubuc qui passe pour avoir
une tournure d’esprit fort originale, n’en fournit pajt la preuve dans cette inseription.
Les faiseurs de Calembours ne sont pas plus heureux: ils disent que dans cet endroit les
hotnmes y conjaguent & que les femmes y declinent.
De la Haye , le 21 Fevrier. L. H. P. ont pris la re'solution d’offrir ä Mr le Mar-
quis de Bouille, qui a commar.de' aux Antilles, de la part de S. M. Tres Cbretienne, pen-
dant la derniere guerre, un diamant solitaire de la valeur de 18 ä 20 mille ssor., com-
me une marque de leur reconnoislänce , non seulement pour les services , qu’il a ren-
das ä la Re'publique , surtout par la reprise de 5k. Euftache , mais ausside l’eitime que leur
ont inspire' pour sa perfonne les sentimens ge'ne'reux & magnanimes qu’il a montre's en-
vers les citoiens & sujets des Proviuces ■ Unies.
La fermentation va toujours en augmentant dans ce pays, tant d’un cöte que de
l’autre. Malgre' le placard du Magistrat de cette vilie qui de'fendoit au corps de bour-
geois, qui s’est nouvellement forme' en faveur de la conltitution, de marcher dans les
rues avec les armes, 6c de se rendre ä leur§ exercices avec sulils &c, ce corps s’augmen-
t.e au point que l’on y compte de'ja 600 individus. Le Chef, ou Capitaine, est un hom-
me ferme qui coniwit les droits du citoien en Heilande, & qui ve-ille ä ce que ce corps
ne se rende coupable de rien contre les loix; mais en meine tems il veut qu’il puisie dans
I’occasion se montrer le soutien d’une cause juste.- Plus d’une vilie dans cette Province
se trouve dans le meme cas, & le meme esprit se propage de Province en Province; de
sorte que la pre'diftion, faite depuis quelque tems par des gens instruits, que l’affaire
li puerile & li mise'rable du commandement de la garnison de la Haye pourroit facile-
ment occalionner une re'volution dans l’e'tat, aproche journellement de son accomplis-
sement: & l’on ne voit pas de quel moien les Chefs du parti patriotique pourroient se
servir, pour changer les sentimens d’amour & d’inte'ret qui se reveillent de toutes parts
en faveur de la maison d'Orauge. Cependant le peuple a eu sous les yeux des exemples
de rigueur qui le contiendront sans doute longtems dans les bornes, que pour le repos
public, il est ä souhaiter qu’on ne le mette pas dans le cas de franchir.
On se permet d’afficher clandestinement des satyres inde'centes & tumultuaires con-
tre nos plus respestables & plus zele's Ministres d’Etat. L’insolencea e'te' porte'eaup ’int
que, 1-a semaine derniere, quelque sce'le'rat, gagne & paye' pour se souiller d’un atten-