DOI issue:
Fevrier (X - XVII)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.47670#0135
tat atroce, a eu l’impudence de de/iiner ä la craye, sür la porte des e'curies deMrl’Äm-
baüädeur de France, une potence ; 011 devlne aife'ment qui pendoit ä ce gibet; ilnefaut
nas non plus se donner beaucoup de peine jDöttr reconnoitre la main, qui conduisoitcel-
le du dessmateur patibulaire. Puifle-t-il etre reconnu, & avoir fait son horoseope lui-
ni&me. C’est ce crime, de la cabale, qui a engage' le Souverain de donner ordre äl’Offi-
cier , commandant la garnison de la Haje, de doublet les patrouilles.
Le bruit court ici que l’he'ritier pre'somptif d’une grande Couronne a de'clare , qu’il
etoit marie' avec une veuve de 40 ans, &. d’une autre Religion que la sienne,
Extrait d'uiie lettre z/’ArnheM, capitale de la Gueldre-Hollandoise, du 16 Fevrier,
„ Nous nous attendons ici ä une cätastrophe sanglänte, ii le Magiilrat, ouäsonde-
faut, la Cour Provinciale ne prend les precautions les plus serieuses pour retedir le re'-
giment de Douglas , en garnison ici, dans la plus exadbe difcipline, Jusqu’ä ce moment
le Bourguemaitre, Charge de la police de notre ville , ne paroit paS allarme' des exces
tres carasterise's de ces militaires, qu’on diroit paye's pour troubler la tranquilite' pübli-
que, bien plus , que pour contribuer a la maintenir. Ces perturbateurs du repos public
ont comniis de'ja pluiieurs atrocite's , & meme des meurtres. Entr’autres un gar^on Char-
pentier, ibrtant le soir de la boutique d’un barbier, oü il avoit e'te' pour se faire raser ,
füt älsailli par quelques uns de ces se'ditieux; l’infortune' bourgeois , succorhbant bien-
töt aux coups de sahre qui pleuvoient sür lui, tomba par terre, nageant dans son sang,
mortelleiilent blesse au crane, 11 fut empörte pour etre panse' , lorsque ses aöälTins , le
Croiant mort. l’eurent abandonne' ; cet infortune' eit tnort depuis & ä peine a-t-on fait
quelque perquisition pour de'couvrir & punir les meurtriers, L’assassine' laisse une femme
& 6 ensans, qu’il nourriHbit de son travail. Une autre troupe de ces bßaves soldats ,
aiant attaque un bourgeois qui e’toit de garde ä une des porteS de la ville , & celui-ci
aiant recu ä propos du fecours, les militaires, ne jugeant pas qu’il fut convenable pour
eux de tenir ferme, (car ils ne font intre'pides,que lorsqu’ils sont cinq ou six corrtre un)
prirent la fuite & furent se retrancher dans le grand corps de garde de la garnison; l’un
d’eux enfuiant, lächa, ä la fa^on deshusiärds , un coup de pistolet, dont la balle at»
teignit la main d’un des bourgeois qui poursuivoient ces laches ; la blellare ne fut que
tr£s legere, mak eile attefte toujours i'atrocite du soldat assassim
„ En un mot, il eit evident que Ton met tout en oeuvre pour allumer le feu de la
guerre civlle, afm d’obtenir dans les troubleS, ce qu’on de'sespere aujourd’hui d’avoirpar
d’autres voies, que par celles de la se'dition, ”
De Liluo, le 14 Fevrier. Le 10 de ce mois, il arrlva ici dä la Haje un Messager-
d’Etat, aportant les ordres pour l’extradition de ce fort, conforme'ment au Traite' du 8
Novembre 1785. Le sur-lettdemain ä 9 heures, on vit de'barquer ici d’Anvers Mr de Brou,
Colonel du genie au service de l’Empereür, & Mr de Solares, Lieutenant - Colonel du
re'giment de Clairsajt, ainli que le Procureur-Gene'ral du ConseiLSouverain de Brabant,
& le Procureur-Gene'ral du Conseil-Provincial de Flandre, qui se rendirent, en qualite
de Commissaires impe'riaux, ä la Maison du Commandant, oü ils furent re^us par Mrs
de Fumal-, Colonel & Commandant, Kirs, Major du ge'nie, & van den Berg, Major de
la place, Commiisaires de la part de Leurs Hautes Puillänces. Toutes les cle's aiant en-
suite e'te' remises aux Commißaires impe'riaux, -& les indications donne'es, on sonna la
cloche vers le midi: tous les habitans se rasiemblerent sür le marche' devant la maison de
Jultice, oü ils furent de'lie's du serment de üde'lite aux Etats-Genbaux. Les armes de la
Re'publique furent öte'es: & ä 3 heures apres-midi, la garnison Hailandoi e, compose'e
d’une diviiion du re'giment de Saxe- Gotha & d’un de'tachement d’artilleursjormant le nombre
d’environ 200 hommes, marcha vers OJJendre^ ht & delä sür Berg-op-Zoom. Les personnes de
Justice & autres officiers civils s’embarquerent, pour se rendre che's leurs familles respec-
tives. Les trou-pes, de'tache'es du regiment de Clairfajt, & qui e'toient sorties de la ci-
tadelte d'Anvers le 13 ä 9 heures du matin, vinrent de'barquer pres du fort; & vers les
10 heures, au son de la doche, les habitans , qui ne pouvoient plus conlister qu’en (Juel-
ques aprovisionneurs & vivandiers, furent rasfembles de nouveau, pour preter hommage
baüädeur de France, une potence ; 011 devlne aife'ment qui pendoit ä ce gibet; ilnefaut
nas non plus se donner beaucoup de peine jDöttr reconnoitre la main, qui conduisoitcel-
le du dessmateur patibulaire. Puifle-t-il etre reconnu, & avoir fait son horoseope lui-
ni&me. C’est ce crime, de la cabale, qui a engage' le Souverain de donner ordre äl’Offi-
cier , commandant la garnison de la Haje, de doublet les patrouilles.
Le bruit court ici que l’he'ritier pre'somptif d’une grande Couronne a de'clare , qu’il
etoit marie' avec une veuve de 40 ans, &. d’une autre Religion que la sienne,
Extrait d'uiie lettre z/’ArnheM, capitale de la Gueldre-Hollandoise, du 16 Fevrier,
„ Nous nous attendons ici ä une cätastrophe sanglänte, ii le Magiilrat, ouäsonde-
faut, la Cour Provinciale ne prend les precautions les plus serieuses pour retedir le re'-
giment de Douglas , en garnison ici, dans la plus exadbe difcipline, Jusqu’ä ce moment
le Bourguemaitre, Charge de la police de notre ville , ne paroit paS allarme' des exces
tres carasterise's de ces militaires, qu’on diroit paye's pour troubler la tranquilite' pübli-
que, bien plus , que pour contribuer a la maintenir. Ces perturbateurs du repos public
ont comniis de'ja pluiieurs atrocite's , & meme des meurtres. Entr’autres un gar^on Char-
pentier, ibrtant le soir de la boutique d’un barbier, oü il avoit e'te' pour se faire raser ,
füt älsailli par quelques uns de ces se'ditieux; l’infortune' bourgeois , succorhbant bien-
töt aux coups de sahre qui pleuvoient sür lui, tomba par terre, nageant dans son sang,
mortelleiilent blesse au crane, 11 fut empörte pour etre panse' , lorsque ses aöälTins , le
Croiant mort. l’eurent abandonne' ; cet infortune' eit tnort depuis & ä peine a-t-on fait
quelque perquisition pour de'couvrir & punir les meurtriers, L’assassine' laisse une femme
& 6 ensans, qu’il nourriHbit de son travail. Une autre troupe de ces bßaves soldats ,
aiant attaque un bourgeois qui e’toit de garde ä une des porteS de la ville , & celui-ci
aiant recu ä propos du fecours, les militaires, ne jugeant pas qu’il fut convenable pour
eux de tenir ferme, (car ils ne font intre'pides,que lorsqu’ils sont cinq ou six corrtre un)
prirent la fuite & furent se retrancher dans le grand corps de garde de la garnison; l’un
d’eux enfuiant, lächa, ä la fa^on deshusiärds , un coup de pistolet, dont la balle at»
teignit la main d’un des bourgeois qui poursuivoient ces laches ; la blellare ne fut que
tr£s legere, mak eile attefte toujours i'atrocite du soldat assassim
„ En un mot, il eit evident que Ton met tout en oeuvre pour allumer le feu de la
guerre civlle, afm d’obtenir dans les troubleS, ce qu’on de'sespere aujourd’hui d’avoirpar
d’autres voies, que par celles de la se'dition, ”
De Liluo, le 14 Fevrier. Le 10 de ce mois, il arrlva ici dä la Haje un Messager-
d’Etat, aportant les ordres pour l’extradition de ce fort, conforme'ment au Traite' du 8
Novembre 1785. Le sur-lettdemain ä 9 heures, on vit de'barquer ici d’Anvers Mr de Brou,
Colonel du genie au service de l’Empereür, & Mr de Solares, Lieutenant - Colonel du
re'giment de Clairsajt, ainli que le Procureur-Gene'ral du ConseiLSouverain de Brabant,
& le Procureur-Gene'ral du Conseil-Provincial de Flandre, qui se rendirent, en qualite
de Commissaires impe'riaux, ä la Maison du Commandant, oü ils furent re^us par Mrs
de Fumal-, Colonel & Commandant, Kirs, Major du ge'nie, & van den Berg, Major de
la place, Commiisaires de la part de Leurs Hautes Puillänces. Toutes les cle's aiant en-
suite e'te' remises aux Commißaires impe'riaux, -& les indications donne'es, on sonna la
cloche vers le midi: tous les habitans se rasiemblerent sür le marche' devant la maison de
Jultice, oü ils furent de'lie's du serment de üde'lite aux Etats-Genbaux. Les armes de la
Re'publique furent öte'es: & ä 3 heures apres-midi, la garnison Hailandoi e, compose'e
d’une diviiion du re'giment de Saxe- Gotha & d’un de'tachement d’artilleursjormant le nombre
d’environ 200 hommes, marcha vers OJJendre^ ht & delä sür Berg-op-Zoom. Les personnes de
Justice & autres officiers civils s’embarquerent, pour se rendre che's leurs familles respec-
tives. Les trou-pes, de'tache'es du regiment de Clairfajt, & qui e'toient sorties de la ci-
tadelte d'Anvers le 13 ä 9 heures du matin, vinrent de'barquer pres du fort; & vers les
10 heures, au son de la doche, les habitans , qui ne pouvoient plus conlister qu’en (Juel-
ques aprovisionneurs & vivandiers, furent rasfembles de nouveau, pour preter hommage