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XXVI.

SUPPLEMENT A LA GAZETTE DE COLOGNE

Du V E N D R E D I , 31 MARS 1786.

e Lisbonne, le 22 Fevrier. On re^oit de tems en tems des nou-
veiles plus circonftancie'es du naufrage du vaisieau de re'gitre
Espagnol, le St. Pierre d'Alcantara. Le Lieutenant Franqois £«<?-
rada, Cousin-germain de l’Ambassadeur d'Efpagne ä notre Cour,
attribue la perte de ce navire ä une me'prise de 75 milles; me-
prise pardonnable, puisque depuis les isles Acores, jusqu’au mo-
ment oü le vaisieau a peri, le tems avoit e'te si obscur, & la
mer si agitee, qu’il n’avoit pas ete posiible de prendre les hau-
te urs avec quelque pre'cision,: ce Lieutenant avoit la garde du
vaisieau, au moment qu’il pe'rit. Le Barlingues, oü le navire a
echoue , formen! des e'cueils tres dangereux; plusieurs navires y ont peri a divers tems«
Le Gouvernement avoit fait elever anciennement deux fanaux sür la cöte qui, pendant
qu’ils ont ete' entretenus, e'toient d’un lecours infini aux navigateurs *, l’un de ces sa-
naux etoit place sür le Cap, dit Borlings, & l’autre au fort Penicke: pour fournir ä
l’entretien de ces deux fanaux, le Gouvernement a assujetti tous les navires ä une taxe
qui se paye encore aujourd’hui fort exastement ; quoique cet argent soit perqu ä ton-
te rmueur , les fanaux ne sont pas allumes depuis tres-longtems , & ä peine daigne-
t-on donner quelques foibles signaux qu’il est tres-difficile d’apercevoir. On' assüre, &
il est tres probable, que fi les sanaux eussent ete' allume's, le St. Pierre d'Alcantara au-
roit e'vite les e'cueils & se ieroit sauve.
Mr l’Ambassadeur d'Efpagne fait ici les instances les plus fortes, pour que ces deux
fanaux soient retablis : toutes les nations commerqantes y sont fortement inte'ressees &
doivent joindre leurs instances a celles que la Cour d'Efpague fait faire pour l’inte'ret-
ge'ne'ral de la navigation. Plusieurs passägers & autres particuliers , qui se sont noye's
sür le vaisieau Espagnol. leSt. Pierre d'Alcantare'toient tous prisonniers d’Etat; ils e'toient
tous complices de la fameule revolte qui a eu lieu au Peröu, il y a deux ans; on re-
marque, que tous les prisonniers d’Etat, excepte seulement un petit nombre d.'Indiens,
ont peri. Le pilote a cherche a s’e'cliaper; mais les ossiciers du vaisieau, s’apercevant
qu’il vouloit s’en fuir, l’ont fait arreter & mettre aux fers. Le Capitaine est toujoqrs
dangereusement malade a Penicke,
De Paris , le aq. Mars. Mrs les Ambassadeurs de la Re’publique ont recu les mag-
nisiques pre'sens destine's ä Mr le Comte de Pergennes, ä Mr le Comte de Mercy , Am-
bassadeur impe'rial, & aux autres personnes qui ont eu une part direkte , soit au Traite
de Paix conclu a Fontainebleau, entre l’Empereur ’& la Re'publique, soit aüssi au Traite
d’alliance conclu entre la France & la Holiande; on les’admire pour labcaute', I’eiegan-
ce & la richesse. ’•
Deux voleurs de Mr Finguerlin sont arrete's. Ces mise'rables venöient ä Paris, en
exercant leur malheureux talent pendant la route. Surpris ä Mohtargis, ils rebrousserent
chemin; mais leur signalement etoit dönne'. On les suivit ä la piste , & en entrant ä
Lyon, oü ils retournoient, ils furent arrete's , non sans peine, car se de'fendant en de'-
sespe're's , ils tuerent un mottchard & un batelier du Rhone, qui vöuloientpretermain for-
te. Dans leur premier interrogatoire , ils ont avoue' qu’ils avoient eu part au vol de
Lyon, & ils ont meme indique' 1300 louis, cache's dans un certain endroit , & prove-
nant de cette capture; on les a tröuve's ve'ritablement a l’endroit indique'. Leur chef est
le fameux Antoine , qu’avoit de'ja de'signe' un prisonnier de Bicetre , au seul re'cit de cet;
te entreprise hasardeuse. Cet Antoine , si connu par ses depre'dations en Piemonta Ge-
neve &. ä Lyon , aura bien de la peine ä se soustraire aux rechercbes ordonne'es contre lui;
il a garde' 250 mille livres ; c’est sa part du vol; il a partage' le reste entre ses vils com-
plices. L’argent n’avoit pas e'te' transporte' bienloin; c’est pour donner le change qu’il
 
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