etoît plus profonde. Ce qui n’empêcha
pourtant pas les Turcs de la teaverser. il
y en eut environ une quarantaine de noies ;
mais les autres aiant pafle à la nage avec
leurs chevaux tombèrent , à forces stipérieu-
res, sur notre détachement. Le Lieutenant
Kiniewicz fut tue' sur la place ; l’enseigne
Jiorko&ski blessé d’abord d’un coup de la-
bre reçut ensuite un coup de couteau qui
le renverfa. Cinquante soldats & 14 bas-
officiers furent sabrés. Ensin tout le dé-
tachement a été massacré^à l’exception de
quelques peu de soldats qui ont pu se sau-
ver par h suite. Cette trille affaire est ar-
rivée près d’un village apellé Harlik non
loin de Batty.
De Horodenka , le 26 Novembre.
Pri moment où nous crûmes pouvoir nous
seposer jusqu’au ptintems , l’ordre arrive
aux troupes de se mettre en mouvement. H
paroit que nous emploierons le mois de
Décembre à marcher. Notre régiment a-
vance , comme s’il ailoit droit à l’ennemi.
"Peut-être en viendrons - nous aux mains
:avec les Turcs plutôt qu’on ne l’avoit cru.
,11 y auroit beaucoup de gagne' si, pendant
l’hiver, nous pouvions nous emparer delà
forterefîè de Belgrade, & n’avoir à les com-
battre , au printems prochain , qu’en raie
campagne. Il paroit que les Ottomans ont
.■change tout à coup à notre égard. Nous
volons leur nombre s’augmenter de jour en
jour sur nos srontières ; iis y rassemblent
quantité d’artillerie & sont avancer des gar-
des. Tout cela se fait, à leur ordinaire ,
avec beaucoup de bruit. La seule chose
qui leur manque, c’eft le pain, ce qui oc-
casionne souvent des mécontenteœens &
même des combats entr’eux.
DdDakwbe, le 15 Décembre.
Des lettres d’Efclavouie portent que, le
-•CI Novembre, une division de'troupes Au-
trichiennes jetta un pont sur la Save, entie
Mttrowitz & Ratjchka-, les ‘Turcs, poltés à
quelque diltance du rivage , s’en étant a-
perçus, sirent demander ce que cela signi-
fioit. Comme au lieu de répondre , on con-
tinuent toujours de travailler , les Turcs
s’attroupe-ent en grand nombre, tombèrent
sur les ouvriers & repousserent les trou-
pes Autrichiennes', à cette occasion-quelques
homards du régimens de B,arco fui tut tués
& quelques autres blessés. Cet événement
fut cause que pluüeurs régimens impériaux
reçurent ordre de se mettre en marche ; il
y a aparence que ces mouvemeiss ont' fait
répandre le bruit que Belgrade ailoit être
emportée d’emblée. Le Pacha de cette der-
niers forteresse a fait faire des exeuses au
Commandant de nos troupes, en le préve-
nant de s’abstenir éa toute entreprise pareil-
le, parce que, si le contraire arrivait. il ne
pourvoit arrêter 1a sougue de sts soldats &
ne seroit aucunement responsable de ce oui
en resulteroit. La Moldavie & la Valacbie
sourmillent de troupes Turques. Il se con-
firme a ulïï que le Résident Autrichien a Jas-
fe a quitté cette ville , le 11 Novembre.
Comme jusqu’à présenb on ignore à Vien-
ne ou il s’eit retiré, on craint qu’il ne lui
soit arrivé quelque malheur. Nous âpre-
nons que Mr de Metzburg, notre Résident
à Bucbareft, est en route pour Vienne avec
son assiliant Mr de Pedrossy.
Le Corps Ruffe, qui se réunit à celui du
Prince de Cobourg , sera commandé par le
Comte TAnbalt. Quelques Ossiciers du cor-
don en Hongrie , qui doivent se rendre sur
Lemberg dans la Bncovine , pour y rejoin-
dre le Corps du Prince de , apu-
rent que tous les régimens du cordon sont
prêts à entrer en aét-ion, comme si h guer-
re étoit déclarée ; ils ajoutent qu’au mo-
ment où les troupes se préparoient à en-
trer en quartier d’hiver, elles reçurent or-
dre d’avancer, parce que les Turcs , comp-
tant sur le secours des , dont plù-
sieurs milliers sont déjà venus grossir leurs
armées , ne vouloient plus entendre parler
de paix & se dispofoient à tomber sur les
RuJJcs, avant qu’ils vivisient à les attaquer
avec des forces supérieures ; comme la rup-
ture avec T Autriche en devoir être une sui-
te naturelle , ils s’étoient pressés d’augmen-
ter le nombre de leurs troupes sur leurs
srontières du côté, des Etats Autrichiens. A
Peterwaradin tout cst prêt pour le quartier
général ; les équipages de campagne de
{'Empereur & de l’archiduc François, ainsi.
que ceux du Comte de Lascy y sont déjà
arrivés.
Le Prince de Najfau Siegen ess: arrivé à
, & y a reçu de Sa Majeste
l’impératrice l’accueil le plus gracieux. On
dit qu’ii aura, le commandement d’une pas-
tie des forces Rufees sur la mer-noire.
Selon une Litre d’un marchand Chré-
tien de Belgrade , le nombre des Chrétiens