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Gazette universelle de littérature — 1774

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https://doi.org/10.11588/diglit.44754#0070
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BELLES-LETTRES.
Biographie.
Leben des Herrn, Scc. La viel de M.
Nicolas - Louis Comte & Seigneur de Zin-
^endorjs, ecrite par M. Auguste Gottlieb Span-
genberg 3 vol. in 8°. Jans date du temps
6' du Heu de l'imprejsion; on a sculemcnt
mis quil se trouve dans L'aJJ'emblee des
Ireres.
On se plaint quelquefois avec raison
de la longucur de certaines vies oti Ton
cntre dans des details , qui n’interess'eront
gucre la posterir^. Cellc-ci meritc peut-
ctre uae exoeption; eile est intercfTante, 8c
le personnagc doat il y est question , est
un des homincs les plus rares dans son
genre qui ait existe. 11 est presente ici
dans le veritabk point de vue sous k-
quel on doit Fenvisager; avcc un me-
lange de qualiks l.bonnes & maüvaiscs ,
portees a ce degre ou on les trouve ordi-
nairement dans les grands hommes j il n’a
pas joue un röle austi grand que bien d’au-
tres , parce qu’il n’a pas ete place sür un
aussi grand the'ätre ; mais ce qu’il a cxecuk,
xie laisfe pas d’etre i’effet d'une sorte de-
nergie de carafterc, si nous pouvons par-
ier ainsi,
La societedcsFreres dies Flcrnhuters que
M.de ZinzcndorfFa fondee, sc soutientparles
menaes liens qu’il a employ<!s pour les
riunir, & ces liens paroissent d’une con-
sistance ä durer long-tenaps; on connoit
cette Socicte finguliere , dont les dogmes
& une infinite d’accelFoires, ont ete le su-
iet de bien des calomnies , & dont on a
fini par s’egayer , mais dont la morale, &
l’union sont rsspeftables. Tous les interers
dsnr le coeur humain est fusccptible con-
courent a 1’afFermir, & l’on coavient as-
sez generalcment qu’on goutc dans son
sein un repos & des deuceurs presque in-
connues par tout ailleurs.
On ne sauroit douter que M. de Zin-
zendorfF n’ait eu une connoisTancc pro-
sonde du coeur humain , & le genie den
faire usage ; sa legissation peut aller de
pair avec beaucoup d’autres , & ä ces titres
ibn nom meritc d’etre preserve de l’ou-

( a ).
bli. L’Auteur de sa vie paroit setre rem-
pli dc son esprit , penecre de ses senti-
ments , nourri dc son stylc & de toutes
ses expressions ; on ne peut lui contester
un ton p rsuasif , le meritc de se faire
lire quelquefois avec une emotion qui va
jusqu’a rattendrissen-icnt. L’effet que pro-
duit cette letfture peut faire comprendrc
commeat M. de ZinzendorfF, qui a etd
comnie la source, pour ainsi dire , d’oti
decoule ce ruisseau , a pu captiver le
ceeur & l’esprit d’un si grand nombre de
seftatcurs. On ne trouve point ici ce lan-
gage obseur , ordinaire aux fanatiques,
& dont les geas de bon sens sont auisitoc
rebutes;c’cst celui d’une personnc qui a
trouve le benheur , la paix de Farne , qui
se felicitc de la possLlsien de ce tresor,
&_ qui voudroit en faire part a tous
ses frercs , a son prochain , au genre hu-
main entier. Jamais Sebtaire n’a ccrit ain-
si la vic du fondatcur de sa sefte ; la plu-
part de celles dc ce genre ne peuvent ettc
lucs & goutees que dans la communion ä
laquclle chacune appartient j cellc-ci peut
faire plaisir dans tou.es.
On ne trouve dans ces trois volumes
que Jes trentc deux premieres annees de la
vie du Patriarche des Herrnhuters , qui
näquit ä Dresde , en 170» ; mais les
grands traits de son cara&cre , les op^ra-
tions fondamcnrales de son entreprise ,
sont dcveloppces, dans cct espace dc temps,
de manicre ä mettre en etat dc connoitre
susiisanament les uns & les autres, & den
porter un jugement solidc.
M. de ZinzendorfF vint au monde,dans
un temps oü le Pietisme etoit en voguc
en Alkmagnc , au point qu’on pouvoit
le regarder commc une setfte dominante.
La Saxe en patticulicr en etoit toutc im-
buc. Lc Dostcur Spener qui tenoit un des
premiers rangs dans ce patti, etoit fort cn
faveur dans la maison de ZinzendorfF,
une des plus distinguecs qu’il y eut alors ä
Dresde , puisque le pere du heros etoit
Ministre d’Etat. Les Theologiens dc
Wittenberg qui avoient ete, depuis Luther,
l’.orack du pays, perdoient insensiblemcnt
tonte la consideration dont ils avoient
joui, La vclkmcucc dc leurs dilputes, cc
 
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