Gazette universelle de littérature (1774)

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nourri de la ledlure des anciens , unc Ima-
gination vive Sc souvent tendre 5 ic senti-
jaent y domine.
Roman.
Banise & Balacin ou la corßance re-
compenjee , hifioire Indicnne. A Londres
1774 , Sc se trouve ä Faris, chez Collard,
rue S. Jean de Beauvais, in-11.
Ce Roman s’ecarte prodigieusement des
ouvrages ordinaires dc ce genre ; ce ne
Tont point les moeurs atftueilcs qu’on tä-
«he d’y pcindrej eiles demandent une con-
noissance du monde que les Romanciers
n’ont pas toujours ; on a prefere d’entas-
ser des evenemenrs tragiques, les uns sür
les autres , de mulriplier les infortunes
des Hdros 5 pour y reussir , il faut de l’imagi-
nation , & beaucoup plus eneore , lorsqu’on
veut se passer de la vraisemblance ; l’Au-
teur pour couvrir en partie ce defaut , a
cherche des peuples Sc des noms asiatiques;
e’est dans ce pays des genies Sc des fees
qu’il a transporte la seene. Le Heros , Ba-
lacin , banni pour an an de la cour de
son pere, inccrtain dc la route qn’il pren-
dra , consulte un oracle qui lui annonce
des peines qui seront terminees par le bon-
heur ; le Pretre lui remet en meine temps
des feuilles dont il lui suffira de se frot-
ter pour changer la figure , Sc pour la re-
prendre ; un songe lui presente une fem-
me tres belle , dont il devient amoureux
& qu’il cherche ; dans le cours de son
voyage , il trouve l’Empereur du Pegu,
ennemi de son pere , pret ä perir sous le
fer de quelques assasilns ; il le delivrs de
leurs mains j e’est la fille de ce Prince
qui elf la beaute qu’il a vue en songe;
il la sauve aussi des dents d’une panthere.

ANNO NC ES ET
Nous avons annonce la distribution des
prix de l’institution de M. le Prince Ja-
noblowski ä Leipfick * 5 cc Prince en pro-
pose trois autres de 50 ducats chacun qui
• Voycz ic mcou $$ pag. 788» armee >77j»

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echappee de la menagerie ; il repousc,&
peine a-t-il goute les douceurs dc Lhimen
que le Prince qui avoit voulu faire asiastl-
ncr l’Empereur , lui declare la gurrre ; Ba-
lacin courc chez Ion pere pour obtenir
des secours ; mais il est revenu avant que
le temps fixe pour son exil spit expire ;
son pere irrite le fair enfermer ; pendant
ce temps son bcau-pere est detröne, egor-
ge , sa femme ptisonniere du vainqueur;
lorsqu’il a recouvre la liberte , il couxt
delivrer Banise ; les feuilles qui chan-
genc la figure lui facilitcnt l’entrec du
Serrail ori eile est renfermee , Sc le moyen
de fuir avec eile j mais eiles ne l’cmpe-
chent pas de la perdre eneore. Il eprouve
une multirude de traverses , apres les-
que’lcs devenu Roi , il revient demander
sa femme ä la tete d’une armee ; Banise
a plu malheureuscment ä un grand Pretre ,
Sc l’a tue pour se derober ä ses poursuites;
on la veut ptniir en la sacrifiant aux
Dieux; Balacin instruit de cet evenement
fait eneore usage de ses feuilles , se fait
prendre prisonnier , obtient ä force de pre-
sents d’erre admis patmi les Pretrcs 5 il
est charge d’egorger la vieftime ; on lui
remet le coüteau sacre ; on s’attend bien
qu’au licu d’egorger sa femme , il egor-
ge le tyran ; cet evenement le rend mai-
tre du Pegu ; Banise est faire pour etre
souvent enlevee ä son mari ; eile l’est en-
core une fois ; ce n’est pas sans peine que
Balacin la retrouve ; il finit par voir tous
ses ennemis entre ses mains , il les fait
perir du dernier supplice , & asiure par
lä sa tranquillite.
Cet ouvrage se rapproche beaucoup des
anciens Romans ;j Sc souvent le mervcil-
leux des histoires de chevalerie , intercise
en depit de Finvraisemblancc.

AVIS DIVERS.
seront adjuges ä la fin de cette ann^e ,
aux auteurs qui auront le aieux diseutd les
trois queftions suivantes.
i°. Comme plußeurs cantons sont deseen-
dre de la Seandinavie les Eselavons h Us