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Gazette universelle de littérature — 1774

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https://doi.org/10.11588/diglit.44754#0146
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LA NUIT DE PARIS
Epitre a Olimpe.
Tandis que l’enfant de Cypris ,
Inspire & seconde l'adreäe ,
De scs jjoflurnes favoris ,
Et dans la nuit la plus epaisse,
Trompe les Cocus de Paris.
Quand l’hymen dort ; quand l’amour vcille;
Quand le SuilTe prete l’oreille ,
Au marteau que va doucement,
Soulever la main d’un amant ;
Quand les Martons en seatinelle ,
Observent les pas des jaloux;
Quand plus d’une cpouse infidclc ,
Ferme sür eile les verroux.
L’orsqu’une heurs sorme & m’appcile,
Je pars , je vole oii me conduit,
La route la plus solitaire,
Donnant pour .-guidc le mistere,
Au Dieu des faveurs qui me suit.
J’arrive aupres de ta demeure ;
Et loin des passants & du bruit ,
Couvert du manteau de la nuit,
J’attcnds ton retour & ton heute.
Ces vers te peindront le local ,
Voisin de tes toics domestiques:
Pres de ce Tcmple monacal,
par ses cloches & ses cantiques ,
A notre repos si fatal ,
Deux petits monumenrs antiques,
Ont un srontispice inegal.
Une Madone & sa chapclle ,
Une Nayade & fon canal ,
Font une accolade nouvelle.
Au centre est un cnfoncementj
Un refuge , un abri fidele,
Qui sert de nicke ä ton amant,
Aux Divinites , mes voißne.s ,
Je dis l’exccs de mon amour.,
Et les entretiens tour ä tour.
Des plaifirs que tu me destines.
& Objct de ce Saint monument,
Dis-je, en na’adrcssant humblement ,
A la pucelle Egyptienne ,
Souffre qta’un profane, un amant,
Au lieu de tc dire une antieane ,
Soupiie ä tes pieds son tourment.
Tu me fvois d’un regard severe,
£t cettc lampe qui t’eclaire,

J'en juge par son tremblcment
Me prete a regret sa lumiere.
O ! DeesTe , ccoute un moment :
De tous les voiles du mysterc,.
Je couvre mon egaremetg ,
Er si d’une ardeur criminelle »
Je brule involontairement ;
Au moins suis - je un amant fidele.
_Toi , qui du fonds de ces canaux
Fais jaillir ta vive cascade,
Oi Nymphe, 6 gentille Nayade ,
D’ont j’entcnds muimurer les eaux.
Avec plaisrr ru dois apprendre,
Le bonheur d’un amant heureux;
Tu seräs propice a mes vocux.
Les Nayades ont le coeur tendre.
Quand je par'e ici de mes feux ;
Quefais-tu, Nymphe de la Seine?
Peut-etre en ces humides licux,
Quclquc Triton aad.cieux,
Perce ta voute sourerraine.
Je le vois brulant de desir ,
Rechaufrer ton onde glacee ;
Et sür ton urne renversee ,
Trouver la source du plaiiir.
Loin que ta pudeur s’y refuse ;
Cembien dc fois Cans l’arreter,
Sais - tu lui faire repeter.
Les jeux d’Alphee 3c d’Aretuze.
Ma Nymphe , ausli vive que toi,
Dans peu goütera ces delices,
Aura ces gages de ma foi.
Ec verra de tels sacrifices.
Mais tandis que-dans ce reduit,
Ma veine coule avec ton onde;
Prcs de nous j’entends quclquc bruit,
Au travers de la nuit profemde,
Quel est le ssambcau qui me luit ?
Le bruit cesse .... II le renouvelle . . .
L’Espoir faic tressaillir mon coeur.
C’est Olympe .. On frappe , c’est- eile
Ah ! c’est l'instant de mon bonheur !
Je vole; Olympe , cd tu m’apcllcs ,
Prepare des siames nouvelles ,
Pour tous les transports que je sens.
Adieu fontaines & chapeiles,
Adieu, Nymphes, adieu pucelles ,
J’invoquc des Dieur plus puissantsi
Amour, porte moi sür tes alles,
Dans le Paradis de mes sens.
 
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