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Gazette universelle de littérature — 1774

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https://doi.org/10.11588/diglit.44754#0505
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©n vinte justcment la Femme de Brutus ,
£r l’Epouse d’Adniete , Sc celle de Partus j
On te benit , on te revere ,
Toi , qui vihs daus un Fouterrain ,
Trompant la prudence severe
D’un surveillant trop inhuniain,
Soutenir de ton lait, les foibles jours d’un Pete ,
Contre les alTauts de la faiin :
Mais les Eil les d’un Roi, dans leur zele heroi'quc
Prodigues envets lui de Foins consalateuis ,
Respirer les noires vapeuis
D’un venia qui l'e coinmunique ,
Sans pouvoir s’assurer du fhiit de leurs Fecours,
Sans goüter la douceur Fecrete,
De Fe dire , s’il eft des dangers que je cours ,
Ce Font aux dopens de mes jours ,
( Des jours plus chcrs que je rachette
Mais idus un simple versment,
Ceintes d’un humble lin , leur plus digne parure ,
Dans leur fidele empressernenr,
Oubliant la grandeur pour ette'ä la nature ,
Soulever dans leurs bras un pere languissant,
A Fes levres porter la coupe Falutaire ,
Que leur amour compatissant
Cherche a lui rendre moins amere ;
Le coeur dechire par l’accent
De Fes douleurs profpndes Scplaintives ,
Entendte sonner tristement
Et des jours 8c des nuits les heitres si tardives
Pour qui Foutfte 8c qui voit Fousirir ,
Sans celTe aupres d’un Peie en victimes s’odrir ,
Avec l’ame la plus Fensible,
Redoutant pour lui les borreurs
Du mal si souvent invincible ,
Dont il eprouve les fureurs •,
.Pour lui derober leurs terreurs
Lui presenrer un front paisible ,
Et Fe faire l’eftort penible
De renfermer jusqu’a leurs plcurs.
O vous, Adelaide, 6 Sophie , 6 Vidtoire ,
Voila votre courage voila votre gloire !
Et pour tout fruit d’un exemple si beau ,
J’ai de vos trisies jours vtt päiir le ssambeau ,
Ec l’ombre des Cypres s’avancer vers vos tetes,
Du lic de foufirance ou vous eres
Piere a faire un criple tombeau.
O piete sublime Sc courageuse !
Sur la terre ne serois-tu
Qü’une chimere dangereuse ’
Doir-clle payer la vertu?
Dicu ju/le , sagesse profondc ,
Pour t’absoudre aux yeux de ce monde,
Saas doute , un digne prix la console en ton Fein ,
Mais de trois illultres mortelles ,
Daigne encor parmi-nous prolonger le destinj
Si le Ciel les artend , la terre a besoin d’clles.
Roman.
Lettres galantes de Julie a Ovides, par
M. M*** ; A Rome 1774, & se troave ä
Paris, chcz J. F. Bastien Libraire , rue
dupetit Lyon Fauxbourg S. Germain, iu-iz.

■» Voici un m.onuraent troüve comtre
»bien d’autres parmi des ruines, &ce n’est
» peut erre pas le moins precieux que le
» temps ait respe&e. Qu’est-ce qu’une me-
»daille du cruel Ncron ou du Voracc
» Vitellins, en conaparaisen des lereres d’unc
»jelie Femme, fülle d’un Empereur , au
» plus galant de tous les hommes , & au
»plus aimable des Poeces ? n’est-il pas
» plus iatereisant d’apprendre comment, les
»Dames Romaines traitoient l’amour, que
» de savoir comment elles ajustoient leur
» coefFure? 11 se trouvera quelque Savanc
»qui niera que ces letrres soient de Ju-
»lie, comme on a voulu nier que les
» ödes d’Horace, & l’Eneide de Virgile ,
» FulTent de ces deux Auteurs; peut-etre
» seront-elles mises au rang des meason-
» ges imprimes ä cote du testammentduCar-
» dinal de Richelieu. Peut-etre enfin , les
» atcribuerat - on ä quelque Religieuse ,
» comme on a attribue les ödes d’Horace
» a un Meine. On s’y croit d’autant mieux
»autorise, que Julie est plus delicate dans
» ses letrres qu’elle ne passe pour l’avoir
» ete dans ses galanteries ;v mais les vrais
» connoilseurs y appercevront aisement ce
»gout de la saine antiquite auqucl ils.
» ne se trompeut iamais , & qui se de-
»cele jusque dans les lampes sepulchra-
» le 5 ceux qui s’affligoient en lisant l’his-
» toire , qu’une sillc aussi bien nee que Ju-
j) lie ent mis si peu de retenue dans ses
»intrigües , auront dumoins Ja consola-
» tion de voir qu’eRe aimoit de banne foi,
» & quelle ne cedoit a ses desirs , quepour
» n’avoir pas la force ou pour sVpargner
» la peine de les vaincre. Julie reßentoit
» pour Ovide toute la violence de l’amour;
»eile le lui dir; eile le lui prouva ; bien
» d’autres l’ont dit 3c Pont prouve comme
»eile, qui ne l’ont jamais ressenti. »
Teile est la preface qu’on a mis ä la
tete de ces letrres on voit ciue l’Auteur
a envie de paroitre leger & plaisant; on nc
p£uc lui refuser de l’esprit ; il pari d’un
point qui n’est pas tout ä fair decide ,
c’est que l’exil d'Ovide n’cut point d’au^re
cause que son intrigue galante avec la fillc
d’Augustc,intriguc qui n’est pas non plus bien
prouvee ; malgre ses effortspoin donner sne
 
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