On a vante ces Jeux , ces Combats , ou la Grece
Payoit a la valeur, a la force, ä l’adresse ,
De l’admiration le fidele tribut;
Oü les Chars , au travers d’une noble pouisiere ,
Franchissanr la barriere.
Plus vite que les vents sembloient voler au but.
Plus je les ai relus, plus j’ai voulu les lire,
Quelquefois tourmente d’un sterile delire ,
D’une profane main , j’ai saisi tes crayons ;
Credule, oü m’emportoit une aveugle manie;
De l’Astre du genie
Mcs foibles yeux n'ont pu soutenir les rayons.
Plus d’une Muse ainsi, d’un vain espoir charmee,
A , par son impüissance, accru ra renommee;
Tes Copistes nombreux n’ont su que t’embellir.
Les Boileau , les Racine ont lailTe sür leur trace
Quelques sseurs au Parnaste;
Ce n’est que sür tes pas qu’on n’en peut plus cueillir.
en soit de cette- anecdote que nous ne ga-
rantissoßS point, nous reviendrons ä l’Ode
qui nous a fourni l’occasion de la placer
ici j on connoic la maniere de M. Fran-
cois de Neuf-Chäteau; ses talcnts se Font
annoncis & developpes de bonne heute ;
il avoit deja de la reputarion ä Tage , oti
l’on ne songe pas encore conamunement
ä s’cn faire une ; le temps n’a faic que
1’auginenter ; nous citerons quelques stro-
phes de l’ode qu’il vient de publier; c’est
la meilleure maniere de la louer , en voici
le debut.
O divin La Fontaine, 6 Poete, ö grand Hom-
me,
Toneloge els facile 5 il sjffit qu’on te Hommes
Peut-on parier de toi, (ans nous interesset?
Lh ? qui de nous liroit tes vers si pleins de charmes,.
Sans tc rendre les (armes
Qu’ä ta jeune saison Malherbe ~fir verser ?
De plus nobles Toutnois Sc des Lüttes plus belles
Font germer, pasmi nous, des palmes immortelles:
La France ouvre aux Savants des Cirqucs glorieux >
Et l’on voit , dans son sein, d’ingenieux Athletes,
Orateuts & PotsteS ,
Des Joüres de l’espiit sortir viäorieux.
Ce Triomphe estavous; nul secours, nul par-
rage
D’un succes si ssarteur n’altere l’avantage:
Vos seules armes sont vos Talents seducteurs.
Tandis que des Coursiers l’impariente ivresie,
Dans les Jeux de la Grece,
Meritoit la Couronne a leurs fiers Conduäeurs.
Nous fiairons par les dernieres strophes ,
qui contiennent l’hommage de la reconnoifc
fance & de l’admiration qu’on doir au bien-
faireur inconnu, qui a voulu contribuer
ä la gloiic de la Fontaine en encourageant
ses panegyristes ä le louer d’une maniere
digne de lui.
Accourez , fiers Rivaux ; la lice est preparee.
Si, dans un noble esTor, sagement egaree ,
De ces do&es Combats votre Muse a le prix;
Des Vainqueurs autrefois celgbres. dans l’Elide,
La gloire moins solide'
Cede au Triomphe beureux qu’obtiennent vos Ecrits.
O gloire, 6 de *e jour evenement illustre!
La Fete des Beaux Arts regelt un nouveau lullte
Db tribut genereux a tes Manes voue !
Se cachant ä nos yeux dans une nuit profondc ,
Un Citoyen du Monde ,
Offie un Prix volontaire ä qui t’a mieux loue !
C 597 >
O ! qui peut sxprimer sa douce negligence ,
Et de tous ses tableaux l’heurtuse intelligence,
Et de son coloris la naive fraicheur !
Telle brille , en nos champsT une jeune Beigere;
Nulle fraude etrangere
N’altere de son teint ITnnocente Blancheur.
Nous traaserirons encore ces stropbes
Tur la Fontaine.
O voas, superbe Rome, ingenieuse Atheae,.
Ala France charmee eaviez La Fontaine ,
Son Art, sein Art divin , fut de n’en point avoit.
LailFant couler des Vers que I’instindl du genie
RemplilToit d’harmonie,
M devint immortel sans s’cn appercevoir.
Plus enjoue que Phedre, 8c plus vrai que Bocace }
Elegant sans appret, incorred avec grace,
Ses Ecrirs, de son ame , ont toure la douceur 5
En n’imirant personne , Auteur inimitable,
C’est par lui que la Fable
Sur de la Verke la rivalc & la Sceui,
Tel est sur les Humains l’ascendant du genie !
Son empire est sans borne 3c sa sphere infinie;
Sa gloire se prolonge au. sein de l’avenir :
Toutes Jes Nations , aux’pieds de son image^
Appörtent leur hemmage;
A I’Univers entier il semble appartenit.
Mais pourquoi te Cache! a la France incertaine,
O Toi, noble itranger. Toi qui de La Fontaine,.
Par un eulte si pur, honores les succes?
Pourquoi nous derobei .sous ces humbles tenebres»
Amant des noms celebres ,
Le nom du Bienfaiteur du Parnasse Frangois?
Une Divinite dans Athene ignöree,
Dans Athene, dir-on, für jadis adoree.
>sous suiyrons c« excmple, 6 genirens Mettel y
Payoit a la valeur, a la force, ä l’adresse ,
De l’admiration le fidele tribut;
Oü les Chars , au travers d’une noble pouisiere ,
Franchissanr la barriere.
Plus vite que les vents sembloient voler au but.
Plus je les ai relus, plus j’ai voulu les lire,
Quelquefois tourmente d’un sterile delire ,
D’une profane main , j’ai saisi tes crayons ;
Credule, oü m’emportoit une aveugle manie;
De l’Astre du genie
Mcs foibles yeux n'ont pu soutenir les rayons.
Plus d’une Muse ainsi, d’un vain espoir charmee,
A , par son impüissance, accru ra renommee;
Tes Copistes nombreux n’ont su que t’embellir.
Les Boileau , les Racine ont lailTe sür leur trace
Quelques sseurs au Parnaste;
Ce n’est que sür tes pas qu’on n’en peut plus cueillir.
en soit de cette- anecdote que nous ne ga-
rantissoßS point, nous reviendrons ä l’Ode
qui nous a fourni l’occasion de la placer
ici j on connoic la maniere de M. Fran-
cois de Neuf-Chäteau; ses talcnts se Font
annoncis & developpes de bonne heute ;
il avoit deja de la reputarion ä Tage , oti
l’on ne songe pas encore conamunement
ä s’cn faire une ; le temps n’a faic que
1’auginenter ; nous citerons quelques stro-
phes de l’ode qu’il vient de publier; c’est
la meilleure maniere de la louer , en voici
le debut.
O divin La Fontaine, 6 Poete, ö grand Hom-
me,
Toneloge els facile 5 il sjffit qu’on te Hommes
Peut-on parier de toi, (ans nous interesset?
Lh ? qui de nous liroit tes vers si pleins de charmes,.
Sans tc rendre les (armes
Qu’ä ta jeune saison Malherbe ~fir verser ?
De plus nobles Toutnois Sc des Lüttes plus belles
Font germer, pasmi nous, des palmes immortelles:
La France ouvre aux Savants des Cirqucs glorieux >
Et l’on voit , dans son sein, d’ingenieux Athletes,
Orateuts & PotsteS ,
Des Joüres de l’espiit sortir viäorieux.
Ce Triomphe estavous; nul secours, nul par-
rage
D’un succes si ssarteur n’altere l’avantage:
Vos seules armes sont vos Talents seducteurs.
Tandis que des Coursiers l’impariente ivresie,
Dans les Jeux de la Grece,
Meritoit la Couronne a leurs fiers Conduäeurs.
Nous fiairons par les dernieres strophes ,
qui contiennent l’hommage de la reconnoifc
fance & de l’admiration qu’on doir au bien-
faireur inconnu, qui a voulu contribuer
ä la gloiic de la Fontaine en encourageant
ses panegyristes ä le louer d’une maniere
digne de lui.
Accourez , fiers Rivaux ; la lice est preparee.
Si, dans un noble esTor, sagement egaree ,
De ces do&es Combats votre Muse a le prix;
Des Vainqueurs autrefois celgbres. dans l’Elide,
La gloire moins solide'
Cede au Triomphe beureux qu’obtiennent vos Ecrits.
O gloire, 6 de *e jour evenement illustre!
La Fete des Beaux Arts regelt un nouveau lullte
Db tribut genereux a tes Manes voue !
Se cachant ä nos yeux dans une nuit profondc ,
Un Citoyen du Monde ,
Offie un Prix volontaire ä qui t’a mieux loue !
C 597 >
O ! qui peut sxprimer sa douce negligence ,
Et de tous ses tableaux l’heurtuse intelligence,
Et de son coloris la naive fraicheur !
Telle brille , en nos champsT une jeune Beigere;
Nulle fraude etrangere
N’altere de son teint ITnnocente Blancheur.
Nous traaserirons encore ces stropbes
Tur la Fontaine.
O voas, superbe Rome, ingenieuse Atheae,.
Ala France charmee eaviez La Fontaine ,
Son Art, sein Art divin , fut de n’en point avoit.
LailFant couler des Vers que I’instindl du genie
RemplilToit d’harmonie,
M devint immortel sans s’cn appercevoir.
Plus enjoue que Phedre, 8c plus vrai que Bocace }
Elegant sans appret, incorred avec grace,
Ses Ecrirs, de son ame , ont toure la douceur 5
En n’imirant personne , Auteur inimitable,
C’est par lui que la Fable
Sur de la Verke la rivalc & la Sceui,
Tel est sur les Humains l’ascendant du genie !
Son empire est sans borne 3c sa sphere infinie;
Sa gloire se prolonge au. sein de l’avenir :
Toutes Jes Nations , aux’pieds de son image^
Appörtent leur hemmage;
A I’Univers entier il semble appartenit.
Mais pourquoi te Cache! a la France incertaine,
O Toi, noble itranger. Toi qui de La Fontaine,.
Par un eulte si pur, honores les succes?
Pourquoi nous derobei .sous ces humbles tenebres»
Amant des noms celebres ,
Le nom du Bienfaiteur du Parnasse Frangois?
Une Divinite dans Athene ignöree,
Dans Athene, dir-on, für jadis adoree.
>sous suiyrons c« excmple, 6 genirens Mettel y