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Gazette universelle de littérature — 1774

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https://doi.org/10.11588/diglit.44754#0720
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? 7i® '
Vous n’avons rien a ajouter a l'annonce a&es suivants qui les satisfont Tun & Pau«
de cet abr^ge; il a obtenu l’approbation
de l’Universite de Paris qui en a recennu
l’utilice, que l’usage demonctera encore
micux.

T H E A T R E.
Adelaide de Hongrie, Tragedie en cinq
alles, & en vers par M. Dorat : A
Paris 1774 j chez Monory Libraire de S.
A. S. Monscigneur le Prince de Conde , nie
& vis-a-vis la Comedie Fran^oise. i/i-8°,
Cetrc Tragedie pleine d’inceret a ete te-
presentee avec beaucoup de succes il y a
quelques mois. Le stijec en est le meine
que celui des deux Reines , Drame herui-
que en prose, que M. Dorat publia en
X770. En le presentant aujourd hui sous
une nouvelle forme, & en vers , il y a
sait des changements conliderables ; les
cara&ercs sont mieux prononces , l’expoß-
tion faire avec plus de clarce & d’inreret,
& les situations quelle amenc onc re$u un
plus grand degre de pathetique. I! falloit
beaucoup d’art assur^ment pour exposer les
faits, qui.servent de fondement ä la piece ,
& pour entrainer les spcstareurs quelquefois
difficiles sür les vraisemblanccs ; M.
Dorat y a rais la plus grande adresse. Il
a commence par interesser pour la Reine
qui g<£mit sür le trone, quelle doit a un
crime , que la crainte de livrer la mcrc
aux bourreaux lui impose la loi de ca-
cher; il a eveilld la curiosite par les re-
mords de Margille , par la tendresse de
Pepin pour une femme qu’iladorc, &dont
les chagrins secrets l’inquietent l’affligenr,&
Pont porte a appeller pour les dissiper, la Rei-
ne de Hongtic,persuade que la vue d'une mere
rappcllcrala paix danscetteamc agitec. C’esc
apres ces preparations adroires ,quiont renu
les Speftatcurs en haleine , qu'on introduit le
complicc de Margiste , qui vienc repandre
sür tous ces details un jour que l’on desirc
trop pour chicanner sür la nature meine
des faits ; on est d4ja reraue vivement;
on entrevoit rout d un coup un interet qui
affe die , & qui ne pent qu’augmcntcr • le
cqpur , & la curiosite se rcunissent, pour'voir
cc qui arrivera, jls sont prcöcs de passer aux

tre , & , sur-tout, le premier. Rien de plus
touchant que la situation des deux Pria-
cesses, toures deux raalheureuses, & tou-
tes deux se disputant les plus grands sa-
crifices , en ecoutant i’une , il'amitie, &
l’autre avec ce senriment, celui de l'bon-
ncur & les remords. Le denouement pre-
sente un des tabreaux les plus intdreflanrs
que nous connoissions. ALise deseend du
trone sür lequel l’amour veut en vain’ la
retenir , pour y saire munter sa rivale; eile
declare au peuple, & aux grands assena-
bles le crime de sa mere, & Ibn usurpa-
tion qu’elle repare avec taut d’heroismc ,
& s’adresse cnluite a Pepin.
Infortune par moi, je vous rends ä. vous meme
- La France qui condamne un funeste lien,
Veut votre iacrisice 8c j’aeheve le mien.
Elle se poignarde & tombe dans les bras de fes semmes
A D, £ L A I D 1,
Alise,
Pepin,
Ah! malhcureux !
Adelaide.
Qu’as-tu fait !
Pepin.
Chere Alise!
A L I S E.
Nos noeuds t’auroient perdu . .. c’est l’amour qui les
brisc.
Pepin.
Cruelle ! ainsipar toi tous mesvoeux sont trahis 1
A l 1 $ e.
Elle vit! vous pleurez! tous les miens sont remplit.
Montez , fille des Rois , montez ä votre place.
Dicu conservc le trone a leur Auguste race!
Tralnant ses ensants aux pieds d’Adelaide
Je veux qu’a vos genoux , soumis des ce momenr ,
Mes filssoient les premiers ä vous pretcr Ferment,
Rappellez-vous pour eux combien je vous fus chere !
Protegez des enfants dont vous aimez la mere
Ccjnscrvez ma memoire , 8c plaignez mes m’alheurs.
>» Moh but , dir l'Auteur en mettanr sür
» la seene 1 avenement de Pepin ä la cou-
» rönne , avoit ete de tracer le modele d'u'n
»jeune Roi qui accordät avec les devoirs
» du Monarque les verrus du citoycn. Dc
»ce qui .n’ctoit quune ficlioa , les cir.
 
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