i) hie si dans un temps ou le doute & I’in-
»cr^dulitd font de st funestes progres, je
n n’eulse pourvu ä Tinstruciion de la jcu-
» nelse Chrctienne suivant les lumiercs de
» ma conscience , dans un livre cntiere-
»ment dfftinä: du Manuel elementaire ,
» c’est cc que j’ai fair dans l’ouvrage, qui
» porte pour titre : Legs en saveur des con-
y> sciences * » . L’idee d’ctre le Precepteur
de toutes les Societes Chretiennes sans ap-
partenir äaucune , n’est peut-etre pas moins
bisarre que celle de diriger l’^ducation de
tout le genre humain.
Le passage suivant offre la haute id^e ,
que M. Bascdow se forme de son onvrage,
il la fo.’dc en partie sür d’autrcs livres
qu’il a deja publics, dont les titres ne
sonc peut etre pas aujourd'hui generalemcnt
connus. » en exceptant quelques feuilles
» de la physique , toutes les autres parties
3, de la philosophie dont il est question
j> dans cet ouvrage , quoiqu’on ne leur ait
» pas donne la forme ordinaire , me pa-
3> roilsent, apres une müre ressexion , asiez
» exa&ement exposees, depuis les premiers
« principes-jusqu’aux questions subtilesqui
j® ont eneore quelqu’utilite gdnerale , pour
« qu’un jeune homme destine aux etudes ,
3» mryennant qu’il ait de bons guides dans
|® l'usage du manuel , puisse ensuite par
® la seule leflure & la meditation , pous-
® ser le raisonnement jusqu’aux dernieres
» Bornes de la philosophie. Cette assurance
v> avec laquelle j’en parle , ne sera pas
s> su'pesle ä ceux de mes Letfteurs , qui
>> me connoissent deja par mes precedents
» ouvrages , reis que ma philosophie prati-
■n que pour tous les Itats & conditions , Sc
y k theorie que j’en ai publice sous le
3> nom de Philalethie , de meme que l’a-
» brege que j’en ai donne , & qui porte
3? le titre de Sy serne de la saine raison ;
» ceux qui m’ont honore de leur approba-
® tion , savent que fai penetre dans les
3> recoins les plus each.es de la philofophie.
»On trouvera dans le Manuel les plus
» lubtiles obje&ions contre la nature de
» Ditu 8c sa providence, l’immortalire de
.»Tarne, la punition que merite le vice ,
!»» refutees par des principes ä la jortcc dc
• Yeyex le num. page.
» tout le monde , & quclquefols en deux ou
» trois lignes , qui contiennent en subs-
» tance , la inatiere d’autant de chapicres ,
» 8c de gros trait^s que ccrtains Auteurs
» en ont ecrit affez inutilement. » . Nous
ne d^ciderons pas sr c’est lä de Torgueil ou
de la bonhomie, mais c’est toujours du ri-
dicule.
Nous viendrons a l’ouvrage meme. Lc
premier livre traite de la maniere d’ensei-
gner. On prend les enfants enbasäge, 3c
l’®n determine le temps oii doit commen-
cer leur instruiftion d’apres uh plan raisonnl
& suivi. Il y a ici une idee qui n’est pas
a rejeter; c’est d’avoir des enfantspreludeurs.,
c’est-a-dire , qui trouvauit eneore du plaisir
ä jouer de. temps en remps avec d’autres
bien plus jeunes qu’eux , soient par le
moyen de ces jeux leurs premiers maitres.
Pour cet elfer, il faut qu’eux memes soient
bien eleves , & instruits ; qu’ils aient de
l’inclination pour les plus petits, & le ra-
lent de s’en faire aimer, & que dans 1c
delsein de les amustr , ils jouent tous les
jeux qu’on imagine pour leur inftrueftion.
11 est certain que les enfants sont rebutes
par les premiers Maitres qu’on leur donne,
gens louvent äges , d’une figure desagre-
able, & d’une sevirite mal entendue. M.
Basedow toujours officieux , promer dc for-
met lui-meme beaucoup de ces pre.udeurs ,
de sorte que dans dix ans , si Di.eu lui prete
vie , Ton potirra tronver en plus d'un ea-
droit , p ur le service des Ecoles publiques
8c meme pour placcr dans les maisons par-
ticulieres, un nomb c luffisant de ces pr&.
ludcurs qui auront ete excrc^s des la plus
tendre enfance , & choilis dans les hopi-
taux. Sur cela l’Auteur ajoute avec la gra-
vit^ la plus plaisante : » sans me croire
» inspird , j ai de'ja predit plus d’une chosc
» qui paroissbir fort excraoidinaire< & qui
» n&mmoins est arrivee, comme je 1 avois dit
» d’avance.
On ne sera peut-etre pas fache de rrou-
ver ici une idee de ces jeux ; on veira par
celui que l’Auteur nomme la poifiere de
charbon , combien ils sont ing^nutix. On
n’^pargne rien , dit il, pour donner de ia
solemnit^ a ce jeu, ( ne scmble-t-il pa£
qu’il va paelcr d’un carrousd ? ). par cxc»v
»cr^dulitd font de st funestes progres, je
n n’eulse pourvu ä Tinstruciion de la jcu-
» nelse Chrctienne suivant les lumiercs de
» ma conscience , dans un livre cntiere-
»ment dfftinä: du Manuel elementaire ,
» c’est cc que j’ai fair dans l’ouvrage, qui
» porte pour titre : Legs en saveur des con-
y> sciences * » . L’idee d’ctre le Precepteur
de toutes les Societes Chretiennes sans ap-
partenir äaucune , n’est peut-etre pas moins
bisarre que celle de diriger l’^ducation de
tout le genre humain.
Le passage suivant offre la haute id^e ,
que M. Bascdow se forme de son onvrage,
il la fo.’dc en partie sür d’autrcs livres
qu’il a deja publics, dont les titres ne
sonc peut etre pas aujourd'hui generalemcnt
connus. » en exceptant quelques feuilles
» de la physique , toutes les autres parties
3, de la philosophie dont il est question
j> dans cet ouvrage , quoiqu’on ne leur ait
» pas donne la forme ordinaire , me pa-
3> roilsent, apres une müre ressexion , asiez
» exa&ement exposees, depuis les premiers
« principes-jusqu’aux questions subtilesqui
j® ont eneore quelqu’utilite gdnerale , pour
« qu’un jeune homme destine aux etudes ,
3» mryennant qu’il ait de bons guides dans
|® l'usage du manuel , puisse ensuite par
® la seule leflure & la meditation , pous-
® ser le raisonnement jusqu’aux dernieres
» Bornes de la philosophie. Cette assurance
v> avec laquelle j’en parle , ne sera pas
s> su'pesle ä ceux de mes Letfteurs , qui
>> me connoissent deja par mes precedents
» ouvrages , reis que ma philosophie prati-
■n que pour tous les Itats & conditions , Sc
y k theorie que j’en ai publice sous le
3> nom de Philalethie , de meme que l’a-
» brege que j’en ai donne , & qui porte
3? le titre de Sy serne de la saine raison ;
» ceux qui m’ont honore de leur approba-
® tion , savent que fai penetre dans les
3> recoins les plus each.es de la philofophie.
»On trouvera dans le Manuel les plus
» lubtiles obje&ions contre la nature de
» Ditu 8c sa providence, l’immortalire de
.»Tarne, la punition que merite le vice ,
!»» refutees par des principes ä la jortcc dc
• Yeyex le num. page.
» tout le monde , & quclquefols en deux ou
» trois lignes , qui contiennent en subs-
» tance , la inatiere d’autant de chapicres ,
» 8c de gros trait^s que ccrtains Auteurs
» en ont ecrit affez inutilement. » . Nous
ne d^ciderons pas sr c’est lä de Torgueil ou
de la bonhomie, mais c’est toujours du ri-
dicule.
Nous viendrons a l’ouvrage meme. Lc
premier livre traite de la maniere d’ensei-
gner. On prend les enfants enbasäge, 3c
l’®n determine le temps oii doit commen-
cer leur instruiftion d’apres uh plan raisonnl
& suivi. Il y a ici une idee qui n’est pas
a rejeter; c’est d’avoir des enfantspreludeurs.,
c’est-a-dire , qui trouvauit eneore du plaisir
ä jouer de. temps en remps avec d’autres
bien plus jeunes qu’eux , soient par le
moyen de ces jeux leurs premiers maitres.
Pour cet elfer, il faut qu’eux memes soient
bien eleves , & instruits ; qu’ils aient de
l’inclination pour les plus petits, & le ra-
lent de s’en faire aimer, & que dans 1c
delsein de les amustr , ils jouent tous les
jeux qu’on imagine pour leur inftrueftion.
11 est certain que les enfants sont rebutes
par les premiers Maitres qu’on leur donne,
gens louvent äges , d’une figure desagre-
able, & d’une sevirite mal entendue. M.
Basedow toujours officieux , promer dc for-
met lui-meme beaucoup de ces pre.udeurs ,
de sorte que dans dix ans , si Di.eu lui prete
vie , Ton potirra tronver en plus d'un ea-
droit , p ur le service des Ecoles publiques
8c meme pour placcr dans les maisons par-
ticulieres, un nomb c luffisant de ces pr&.
ludcurs qui auront ete excrc^s des la plus
tendre enfance , & choilis dans les hopi-
taux. Sur cela l’Auteur ajoute avec la gra-
vit^ la plus plaisante : » sans me croire
» inspird , j ai de'ja predit plus d’une chosc
» qui paroissbir fort excraoidinaire< & qui
» n&mmoins est arrivee, comme je 1 avois dit
» d’avance.
On ne sera peut-etre pas fache de rrou-
ver ici une idee de ces jeux ; on veira par
celui que l’Auteur nomme la poifiere de
charbon , combien ils sont ing^nutix. On
n’^pargne rien , dit il, pour donner de ia
solemnit^ a ce jeu, ( ne scmble-t-il pa£
qu’il va paelcr d’un carrousd ? ). par cxc»v