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l'indépendance de la nation ; elle préviens
les disettes réelles; elle est le seui moyen
de prévenir aush celles d’opinion ; seule elle
peut rendre le prix du bled moins variable ;
rasFranchisTemenr de tout .droit en tend la
circulation plus prompte , plus rapide, plus
étendue; l’abolition de celui de banalité in-
troduiroit le commerce de farine , tourne-
roit au profit du peuple celui que fait le
Boulanger ; le pauvre seroit délivré des ve-
xations , & du gaspillage des Meuniers; si
les Communautés des Boulangers éteient
supprimées , cela entraîneroit la suppres-
sion des taxes du pain, dont le prix seroit
toujours en proportion avec celui du bled ,
ce qui n‘arrive presque jamais , grâce à la
crainte que les Boulangers savent inspirer .à
la police.
Bans la sécondé lettre-, on sait connoître
les hommes qui s’élèvent contre la liberté
du commerce des grains , les motifs de
leurs préjugés ; & les raisons qui les com-
battent sont précisément Flnverse de celles
qu’ils opposent a cette liberté. Autresois
les Gens de Lettres croient tous pour la
liberté. « Mais depuis que i’Abbé Galliaoi
» a prouvé qu’on peut erre homme d’es-
m prit , & soutenir le régime prohibitif ,
,5? plusieurs ont changé d’avis, & il y en a
«beaucoup qui s’effrayent aux mots de
«monopole, de diserte, de séditions &
y, qui ne savent pas encore que les mo-
■» nopedes , les disettes , les l'éditions ont
îj toujours été jusqu’ici Pouvrage des loixx
« prohibitives w .
Une réponse suivieaux détraéleurs de la
liberté est l’objet de la troisienae lettre ;
l’Auteur ne desapprouve point que des Gens
raisonnables doutent encore de ses avanta-
ges ; n’y a t-il pas eu un temps où à l'ex-
ception de cinq ou six Astronômes , Î'U-
nivers entier crçyoit fermement que la terre
étoit immobile; les preuves des avantages
du commerce libre , sont plus (impies que
celle dusystcme de Copernic; mais les pré-
jugés dans les sciences morales sont plus
■tenaces que dans les sciences physiques.Toute
loi qui gêne la liberté , ôte. au proprié-
taire la libre disposition de sa denrée, &
tst en conséquence une atteinte portée à sa
propriété, Jue scul cas où la disette peut sis
Kioinrer avec la liberté, c’est celui où FEu»
rope entière n’auroit pas produit asiez de
grains pour nourrir ses habitants; la seule
ress’ource qu’on auroit alors seroit dans les
magasins sormée pendant les années pièce®
denres ; & c’est la liberté seule qui peut
les former. Voilà , dit l’Auteur , pour le cas
d’une liberté absolue; mais il avoue qu’il n’est
pas impossible que les préjugés du peuple B
ceux des Magistrats subaïternes,leurs frayeurs
leurs fau(Tes démarches, les manœuvres des
gens mal intentionnés ne paillent dans mue
mauvaise année amener des disettes loca-
les & d’opinion , sur tout, si à force de cla-
meurs & de déclamations , on parvient à
décourager le commerce , & à empêcher les
Marchands de se confier à la protection
des leix. Pourquoi le peuple est il parti-
san dusystême réglementaire. Un malade s.
répond l'Auteur, va trouver un Médecin
célébré, qui lui dît de prendre patience que
ses maux céderont d’eux-mêmes. Le malade
mécontent., va trouver un Charlatan qui lui
fait un long galimathias sur son mal , lui
preserit recette sur recette ; il souffre plus
des remèdes que de sa maladie, & plus il
souffre plus il croit qu’ris IuL sont salu-
taires ; il guérit enfin au bout de trois mois g;
il va le dire d’un air triomphant au Mé-
decin , qui lui répond ; si vous m’aviez
cru vous l’auriez été en quinze jours. Presi»
que tous les hommes & en particulier
ceux qui occupent des places , croient que
rien ne va de soi-même, & que tout eft
perdu si Je Gouvernement ne s’en mêle. » Un
n Napolitain sortoit pour aller faire sa
j? priere & voir la maîircsse : il apprend
» que le Vice -Roi vient de mourir ; l’in—
» quiétude commence à le saisir. Un peu
„ plus loin , on lui dit que la nouvelle de
« la mort du Pape est arrivée , & que le
» Cardinal Archevêque est parti pour Rome;
» sa peur redouble , enfin oh lui raconte
» que le Président du Consdl est tombé en
j? appoplexie. Alors le Napolitain ne se cou»
» tient plus; il court chez ItiP, se banicade â
« croit que la ville va être au pillage,
„ que l’on assassinera dans les rues ; il
s? pasle la nuit dans des transes mortelles..
» Le lendemain , il entend son voisis faire
» du macaroai à l'ordinaire; nui luraulrs
l'indépendance de la nation ; elle préviens
les disettes réelles; elle est le seui moyen
de prévenir aush celles d’opinion ; seule elle
peut rendre le prix du bled moins variable ;
rasFranchisTemenr de tout .droit en tend la
circulation plus prompte , plus rapide, plus
étendue; l’abolition de celui de banalité in-
troduiroit le commerce de farine , tourne-
roit au profit du peuple celui que fait le
Boulanger ; le pauvre seroit délivré des ve-
xations , & du gaspillage des Meuniers; si
les Communautés des Boulangers éteient
supprimées , cela entraîneroit la suppres-
sion des taxes du pain, dont le prix seroit
toujours en proportion avec celui du bled ,
ce qui n‘arrive presque jamais , grâce à la
crainte que les Boulangers savent inspirer .à
la police.
Bans la sécondé lettre-, on sait connoître
les hommes qui s’élèvent contre la liberté
du commerce des grains , les motifs de
leurs préjugés ; & les raisons qui les com-
battent sont précisément Flnverse de celles
qu’ils opposent a cette liberté. Autresois
les Gens de Lettres croient tous pour la
liberté. « Mais depuis que i’Abbé Galliaoi
» a prouvé qu’on peut erre homme d’es-
m prit , & soutenir le régime prohibitif ,
,5? plusieurs ont changé d’avis, & il y en a
«beaucoup qui s’effrayent aux mots de
«monopole, de diserte, de séditions &
y, qui ne savent pas encore que les mo-
■» nopedes , les disettes , les l'éditions ont
îj toujours été jusqu’ici Pouvrage des loixx
« prohibitives w .
Une réponse suivieaux détraéleurs de la
liberté est l’objet de la troisienae lettre ;
l’Auteur ne desapprouve point que des Gens
raisonnables doutent encore de ses avanta-
ges ; n’y a t-il pas eu un temps où à l'ex-
ception de cinq ou six Astronômes , Î'U-
nivers entier crçyoit fermement que la terre
étoit immobile; les preuves des avantages
du commerce libre , sont plus (impies que
celle dusystcme de Copernic; mais les pré-
jugés dans les sciences morales sont plus
■tenaces que dans les sciences physiques.Toute
loi qui gêne la liberté , ôte. au proprié-
taire la libre disposition de sa denrée, &
tst en conséquence une atteinte portée à sa
propriété, Jue scul cas où la disette peut sis
Kioinrer avec la liberté, c’est celui où FEu»
rope entière n’auroit pas produit asiez de
grains pour nourrir ses habitants; la seule
ress’ource qu’on auroit alors seroit dans les
magasins sormée pendant les années pièce®
denres ; & c’est la liberté seule qui peut
les former. Voilà , dit l’Auteur , pour le cas
d’une liberté absolue; mais il avoue qu’il n’est
pas impossible que les préjugés du peuple B
ceux des Magistrats subaïternes,leurs frayeurs
leurs fau(Tes démarches, les manœuvres des
gens mal intentionnés ne paillent dans mue
mauvaise année amener des disettes loca-
les & d’opinion , sur tout, si à force de cla-
meurs & de déclamations , on parvient à
décourager le commerce , & à empêcher les
Marchands de se confier à la protection
des leix. Pourquoi le peuple est il parti-
san dusystême réglementaire. Un malade s.
répond l'Auteur, va trouver un Médecin
célébré, qui lui dît de prendre patience que
ses maux céderont d’eux-mêmes. Le malade
mécontent., va trouver un Charlatan qui lui
fait un long galimathias sur son mal , lui
preserit recette sur recette ; il souffre plus
des remèdes que de sa maladie, & plus il
souffre plus il croit qu’ris IuL sont salu-
taires ; il guérit enfin au bout de trois mois g;
il va le dire d’un air triomphant au Mé-
decin , qui lui répond ; si vous m’aviez
cru vous l’auriez été en quinze jours. Presi»
que tous les hommes & en particulier
ceux qui occupent des places , croient que
rien ne va de soi-même, & que tout eft
perdu si Je Gouvernement ne s’en mêle. » Un
n Napolitain sortoit pour aller faire sa
j? priere & voir la maîircsse : il apprend
» que le Vice -Roi vient de mourir ; l’in—
» quiétude commence à le saisir. Un peu
„ plus loin , on lui dit que la nouvelle de
« la mort du Pape est arrivée , & que le
» Cardinal Archevêque est parti pour Rome;
» sa peur redouble , enfin oh lui raconte
» que le Président du Consdl est tombé en
j? appoplexie. Alors le Napolitain ne se cou»
» tient plus; il court chez ItiP, se banicade â
« croit que la ville va être au pillage,
„ que l’on assassinera dans les rues ; il
s? pasle la nuit dans des transes mortelles..
» Le lendemain , il entend son voisis faire
» du macaroai à l'ordinaire; nui luraulrs