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de lettres, i! ne Tente ce que les Stüdes y
perdront.
Ce petit volume contient vingt-huit let-
tres ; voici le coup d’ocil general des
matieres qui y . sont traitees. Dans la pre-
miete on examine , d’apres les principes de
la communion Romaine , si le Pape a de
jure le pouvoir d’abolir la compagnie de Je-
sus. On montre, dans la seconde , que la
comparaison que le Pape fait, dans Ton bref,
de la suppression dc cet Ordre avec celle de
l’Ordre des Templiers , n’est nullement
cancluante, ce dernier Ordre n’ayant ja-
mais ete religieux ; & quand il y auroit
parite, la conduite tenue a l’egard des
Templiers ne pent etre censee qu’illega'e &
snhurnaine. Les rroisieme , quatrieme & ein-
quieme lettres sont destinecs a etabiir la
superiorite des Conciles sür les Papes. L’Au-
teur diseute dans la sixieme un passage de
la XXV & demiere selsion du Concile de
Trente , que le Pape allegue dans son Bref,
& ou il est fait une mention avantageule
des Jesuites, en les dislinguant des autres
Ordres par rapport a la maniere dont s’y
fait la Profession. On les juslifie dans
la septieme lettre sür l'obeissance qu’ils
rendent a leur General ? » N’est-ce pas
leur devoir , & meine un devoit que les
Papes leur ont si fortement enjoint, que
Jules III dans un Bulle de confirmation de
Pan ijp, dir de ce respect & de cette
soumission dues au General : sed in illo
Chrißum veluti pr&sentem agnofeant, » On
s’adresse dans la huitieme lettre au Clerge
fran^ois pour le convaincre qu’il est parti-
culierement oblige a maintenir l’Ordre des
Jesuites , s’il ne veut pas deroger aux prin-
cipes qu’il a toujours suivis, & qui , apres
avoir ete approuves dans l’assemblee gene-
rale de 1682. furent confirmes par le Parle-
ment. On s’est oppose aux volontes des
Papes dans des occasions de moindre im-
portance ; temein ce qui s’est paffe nou-
vellement ä l’occasion de la Bulle qui reu-
nissoit la riebe Abbaye de Grammont a l’E-
veche de Limoges. L’Abbe , M. Mondain
de la Maison Rouge, en a appel'e au Par-
lement , & lui a expose Finsaffisance des
motifs qui engageoient le S. Pere a ordon-
ner cette rcunion, Dans le temps oii M. de
Murr ecrivoit, l’assaire etoit pendante. Le
Pape , ( c’est le sujet de la neuvieme lettre,)
s’est-il vu dans l’impossibilite de resister aux
Puissances qui ont exige la Tuppression dc
l’Ordre ? Quelle est cette impossibilite ’ >> Si
j’avois ete Pape , dit l’Auteur, je ne l’au-
rois point jugee reelle. Quand apres avoir
depouille le Pontife de ses Etats , on l’au-
roit chasse de Rome, il n’en seroit pas
moins demeure Pape , & l’objet de la ve-
neration de tous les siecles ä venir. La hai-
ne des Ministres de trois Puissances pou-
voit-elie prdvaloir dans I’ame du chef de
l’Eglise sür la Religion & sür la conscien-
ce ? Si l’on vouloit faire des suppressions ,
combien d’autres Ordres dont il auroit ete
aise de pronver l’inutilite; tandis que tour
parle en faveur de celui-ci? » C’eft le deve-
loppement de cette derniere as’ertion qui
remplk le reste de ces lettres ou l’on passe
en revue les services importans que les Je-
suites ont rendus par rapport ä l’instruc-
tion de la jeunesse 5 on s’etend ensuite
fort au long sür l’importance de leurs
missions & sür les saluraires effets qu’elles
ont produits. On commence par celle
du Japon , & en conrinuant par celle
de la Chine , on r^pond aux objec-
tions qui ont ete faites contre les Million«
naires de cet Empire. Clement XIV a rap-
pelle ces obje<ftions dans sa Bulle de sup-
pression en reproebant aux Jesuites, inter-
pretationem & praxin ethnicorum quorumdam
rituum., M. de Murr pretend que , si les
Jesuites meritenr quelque reproche ä cet
egard , ils n’ont fait que se confotmcr 2
Fesprit & suivre l’exemple de la Religion
Romaine en general , aux rites de laquelle
on a toujours attribue une grande ressem-
biance avec ceux du paganisme. Viennent
ensuite les Missions du Tonquin , de la
Cocbinchine , du Tibet , de Malabar,
d’Amboine , d’Ethiopie , de Congo & d’An-
gola , du Bresil , du Percu & du Chili, &
enfin la fameuse mission du Paraguay,
sür laquelle on combat les imputations or-
dinaires, & particulierement celles qui seT
trouvent dans le second volume des recher-
ches philosophiques sür les Americains. On
trouve ici des details egalement curieux &
exafts. M. de Paw aura peine a se laver
de lettres, i! ne Tente ce que les Stüdes y
perdront.
Ce petit volume contient vingt-huit let-
tres ; voici le coup d’ocil general des
matieres qui y . sont traitees. Dans la pre-
miete on examine , d’apres les principes de
la communion Romaine , si le Pape a de
jure le pouvoir d’abolir la compagnie de Je-
sus. On montre, dans la seconde , que la
comparaison que le Pape fait, dans Ton bref,
de la suppression dc cet Ordre avec celle de
l’Ordre des Templiers , n’est nullement
cancluante, ce dernier Ordre n’ayant ja-
mais ete religieux ; & quand il y auroit
parite, la conduite tenue a l’egard des
Templiers ne pent etre censee qu’illega'e &
snhurnaine. Les rroisieme , quatrieme & ein-
quieme lettres sont destinecs a etabiir la
superiorite des Conciles sür les Papes. L’Au-
teur diseute dans la sixieme un passage de
la XXV & demiere selsion du Concile de
Trente , que le Pape allegue dans son Bref,
& ou il est fait une mention avantageule
des Jesuites, en les dislinguant des autres
Ordres par rapport a la maniere dont s’y
fait la Profession. On les juslifie dans
la septieme lettre sür l'obeissance qu’ils
rendent a leur General ? » N’est-ce pas
leur devoir , & meine un devoit que les
Papes leur ont si fortement enjoint, que
Jules III dans un Bulle de confirmation de
Pan ijp, dir de ce respect & de cette
soumission dues au General : sed in illo
Chrißum veluti pr&sentem agnofeant, » On
s’adresse dans la huitieme lettre au Clerge
fran^ois pour le convaincre qu’il est parti-
culierement oblige a maintenir l’Ordre des
Jesuites , s’il ne veut pas deroger aux prin-
cipes qu’il a toujours suivis, & qui , apres
avoir ete approuves dans l’assemblee gene-
rale de 1682. furent confirmes par le Parle-
ment. On s’est oppose aux volontes des
Papes dans des occasions de moindre im-
portance ; temein ce qui s’est paffe nou-
vellement ä l’occasion de la Bulle qui reu-
nissoit la riebe Abbaye de Grammont a l’E-
veche de Limoges. L’Abbe , M. Mondain
de la Maison Rouge, en a appel'e au Par-
lement , & lui a expose Finsaffisance des
motifs qui engageoient le S. Pere a ordon-
ner cette rcunion, Dans le temps oii M. de
Murr ecrivoit, l’assaire etoit pendante. Le
Pape , ( c’est le sujet de la neuvieme lettre,)
s’est-il vu dans l’impossibilite de resister aux
Puissances qui ont exige la Tuppression dc
l’Ordre ? Quelle est cette impossibilite ’ >> Si
j’avois ete Pape , dit l’Auteur, je ne l’au-
rois point jugee reelle. Quand apres avoir
depouille le Pontife de ses Etats , on l’au-
roit chasse de Rome, il n’en seroit pas
moins demeure Pape , & l’objet de la ve-
neration de tous les siecles ä venir. La hai-
ne des Ministres de trois Puissances pou-
voit-elie prdvaloir dans I’ame du chef de
l’Eglise sür la Religion & sür la conscien-
ce ? Si l’on vouloit faire des suppressions ,
combien d’autres Ordres dont il auroit ete
aise de pronver l’inutilite; tandis que tour
parle en faveur de celui-ci? » C’eft le deve-
loppement de cette derniere as’ertion qui
remplk le reste de ces lettres ou l’on passe
en revue les services importans que les Je-
suites ont rendus par rapport ä l’instruc-
tion de la jeunesse 5 on s’etend ensuite
fort au long sür l’importance de leurs
missions & sür les saluraires effets qu’elles
ont produits. On commence par celle
du Japon , & en conrinuant par celle
de la Chine , on r^pond aux objec-
tions qui ont ete faites contre les Million«
naires de cet Empire. Clement XIV a rap-
pelle ces obje<ftions dans sa Bulle de sup-
pression en reproebant aux Jesuites, inter-
pretationem & praxin ethnicorum quorumdam
rituum., M. de Murr pretend que , si les
Jesuites meritenr quelque reproche ä cet
egard , ils n’ont fait que se confotmcr 2
Fesprit & suivre l’exemple de la Religion
Romaine en general , aux rites de laquelle
on a toujours attribue une grande ressem-
biance avec ceux du paganisme. Viennent
ensuite les Missions du Tonquin , de la
Cocbinchine , du Tibet , de Malabar,
d’Amboine , d’Ethiopie , de Congo & d’An-
gola , du Bresil , du Percu & du Chili, &
enfin la fameuse mission du Paraguay,
sür laquelle on combat les imputations or-
dinaires, & particulierement celles qui seT
trouvent dans le second volume des recher-
ches philosophiques sür les Americains. On
trouve ici des details egalement curieux &
exafts. M. de Paw aura peine a se laver