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Gazette universelle de littérature — 1777

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[Num. 41-50]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44757#0394
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( 39*
« R£veille toi brillante & pure ;
n Voici ton maicre & ton amantl
» Epanoui-toi , jeune rose ,
« Bois Ic neftar dont ii t’arrose ;
»Cascade, fais jaillir tcs eaux 5
»Epi naissant, penche ta tete ;
» Cedres, vainqueurs de la tempere ,
» Baisiez devant lui vos rameaux.
» Combien leur verdure brillante !
» Porte le calme dans mes Fens ,
» Dieu bietifaiteur , re$ois l’encens
jj De la terre reconnoilsante !
» Ouvre l’oreille ä ses accens ,
n Vive Scylla * , prends la volee,
»Quitte l’abri des bleds nouveaux,
» Et donne de ta voix perlee
» Le signal au chceur des oiseaux ;
» Va , nage au sein de l’atmosphere ,
» Atteins jusqu’aux sources du jour ,
» Et que ton Hymne printanieie ,
» L'entretienne de mon amour !
Ainsi , de mon ame plus pure ,
J’cxprimois les nouveaux transportsj
Emu par ces tendres accords,
Je retrouvai dans la nature
Plus d’interet , plus de grandeur.
Dans la plus foible creature,
Prr-tout, je sentis son Auteur;
Er ne tardai pas a connoitre
Aux dons qu’il nous vene des Cieux,
Que c’est, en faisant des heureux,
Que l’on parvient soi-meme ä Petre.
Alors , formant les plus doux vceux ,
Je m’ecriai dans mon delire ;
Oh ! quel bien de pouvoir me dire:
„ Aux infortunes de ces lieux ,
» Par mes soins , l’espoir vient deluire ,
» Leur sort sera moins douloureux,
» C’est , au bord de cettc fontaine
» Que , dans un champecre festin,
»J’unis les coeurs , j’unis la main
» De ces deux mortels , dout la haine
» A si long-cemps trouble le (ein.

* L’alouettc.

)
»C’est sous cette ombre tnomphale,'
»Que dans leur marcbe nuptiale,
» Je suivis deux epoux heureux ,
» Ec que ina main tresia les nceuds
» De leur guirlande pastoralc.
Qu’il vienne ce couple d’amans,
Dans ma solirude ignorde !
Je veux qu’elle ne soit paree
Que par des visages contens.
Je veux que la croupe legere t
Des beaux-arts vetus en bergers,
Quitte les bosquets de Cythere
Pour mes bosquets & mes vergers.
Qu’ils n’y chantent que la nature ,
Ses dons cheris , sa douce paix ;
Qu’ils preferent ces biens si vrais,
A des biens remplis d’imposture.
Et la volupee des bienfaits ,
A la volupte d’Epicure.
Jamais dans la simplicire ,
Seul ornement de ma cabane,
Jamais le pinceau de l’Albane,
De quelque Deite profane
Ne m’oft'rira la nuditd :
De Venus oubliant les traces ,
Je veux qu’il y peigne les graccs
Qui consolent l'humanite :
Et , toi , celeste Poesie ,
Art sublime & consolateur,
Viens , deseendsj mais que tnn gerne
Chez moi n’emane que du coeur!
Ton prix ne sera qu’unesseur,
Une gerbe de l’abondance ,
Les douces larmes du bonheur
Ou le souris de l’innocence.
Vers d M-. le Comte de Falkenstein , par
Madame la Comtejje d'Esparbes.
De vos propres sujets n’avez-vous pas assez ?
Voulez-vous donc regner Tur tour cc qui respire!
Gagner ainsi les ccrurs par - tour oü vous passez.
Des Princes vos voisins, c’est usurper l’Empire.
Mille vertus vous font cherir,
Vos bienfaits sont les loix que votre coeur Imposej
Et voyager, ou conquerir,
C’est pour vous une meine chose.

DE L’IMPRIMERIE DUCALE
 
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