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mäcie en Europe , & principälement en
France , pour l'annee 1777. De die a Mfgr.
le Comte d'Artois. Par une Sociece de Me-
decins. A Paris 1777 , chez la veuve Thi-
boust , Imprimeur , place de Cambrai. Piix
3 liv. broche.
Nul ticre n’est peut-etre moins rempli
que celui de cet ouvrage , ou l'on croic
trouver le depöt des connoissances atftuelles
de l’Europe sür la Medecine : une nomen-
clarure quahfiee de litteraire & hiftorique
en est le principal & prelque le seul ob-
jet: on joint a la liste imparfaite des Me-
decins , Chirurgiens & Apothicaires celle
de leurs ecrits qui n’est pas plus exatfte ;
M. Vassou , premier Aporhicaire de i'Hö-
tel-Dieu de Paris, est appelle M. Vassore;
on oublie de metrre au nombre des ou-
vrages de M. Le Bas , son abrege d’Anato-
mie ä l’usage des Etudians , &c. M. Phi-
lippe , Chirurgien , MM. Malet & Lunel,
Apo <hicaires, sont omis dans l’article de
Chartres , ville si voisine de la Capitale.
Cettc espeee d’Almanach est precede d’un
)
Ejfai sür la mantere dont les Allemands
pratiquent la medecine , relativement d leur
climat, d leur nourriture , d leurs habitudes,
6’ d leur constitution primitive & acquife ,
comparee d celle qui efi en usage en France.
Dans cet Estai , on apprend que les Alie-
mands boivent beaucoup de biete & d’eau-
de-vie , qu’ils mangenr beaucoup de vian-
de salee , qu’ils sument immoderemenc,
& qu’ils sont tres propres dans leurs mai-
sons. Les purgatifs, les toniques, les ape-
ritifs & les sudorifiques sont employes le
plus ordinairement en Aliemagne , au lieu
de la saignee st long-temps & si liberale—
ment prodsguee en France. Joignez ä cet
Eslai la date des Colleges de medecine en
France , un eloge pompeux de l’ordre qui
s’observe d-ns les höpitaux militaires ou.
tous les yeux sont ouverts pour l’y mainte-
nir j vous aurez une idee exade de cet
ouvrage que les Auteurs se proposent de
perfedionner chaque annee , par de nou-
veiles inssruciions , de nouvelles recherches
& de nouvelles anecdotes.
ANNONCES ET AVISDIVERS.
The Spanish Barber , &c. c’est-a dire ,
Le Barbier Espagnol, ou la precaution inu-
tile ; Comedie en trois alles , representee
pour la premiere sois a Londres sür le thed.tre
de Haymarket le z Septembre 1777.
La charmante Comedie de M. de Beau-
marchais eut, l’annee derniere , le malheur
d’etre traduite en Anglois , sous ce titre :
The Barber os Seville... or the school for
Fakes. C’etoit peut-etre la premiere fois
qu’un Tradutfteur presentoit son original
sous un point de vue defavorable; mais
ii ne faut pas s’y meprendre : ä Londres,
ce seul titre XEcole du libertinage , devoit
faire la fortune de la pi^ce , que 1‘anonyme
avouoit lui-meme etre tres imparfairement
traduite. Ce fut pourrant sür cette in for-
me version qu’on jugea M. de Beaumar-
chais : les Journalistes les plus impartiaux
de I’Angleterre, en convenant qu’il y avoit
quelques heureufes saillies , ne virent dans
cettc Comedie qu’wie sarcc mdigne de la
seene Franpoise , & conseillerent tres se-
rieusement ä 1‘Auteur de retourner au
genre des Drames. Enfiti , maigre Fad resse
du Tradudteur, & en depit du titre, le
Barbier de Seville Anglois ne fit aucune
sensation.
M. Coleman , Dire&eur du theärre de
Haymarket, a donc joue un tour sanglant
ä ses compatriotes , en les for^ant d’ap-
plaudir cette ineme piecc qu’ils avoienc
traitee si dedaigneusemenr. II en a change
le titre , & lupprime quelques seenes ,
dont il paroic n’avoir pas senri tour le
merite , ou dumoins qu’il n’a pu faire pas-
ser dans sa langue ; & tout mutile qu'ii
est, le Barbier Espagnol a eu a Londres un.
succes aussi brillant que le Barbier de Se~
ville ä Paris & sür tous les theätres de
l’Europe. C’est ainsi que la nation An-
gloise a tout recemment cu la foibiesse
d’applaudir ä la Phedre de Racine, dans la
mäcie en Europe , & principälement en
France , pour l'annee 1777. De die a Mfgr.
le Comte d'Artois. Par une Sociece de Me-
decins. A Paris 1777 , chez la veuve Thi-
boust , Imprimeur , place de Cambrai. Piix
3 liv. broche.
Nul ticre n’est peut-etre moins rempli
que celui de cet ouvrage , ou l'on croic
trouver le depöt des connoissances atftuelles
de l’Europe sür la Medecine : une nomen-
clarure quahfiee de litteraire & hiftorique
en est le principal & prelque le seul ob-
jet: on joint a la liste imparfaite des Me-
decins , Chirurgiens & Apothicaires celle
de leurs ecrits qui n’est pas plus exatfte ;
M. Vassou , premier Aporhicaire de i'Hö-
tel-Dieu de Paris, est appelle M. Vassore;
on oublie de metrre au nombre des ou-
vrages de M. Le Bas , son abrege d’Anato-
mie ä l’usage des Etudians , &c. M. Phi-
lippe , Chirurgien , MM. Malet & Lunel,
Apo <hicaires, sont omis dans l’article de
Chartres , ville si voisine de la Capitale.
Cettc espeee d’Almanach est precede d’un
)
Ejfai sür la mantere dont les Allemands
pratiquent la medecine , relativement d leur
climat, d leur nourriture , d leurs habitudes,
6’ d leur constitution primitive & acquife ,
comparee d celle qui efi en usage en France.
Dans cet Estai , on apprend que les Alie-
mands boivent beaucoup de biete & d’eau-
de-vie , qu’ils mangenr beaucoup de vian-
de salee , qu’ils sument immoderemenc,
& qu’ils sont tres propres dans leurs mai-
sons. Les purgatifs, les toniques, les ape-
ritifs & les sudorifiques sont employes le
plus ordinairement en Aliemagne , au lieu
de la saignee st long-temps & si liberale—
ment prodsguee en France. Joignez ä cet
Eslai la date des Colleges de medecine en
France , un eloge pompeux de l’ordre qui
s’observe d-ns les höpitaux militaires ou.
tous les yeux sont ouverts pour l’y mainte-
nir j vous aurez une idee exade de cet
ouvrage que les Auteurs se proposent de
perfedionner chaque annee , par de nou-
veiles inssruciions , de nouvelles recherches
& de nouvelles anecdotes.
ANNONCES ET AVISDIVERS.
The Spanish Barber , &c. c’est-a dire ,
Le Barbier Espagnol, ou la precaution inu-
tile ; Comedie en trois alles , representee
pour la premiere sois a Londres sür le thed.tre
de Haymarket le z Septembre 1777.
La charmante Comedie de M. de Beau-
marchais eut, l’annee derniere , le malheur
d’etre traduite en Anglois , sous ce titre :
The Barber os Seville... or the school for
Fakes. C’etoit peut-etre la premiere fois
qu’un Tradutfteur presentoit son original
sous un point de vue defavorable; mais
ii ne faut pas s’y meprendre : ä Londres,
ce seul titre XEcole du libertinage , devoit
faire la fortune de la pi^ce , que 1‘anonyme
avouoit lui-meme etre tres imparfairement
traduite. Ce fut pourrant sür cette in for-
me version qu’on jugea M. de Beaumar-
chais : les Journalistes les plus impartiaux
de I’Angleterre, en convenant qu’il y avoit
quelques heureufes saillies , ne virent dans
cettc Comedie qu’wie sarcc mdigne de la
seene Franpoise , & conseillerent tres se-
rieusement ä 1‘Auteur de retourner au
genre des Drames. Enfiti , maigre Fad resse
du Tradudteur, & en depit du titre, le
Barbier de Seville Anglois ne fit aucune
sensation.
M. Coleman , Dire&eur du theärre de
Haymarket, a donc joue un tour sanglant
ä ses compatriotes , en les for^ant d’ap-
plaudir cette ineme piecc qu’ils avoienc
traitee si dedaigneusemenr. II en a change
le titre , & lupprime quelques seenes ,
dont il paroic n’avoir pas senri tour le
merite , ou dumoins qu’il n’a pu faire pas-
ser dans sa langue ; & tout mutile qu'ii
est, le Barbier Espagnol a eu a Londres un.
succes aussi brillant que le Barbier de Se~
ville ä Paris & sür tous les theätres de
l’Europe. C’est ainsi que la nation An-
gloise a tout recemment cu la foibiesse
d’applaudir ä la Phedre de Racine, dans la