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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

DOI issue:
Nr. 3
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Lavoix, Henri: Numismatique
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0184
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NUMISMATIQUE

Au milieu des ventes nombreuses de médailles que les numismates
suivent seuls avec un véritable intérêt, il se présente parfois des pièces
d'une beauté exceptionnelle : celles-là, l'art les réclame autant que la
science elle-même ; elles prennent également leurs places dans les cabinets
d'amateurs et dans les collections numismatiques. Si de nos jours la
gravure en médailles est déchue de ce rang important qu'elle a dû si long-
temps au talent des artistes de l'antiquité et des graveurs du xvie siècle,
tant en Italie qu'en France, le goût de ce bel art a survécu du moins
à l'art lui-même ; il se manifeste aujourd'hui aussi vif et aussi éclairé
que par le passé : aussi bien croyons-nous être agréables à nos lecteurs
en les tenant au courant des pièces remarquables que le mouvement des
ventes fait passer sous nos yeux.

Nous signalerons d'abord un beau médaillon de Marc-Aurèle, gravé
sur la première planche, il présente au droit, le buste nu de l'empereur,
revêtu de la cuirasse et du paludamentum et portant l'égide sur la poi-
trine; on lit autour : AVRELIYS GAESAR AYG PII F. COS. II : au revers,
Argus est assis à droite, il tient un marteau, et travaille au vaisseau des
Argonautes. En face de lui, Minerve casquée, debout, s'appuie sur un
bouclier orné d'un griffon : les murs d'une ville se dessinent dans le
fond. Ce médaillon a été décrit par M. H. Cohen dans son ouvrage sur
les médailles impériales : nous ne croyons pouvoir mieux faire que de
reproduire le passage de M. H. Cohen, dans lequel cet habile nuinisma-
tiste donne son avis sur la destination de ces superbes pièces romaines
au sujet desquelles se sont exercées les conjectures de tant d'auteurs :

« On est assez généralement d'accord que les médaillons ne faisaient
pas partie de la monnaie courante; leur grandeur, l'inégalité absolue de
leur poids et de leurs modules, l'élégance de leur fabrique, la beauté, la
poésie de leurs types, l'absence enfin, pour la plupart du temps, des
lettres S. C. témoignages de l'autorité du Sénat : tout concourt à le
prouver.
 
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