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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Vallet de Viriville, Auguste: Histoire du vieux Paris: sur une inscription latine de la Rue de Paradis au marais
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0315
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 299

mentée sur bien des points, pour fournir clairement au lecteur la lumière
que sa curiosité réclame. Il voudra bien nous permettre, afin d'atteindre
ce but, d'entrer à ce sujet clans les développements qui vont suivre.

Des deux personnages mentionnés par la première ligne de l'inscrip-
tion, l'un se nommait François de Rohan, prince de Soubise, lieutenant
général des armées du roi, gouverneur de Champagne et de Brie. L'autre,
Charles Boucher, seigneur d'Orsay (près Paris), descendait des Boucher
ou Le Boucher, ancienne famille échevinale, connue dans la magistrature
parisienne dès le xve siècle. Préteur dans la poésie, ou préfet dans la
prose latine, il occupait, en français, l'emploi de prévôt des marchands de
Paris j dignité élective et temporaire, qui faisait de lui le président du
corps échevinal ou municipal.

Édiles représente les échevins, également électifs et au nombre de
quatre : 1er, 2e, 3e et he échevins. Les deux derniers fonctionnaires dési-
gnés sont le procureur et avocat du roi et de la ville et le receveur. Ils
complétaient le corps municipal, tel qu'il exista en France, au sein de la
capitale, jusqu'à l'époque de la Révolution.

Le vaste hôtel connu sous le nom de palais Soubise, ou dépôt général
des Archives, forme un parallélogramme irrégulier qui, sur trois de ses
côtés ou faces principales, est bordé par les rues de Paradis, du Chaume
, et des Quatre-Fils (jadis des Quatre-fils-Aymon). Il eut, aux xvi6 et xvne
siècles, pour habitants et propriétaires, la célèbre famille des Guise, de
Lorraine. On l'appelait alors l'hôtel de Guise. Elisabeth d'Orléans, veuve
du dernier duc de Guise, mourut en 1696, sans enfants.

L'hôtel fut alors acheté par François de Rohan, prince de Soubise, et
devint l'hôtel de Soubise. Ce prince agrandit l'hôtel de Guise et le recon-
struisit presque entièrement. Opérée sous la direction de l'architecte De
La Maire, cette reconstruction commença en 1706. Elle eut pour résultat
l'ouvrage que nous avons aujourd'hui sous les yeux, lorsque, parla porte
principale, ouverte sur la rue de Paradis, nous contemplons la cour d'hon-
neur, et l'imposante enceinte de bâtiments qui la circonscrivent. L'hôtel
Soubise est, parmi les œuvres de l'art moderne et civil, une des parures
de la capitale.

Il y avait, en 1293, à Paris, deux fontaines publiques, toutes voisines
l'une de l'autre. En 1392, ce nombre s'élevait à trois : la fontaine des
Halles; celle des Innocents, et la fontaine Maubuée, la dernière. On en
comptait seize en 1457, parmi lesquelles figurait la fontaine de Paradis.
Au xvie siècle, de nombreuses concessions d'eau répandirent par la ville
ce précieux liquide, au profit d'usages particuliers et d'établissements
d'utilité publique. Les eaux provenaient presque exclusivementde diverses
 
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