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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
un panier d'oranges. 3,050 fr. (signé 4 844). On sait que les dates 43, 44 et 45 passent
pour la meilleure période dans l'œuvre du peintre.
Paul Delarociie. Henri III et Ambroise Paré, parcourant le champ de bataille de
Metz, au milieu de la neige. Petite aquarelle d'un dessin extrêmement précis. Les
fonds rappellent Van der Meulcn. 6,000 fr. — La Lecture de la Bible (1828). Mélange
absurde de crayon noir et de sanguine ; expression exagérée, composition puérile.
6,900 fr.
Granet. Un Moine peignant le portrait d'un cardinal. Admirable étude, puissante de
ton, d'un effet violent et juste. Dans la salle d'un couvent transformée en atelier, un
bon père pourtraict une Éminence rouge, qui somnole dans son fauteuil, entourée de
moines qui voudraient inventer des distractions. 930 fr.
Géricault. Étude de croupes de chevaux, 10,000 fr.; et Étude de chevaux vus de face,
4,000 fr. — Nous lisons, à propos de ces deux admirables esquisses, dans l'Histoire des
T'eintres de M. Charles Blanc :
« Ce fut dans l'intervalle des deux Expositions, en 1813, que Géricault fit à Ver-
sailles ces deux superbes études de croupes et de poitrails. L'étude de croupes est un
chef-d'œuvre de naturel. Les diverses attitudes que prend le cheval au râtelier, s'ap-
puyc.nt négligemment, et non sans coquetterie, tantôt sur une hanche, tantôt sur
l'autre, quelquefois raclant le sol de la pointe d'un de ses sabots. Ces caprices de pose,
ces mouvements inquiets de la queue, toutes ces nuances si sensibles et pourtant si
fines, Géricault les a rendues avec un bonheur inouï. Ce sont des étalons de toutes les
espèces, de toutes les tailles, de tous les tons : gris moucheté, alezan, bai brun, soupe
au lait... Les connaisseurs y retrouvent avec plaisir tous ces divers poils. On y recon-
naît aussi l'atmosphère chaude et grasse des haras, et jusqu'à cette propreté de la paille
particulière aux écuries bien tenues.
« Quant à l'étude de poitrails, c'est une série de sept chevaux rangés sur un cadre
oblong, et tous admirables par leur fierté et leur élégance. Ces chevaux, vus de front
et par conséquent en raccourci, présentaient une suite de difficultés, les plus ardues
certainement que puisse aborder un dessinateur. Géricault s'en est merveilleusement
tiré, sans effort apparent et comme du premier coup. »
Et M. Charles Blanc faitencore ressortir avec quelle merveilleuse habileté de pinceau,
Géricault, encore si jeune, savait déjà rendre les moindres accidents de la robe d'un
cheval.— Un Lion, couché de profil dans une grotte. 1,300 fr.— Nature morte. 1,450 fr.
Demarne. Paysage avec figures. 1,200 fr. — Boute des environs de Paris. 1,400 fr. —
Troupeau au pâturage. 3,000 fr. — Ces trois tableaux étaient des peintures à l'huile.
Raffet. Épisode des guerres de religion. Des miquelets rouges achèvent, à coups de
mousquet, un ministre protestant, tombé à terre au milieu d'autres victimes. Les tètes
sont effrayantes. Cette petite aquarelle a été achetée 205 fr. pour le prince Napoléon.
Robert Fleury (1832). Scène d'intérieur anglais. Une dame, à sa toilette, regarde sa
petite fille qui porte un perroquet sur le poing. 250 fr. Aquarelle. — L'atelier de Bem-
brandt, peinture à l'huile. 4,550 fr.
Camille Roqueplan. La Déclaration. Un marquis baise la main d'une belle dame,
devant la vieille maman qui dort. 1,300 fr.
Horace Vernet. Un bouledogue, debout et de face. 350 fr.
Th. Gudin. Effet d'orage en mer. 1,300 fr.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
un panier d'oranges. 3,050 fr. (signé 4 844). On sait que les dates 43, 44 et 45 passent
pour la meilleure période dans l'œuvre du peintre.
Paul Delarociie. Henri III et Ambroise Paré, parcourant le champ de bataille de
Metz, au milieu de la neige. Petite aquarelle d'un dessin extrêmement précis. Les
fonds rappellent Van der Meulcn. 6,000 fr. — La Lecture de la Bible (1828). Mélange
absurde de crayon noir et de sanguine ; expression exagérée, composition puérile.
6,900 fr.
Granet. Un Moine peignant le portrait d'un cardinal. Admirable étude, puissante de
ton, d'un effet violent et juste. Dans la salle d'un couvent transformée en atelier, un
bon père pourtraict une Éminence rouge, qui somnole dans son fauteuil, entourée de
moines qui voudraient inventer des distractions. 930 fr.
Géricault. Étude de croupes de chevaux, 10,000 fr.; et Étude de chevaux vus de face,
4,000 fr. — Nous lisons, à propos de ces deux admirables esquisses, dans l'Histoire des
T'eintres de M. Charles Blanc :
« Ce fut dans l'intervalle des deux Expositions, en 1813, que Géricault fit à Ver-
sailles ces deux superbes études de croupes et de poitrails. L'étude de croupes est un
chef-d'œuvre de naturel. Les diverses attitudes que prend le cheval au râtelier, s'ap-
puyc.nt négligemment, et non sans coquetterie, tantôt sur une hanche, tantôt sur
l'autre, quelquefois raclant le sol de la pointe d'un de ses sabots. Ces caprices de pose,
ces mouvements inquiets de la queue, toutes ces nuances si sensibles et pourtant si
fines, Géricault les a rendues avec un bonheur inouï. Ce sont des étalons de toutes les
espèces, de toutes les tailles, de tous les tons : gris moucheté, alezan, bai brun, soupe
au lait... Les connaisseurs y retrouvent avec plaisir tous ces divers poils. On y recon-
naît aussi l'atmosphère chaude et grasse des haras, et jusqu'à cette propreté de la paille
particulière aux écuries bien tenues.
« Quant à l'étude de poitrails, c'est une série de sept chevaux rangés sur un cadre
oblong, et tous admirables par leur fierté et leur élégance. Ces chevaux, vus de front
et par conséquent en raccourci, présentaient une suite de difficultés, les plus ardues
certainement que puisse aborder un dessinateur. Géricault s'en est merveilleusement
tiré, sans effort apparent et comme du premier coup. »
Et M. Charles Blanc faitencore ressortir avec quelle merveilleuse habileté de pinceau,
Géricault, encore si jeune, savait déjà rendre les moindres accidents de la robe d'un
cheval.— Un Lion, couché de profil dans une grotte. 1,300 fr.— Nature morte. 1,450 fr.
Demarne. Paysage avec figures. 1,200 fr. — Boute des environs de Paris. 1,400 fr. —
Troupeau au pâturage. 3,000 fr. — Ces trois tableaux étaient des peintures à l'huile.
Raffet. Épisode des guerres de religion. Des miquelets rouges achèvent, à coups de
mousquet, un ministre protestant, tombé à terre au milieu d'autres victimes. Les tètes
sont effrayantes. Cette petite aquarelle a été achetée 205 fr. pour le prince Napoléon.
Robert Fleury (1832). Scène d'intérieur anglais. Une dame, à sa toilette, regarde sa
petite fille qui porte un perroquet sur le poing. 250 fr. Aquarelle. — L'atelier de Bem-
brandt, peinture à l'huile. 4,550 fr.
Camille Roqueplan. La Déclaration. Un marquis baise la main d'une belle dame,
devant la vieille maman qui dort. 1,300 fr.
Horace Vernet. Un bouledogue, debout et de face. 350 fr.
Th. Gudin. Effet d'orage en mer. 1,300 fr.