Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Champfleury: Essai sur la comique et la caricature dans l'antiquité, [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0057
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
52 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

allusion évidente aux mœurs intimes d'un
Pharaon ou à son gynécée, le harem des
anciens "souverains de l'Egypte qui paraît
avoir été fort analogue à celui des musulmans.
Nous voyons, un effet, sur notre papyrus, ce
même lion terrible, c'est-à-dire le roi, jouant
aux échecs avec une gazelle, juste comme
dans les appartements du palais de Medinet-
Abou on a sculpté l'image de Ramsès (H,
jouant à ce jeu avec une de ses femmes'.
f.(! dernier dessin représente enfin un qua-
drupède apportant des mets à un hippopo-
tame qui plonge ses pattes dans des vases
placés devant lui. Cela rappelait peut-être
encore la bonne chère des Pharaons.

« La collection Abbott, maintenant en
Amérique, contient aussi un exemple des
caricatures égyptiennes2. C'est un éclat de
pierre calcaire qui porte une scène d'of-
frande; un chat debout, portant un flabellum,
offre une oie dépouillée de ses plumes à une
chatte assise sur un pliant, tenant une coupe
à boire dans une de ses pattes et une fleur
dans l'autre. Ce croquis au pinceau est habi-
lement esquissé; il conserve encore quelques
traces d'enluminure et rappelle les scènes
analogues des deux papyrus dont nous avons
parlé. Ces trois pièces sont, je crois, tout ce
qu'on connaît de l'art satyrique de l'ancienne
Égypte; elles suffisent pour nous apprendre
que dans ce genre la religion n'était pas plus
respectée que la royauté, et qu'on les tour-
nait en ridicule aussi bien que de simples
scènes de mœurs. »

La caricature, qui- excite le rive,
doit célébrer les dieux du rire. Mal-

1. Lepsius, Auswahl, etc., et Rosellini, Monu-
menti reali, pl. CXXII. Il est donc évident que si
le roi est figuré par un lion, ce qui est une méta-
phore employée souvent et en bonne part dans les
inscriptions, ses femmes, que Manéthon appelle
vallacides, sont représentées par les gazelles;
c'est une image tout orientale.

2. E. Prisse, Notice sur le musée du Kaire, etc.,
p, 17 ; Revue archéologique, 1 ri mars 1840.
 
Annotationen