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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

DOI issue:
Nr. 6
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Blanc, Charles: Grammaire des arts du dessin, 1, Architecture, 12-14: architecture, sculpture, peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0531
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512

GAZETTE DES 15EAC X-AKTS.

qu'en effet c'est l'ossature même du support qui semble avoir fléchi, et
que les colonnes torses, telles que Bernin les a faites, ne présentent pas
seulement une torsion, mais une contorsion. Ce n'est donc pas à dire
absolument que la colonne ne puisse jamais revêtir l'apparence d'un
corps dont les surfaces ont tendu au léger mouvement d'une spirale
très-allongée, comme on en voit des modèles dans le moyen âge. Si la
colonne a tourné autour de son axe, mais que l'axe lui-même semble
n'avoir pas tourné, la verticale persiste, les yeux sont satisfaits, et l'ar-
chitecture a pu s'enrichir d'une expression nouvelle.

Tout ce qui précède s'applique à la colonne en général; mais il y a
divers genres de colonnes, et chacun de ces genres, comme nous le ver-
rons dans les propositions suivantes, a ses lois spéciales, son expression
particulière, et, pour ainsi dire, son costume propre.

MU

LA VARIÉTÉ DUS SUPPORTS ÉTANT COMMUNE A PLUSIEURS ARCHITECTURES,
IL CONVIENT 1)12 LUS DISTINGUER ENTRE ELLES PAR LA FORME ET LE CARACTÈRE

DES PARTIES SUPPORTEES;
ET QUELLE QUE SOIT LA DIVERSITÉ DE CES PARTIES DISTINCTIVES,
ON PEUT LES RAMENER A DEUX SYSTEMES PRINCIPAUX :
LA PLATE-BANDE ET L'ARC.

Toute architecture a pour supports verticaux des murs, des piliers ou
des colonnes; mais il y a différentes manières de fermer la partie supé-
rieure de l'édifice, c'est-à-dire de couvrir l'espace qui sépare les colonnes
ou les murs. Le mode le plus simple, celui qui s'est offert le premier
à l'esprit des hommes, consiste à poser sur les supports verticaux des
pierres horizontales assez grandes pour réunir deux points d'appui.
Quand les supports se touchent et forment des murs, un seul rang de
pierres suffit à couvrir l'édifice. Telle est la construction des monuments
druidiques de l'ancienne Gaule, notamment celle de la Roche-aux-Fées,
en Bretagne. Quand les supports sont des piliers ou des colonnes, il faut
superposer l'un à l'autre deux rangs de pierres. Les pierres du premier
rang portent immédiatement sur les points d'appui et par conséquent lais-
sent entre elles des vides (à moins d'être colossales et de toucher à la
fois, par une dimension tout à fait exceptionnelle, à quatre piliers) ; les
 
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