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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Darcel, Alfred: De l'émaillerie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0295
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280

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ver dans les fouilles monté différemment: ici en argent, là en bronze,
suivant le goût et la richesse de ses anciens possesseurs.

Laissons maintenant les émaux des barbares pour revenir à ceux que
purent fabriquer les héritiers les plus directs de l’ancienne civilisation
grecque.

Le terme propre que nous avons vu faire défaut à Philostrate pour
désigner les émaux manqua longtemps encore aux écrivains du Bas-
Empire, qui ne savent quel nom donner à des produits que nous croyons
être ceux de l’émaillerie.

Ainsi il est un livre attribué à Anasthase le Bibliothécaire, qui n’en
écrivit qu’une partie, et dans lequel il est facile de reconnaître la main
de plusieurs auteurs, où sont énumérés en détail les dons que les papes,
depuis saint Pierre jusqu’à Nicolas Ier, au ixe siècle, reçurent pour les
églises de Rome ou firent à celles-ci.

Or on y trouve un dérivé du mot électron pour qualifier une pièce
d’orfèvrerie donnée par l’empereur Justin au pape Hormisdas, entre les
années 518 et 523.

Un peu plus tard, l’empereur Justinien (527 à 565) ayant donné à
l’église Sainte-Sophie de Constantinople une table d’autel en or décorée
de couleurs, poètes et chroniqueurs ne savent quel mot employer pour
désigner cette œuvre, où ils savent bien qu’il intervient l’action du feu.

Ce n’est qu’à la fin du ixe siècle que le grammairien Suidas cite cette
table comme un exemple de ce qu’on désignait sous le nom d'électron.
L’électron, dit-il, est un « or allotype, » àXXoTU7rov xpuchov, répétant ce
qu’un glossaire du me siècle a déjà noté; mais ajoutant de plus cette
explication : que la chose ainsi désignée est de l’or uni au verre et aux
pierreries.

Ce mot, en vieillissant, a changé d’acception ; car, du temps de Vir-
gile et surtout de Pline, il ne signifiait qu’un alliage d’or et d’argent,
tandis que, dans l’antiquité héroïque, il spécifiait surtout l’or pur trouvé
dans quelques fleuves, l’or du Pactole, et, dans certains cas, quelque
chose de brillant, que M. J.-P. Rossignol croit être un métal imaginaire,
et M. Jules Labarte un émail.

Que le mot électron ait été ou non synonyme d’émail dans l’anti-
quité, peu nous importe. Ce qui nous semble certain, c’est qu’à partir
 
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