Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Darcel, Alfred: De l'émaillerie, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0296

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DE L’EMAI LLERIE.

281

des premiers temps du Bas-Empire il doit garder cette dernière accep-
tion. Et cette transformation s’explique.

En effet, à une époque où la métallurgie était peu avancée, l’on de-
vait surtout préférer l’or naturel le plus malléable pour façonner les cloi-
sons de formes assez compliquées où les verres colorés étaient déposés
et parfondus pour former un émail; de sorte que l’on aura fini par don-
ner au tout le nom de la partie, et par étendre à l’objet fabriqué et
complet le nom de ce qui n’avait commencé que par en être un élément.

Au xie siècle, le moine Théophile emploie le terme grec latinisé pour
désigner les émaux cloisonnés de petite dimension qu’il montait, en guise
de pierres précieuses, pour orner le calice. C’est le même dont se sert
un chroniqueur allemand pour décrire la reliure d’un évangéliaire donné
par l’empereur Henri II à l’évêque de Mersburg.

Mais un mot nouveau s’était déjà introduit, c’est celui de smaltum,
que nous trouvons pour la première fois employé par Anasthase le Biblio-
thécaire dans la Vie de Léon IV (847 + 855). C’est aussi le même que
nous trouvons dans Léon d’Ostie pour décrire les ornements du calice
que Henri II envoie, en 1022, au monastère du Mont-Cassin. A partir de
cette époque, le vocable smaltum, surtout usité en Italie, prévaut sur le
terme électron, que les auteurs allemands reçurent des Grecs, suivant
une remarque de M. Jules Labarte.

Ajoutons cependant que M. Littré croit qu’ « émail » vient de l’ancien
haut allemand smelzan, smaltjan, qui veut dire fondre, d’où l’allemand
schmelzen. Cette étymologie, mieux que le latin maltha, mortier, qu’a-
dopte M. le marquis L. de Laborde, rend compte du es ou s qui com-
mence le mot dans toutes les langues romanes.

Quittons maintenant l’étude du mot pour celle de la chose, et voyons
quels furent d’abord les émaux que la civilisation chrétienne fabriqua
pour décorer le mobilier de ses églises; puis, quelles transformations
subirent les produits coûteux et rares de l’émaillerie primitive pour se
plier aux besoins usuels de centres plus pauvres pour qui l’éclat du luxe
était cependant un besoin.

ALFRED DARCEL.

(La fin prochainement.)

*

XXI l.

36
 
Annotationen