Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (22.1867)

LES

ÉMAUX DE PETITOT

EN ANGLETERRE

orsque l’Exposition universelle s’ouvrit
à Londres, en 1862, dans le voisinage
du South - Kensington - Muséum , ce
vaste, établissement d’éducation s’ingé-
nia pour intéresser, par quelque attrait
de circonstance, les visiteurs de la
grande Exhibition, sa voisine. Il y
réussit à merveille, en faisant appel
aux familles opulentes de la Grande-
Bretagne et en leur empruntant quel-
ques-uns des objets précieux quelles
conservent dans leurs demeures séculaires. La curiosité publique fut
vivement éveillée par ce somptueux musée improvisé en peu de jours L
C’était au moment où venaient d’être gravés et publiés, à Paris, par
les soins de M. Blaisot, les émaux de Petitot formant la collection du
Louvre1 2; en sorte que les amateurs de peinture à l’émail se deman-
daient avec curiosité ce que les Anglais pourraient offrir pour soutenir
la comparaison avec le Louvre, qui ne possède pas moins de cinquante
portraits regardés comme étant de la main de Petitot. Or les Anglais
nous en offrirent, pour cette première fois, soixante-quinze.

1. Voyez le Catalogue of the spécial Exhibition of Works of Art of the Me-
diœval. Renaissance and more recents periods, on loan at the South-Kensington
Muséum, dune 1862, edited by J. C. Robinson. London, in-8 (721 pages et 811 9 ar-
ticles).

2. Les Émaux de Petitot du musée du Louvre. Portraits de personnages histo-
riques et de femmes célèbres du siècle de Louis XIV, gravés au burin par
L. Ceroni. Paris, Blaisot, 1862. 2 vol. in-4°.