Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (22.1867)

SALON DE 1867

Deux festins sont servis cette année
aux appétits de la critique. Pendant que
' la grande foire du Champ de Mars réu-
nit les œuvres des écoles étrangères et
un choix des productions de l’art français depuis 1855, le Salon annuel,
qui n’a pas de prétentions aussi encyclopédiques, montre au palais des
Champs-Elysées sa petite récolte de chaque printemps. Le soin de
rendre compte de ces deux expositions nous ayant été imprudemment
confié, nous avions d’abord rêvé une combinaison économique qui con-
sistait à réunir en un seul les deux musées provisoires qu’on a eu le
très-grand tort de séparer. Mais, sans parler de M. Prud’homme qui
n’entend pas qu’on « pactise avec le désordre, » il se trouve que les
deux expositions ont une durée inégale. Les « galeries » du Champ
de Mars (on voit à quel point nous poussons la politesse) nous seront
ouvertes jusqu’au prochain automne ; un avis récemment inséré au
Moniteur nous apprend que le Salon des Champs-Elysées doit fermer
ses portes le 5 juin. Courons donc au plus pressé, et, comme au théâtre,
voyons la petite pièce avant la grande.

Toutefois, bien qu’elles n’aient pas une durée pareille, et quoiqu’elles
soient géographiquement séparées, il est difficile d’établir entre les deux
expositions une ligne de démarcation bien rigoureuse. Trop de points de

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